Finalement, il faut toujours se méfier des dirigeants socialistes, c’est quand vous commencez à leur trouver des qualités qu’ils vous déçoivent le plus, et pas qu’un peu.
Arnaud Montebourg a choisi de confier la communication de sa campagne pour les primaires socialistes à Sihem Habchi ex-porte-parole du mouvement dit féministe « Ni Putes Ni Soumises » [1]. On craint le pire !
Arnaud Montebourg a la particularité d’être en avance sur d’autres politiques de son temps en ce qui concerne ses prises de positions, nous en voulons pour preuve :
- son rapport sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe en 2000 … [2]
- sa volonté de traduire Jacques Chirac en 2001 ( !) devant la Haute Cour de Justice de la République pour les nombreuses affaires visant le chef de l’Etat d’alors…
- son rapport sur la gestion de la fédération PS des Bouches-du-Rhône …
Et pour finir, une spéciale « Indivisible »[3], la condamnation sans équivoque des propos de G. Frêche (février 2006) qui avait qualifié les harkis de « sous-hommes », il a même poussé le bouchon jusqu’à demander l’exclusion du parti du feu sphinx de l’Hérault : la classe !
Faut dire que plein de gens se sont fait avoir par cette organisation qu’est NPNS [4]. Sans refaire l’histoire, NPNS, c’est un peu le SOS Racisme remixé des années 2000 – on prend les mêmes et on recommence mais le beat est toujours le même.
Une sorte de féminisme obtus, qui pointe du doigt une certaine catégorie de coupables en les enfermant dans des stéréotypes qui deviennent des attributs inaliénables.
Un féminisme « light » mais assez influent pour nous faire croire que les violences faites aux femmes sont l’œuvre exclusive de sauvageons des cités [5], maghrébins, musulmans, violents, inadaptés à la vie en société et ne respectant pas les règles de la dite société pour lui préférer la charia !
Vous les avez entendues les NPNS à l’occasion de l’affaire DSK ? Pourtant y’avait la place pour lancer quelques banderilles, à minima, sur les propos de nos chers journalistes et leaders d’opinion, de JFK à BHL pour ne citer qu’eux. Tiens, nous n’avons pas entendu à cette occasion Elisabeth Badinter, pourtant féministe influente et accessoirement marraine de NPNS ?
C’est une des particularités de ce mouvement vous disais-je, la contradiction même grossière est érigée en leitmotiv. Plus c’est gros, plus ça passe.
Tracer une frontière, une sorte de ligne Maginot entre le sexisme exprimé dans la société dans son ensemble et celui exprimé et subi dans les quartiers populaires, NPNS
en a fait son fonds de commerce. Une exclusivité, même au point qu’en France, on s’est persuadé que son expression et ses conséquences étaient maintenant confinées à des zones précises.
Les statistiques sur les violences faites aux femmes en France [6] sont venues ébranler au fil des ans ces certitudes et l’affaire DSK – pour finir – a fait voler en éclats tout le modèle de construction de cette organisation pour en liquider l’héritage. Clap de fin sur une escroquerie, pas étonnant qu’elle prenne la poudre d’escampette pour aller enfumer le Montebourg.
A renforcer la stigmatisation dont sont déjà victimes ces populations, au lieu de combattre réellement le sexisme, NPNS s’est tout simplement fourvoyé pour ne devenir qu’une coquille vide sous assistance respiratoire, sans crédibilité, sans fondement.
Voici donc le parcours de la porte-parole que Montebourg s’est choisie. Il est temps qu’il s’en explique !!!
[1] On n’entamera pas ici l’explication sur le nom choisi pour une association voulant lutter contre les violences faites aux femmes en optant pour le slogan « Ni Pûtes Ni Soumise ». On a échappé au pire car ils hésitaient avec « Ni Voilées, Ni violées », finalement Sihem Habchi a préféré conserver la dernière proposition pour un ouvrage du même nom, petit récital des violences faites aux femmes (par les musulmans-pratiquants-ou-non-imposant-la burqua-aux-femmes-soumises-et-mariées-de-force-dans-les-quartiers-populaires-du-9-3)
[2] http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2311-2.asp
[3] http://lesindivisibles.fr/documentation/nos-articles/une-nouvelle-freche-nauseabonde
[4] http://bougnoulosophe.blogspot.com/2009/10/npns-appareil-ideologique-detat.html
[5] Les violences envers les femmes sont multiples : sans compter les agressions subies dans leur cadre familial actuel, 6 % des femmes ayant entre 18 et 59 ans ont été l’objet d’injures sexistes en 2005 ou 2006, 2,5 % ont été agressées physiquement et 1,5 % a déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol. Dans ce dernier cas, un sur cinq est perpétré par l’ex-conjoint et la moitié des victimes connaissaient leur agresseur. Les violences sexuelles sont moins fréquentes au sein du ménage, mais c’est l’inverse pour les violences physiques. Les femmes sans diplôme sont trois fois plus nombreuses à subir des violences domestiques que les plus diplômées. Les caresses, baisers et autres gestes déplacés sont les agressions sexuelles les plus fréquentes et ont pour cadre le lieu de travail dans un quart des cas.
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp ?ref_id=ip1180®_id=0
[6] http://www.lexpress.fr/actualite/societe/femmes-battues-des-chiffres-qui-font-mal_580846.html
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