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Le rappeur américain converti à l’islam Yasiin Bey est-il indésirable aux Etats-Unis ?

Yasiin Bey, le rappeur et acteur engagé, alias Mos Def dans une vie artistique antérieure, serait-il indésirable sur le sol qui l’a vu naître, éclore musicalement et s’indigner politiquement : les Etats-Unis ?

Les spéculations vont bon train depuis que l’annulation de sa tournée américaine a fait le tour des salles de rédaction, le festival de musique de Boston Together ayant été le premier à révéler le scoop de l’interdiction d’entrée qui lui a récemment barré l’accès à son pays, en ces termes : "Nous sommes au regret de vous annoncer que Yasiin Bey n'est pas en mesure de rentrer aux Etats-Unis et que sa prochaine tournée américaine a été annulée à cause de problèmes d'immigration/légaux."

Yasiin Bey, de son vrai nom Dante Terrell Smith, né à New York en 1973, converti à l’islam à l’âge de 13 ans, et installé depuis peu en Afrique du Sud, sa terre d’asile, où il a élu domicile en 2013 sans avoir renoncé à sa nationalité américaine, en tout cas pour l’heure, ferait-il les frais de ses prises de position virulentes envers l’arbitraire et l’inhumanité du racisme d’Etat et de la lutte anti-terroriste qui font les heures sombres de la grande Amérique ?

Précédé par ses dénonciations sans mots couverts des politiques d’immigration iniques, mais aussi de l’enfer carcéral de Guantanamo, ce centre de torture terrifiant, hors du temps, au-dessus des lois et de l’humainement tolérable, toujours en activité malgré les promesses d’Obama de le fermer, – des promesses maintes fois réitérées et à chaque fois brisées -, Yasiin Bey serait-il désormais persona non grata chez lui, comme d’aucuns le pensent ?

"J'ai vécu à Brooklyn 33 ans de ma vie. Je pensais que j'allais y être enterré. Et puis il y a sept ans, je me suis dit, "je dois y aller, je dois partir". C'est très dur de partir. […] Pour qu'un mec comme moi qui a cinq ou six générations non seulement aux États-Unis mais dans la même ville aux Etats-Unis, quitte les Etats-Unis, ça veut dire que quelque chose cloche aux Etats-Unis",confiait au magazine Rolling Stones, en mars dernier, le rappeur amèrement désillusionné, auteur et acteur d'une vidéo choc, filmée par le quotidien britannique The Guardian et vue des millions de fois sur le Net.

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S'insurgeant contre les sévices corporels endurés par les prisonniers de Guantanamo à l’ombre des barreaux et de la justice américaine, Yasiin Bey a décidé de simuler devant la caméra la scène insoutenable du gavage qui leur a été infligée en 2013 pour les dissuader de poursuivre leur grève de la faim, et dont le point d’orgue fut le dernier Ramadan, quand nombre d'entre eux se retrouvèrent ligotés dans une chaise de contention en vue d’être nourris de force deux fois par jour, à l’aide d’un tube glissé dans le nez et fileté jusqu’à leur estomac. 

En guise d'illustration, voici deux photos très évocatrices extraites de ce clip qui a mis en pleine lumière le sinistre legs de l'ère Bushienne, dont l'ère Obamanienne assure, sans scrupules et en reniant ses engagements de campagne, l'abjecte pérennité.

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