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L’armée israélienne finit par avouer la pratique du vol d’organes

Quelques mois après avoir crié à « l’antisémitisme » suite à la publication d’un reportage étranger sur la question, le gouvernement israélien a fini par reconnaître des pratiques de vol d’organes sur des cadavres sans le consentement des familles de défunts, notamment celles de Palestiniens tués par l’armée d’occupation.

L’affaire avait été révélée par le quotidien suédois Aftonbladet, qui évoquait, d’une part, un scandale récent concernant un réseau international d’achat et vente de rein par des donneurs vivants dirigé par un rabbin américano-israélien et d’autre part des accusations, plus anciennes, émanant de familles de jeunes Palestiniens tués par l’armée israélienne, dont les cadavres étaient revenus mutilés de la morgue israélienne.

Le fasciste ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, avait alors exigé des autorités suédoises qu’elles condamnent le journal suédois. Mais les dirigeants suédois avaient résisté à ce nouveau chantage à l’antisémitisme, et avaient opposé une fin de non-recevoir à la tentative de diktat.

Ils n’avaient pas tort.

Il y a quelques jours, en effet, une chercheuse américaine, Nancy Scheper-Hugues a révélé le contenu d’une interview, réalisée en l’an 2000, de l’ex-médecin-chef de l’institut de médecine légale (la morgue) de Tel-Aviv, le Dr Yehuda Hiss.

Cet homme, démis de ses fonctions en 2004 après une série de scandales divers et variés, s’était lâché, devant la caméra de Nancy Scheper-Hugues, dont il ne soupçonnait pas que la vidéo serait révélée un jour.

« Oui, nous prélevions sans discrimination des éléments du corps humain sur les dépouilles arrivées à la morgue, sans nous inquiéter de demander un consentement préalable aux familles. Cela concernait aussi bien des morts israéliens, que des travailleurs immigrés ou des Palestiniens », raconte Yehuda Hiss, dont l’interview réalisée par Scheper-Hugues a été présentée en début de semaine à la télévision israélienne.

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Les éléments et fragments du corps humain volés sur les dépouilles que cite Hiss sont des cornées, des os longs et des lambeaux de peau, c’est-à-dire des parties du corps humain que la médecine savait déjà utiliser dans les années 1970 et 1980, avant l’avènement, plus récent, des techniques de transplantation d’organes vitaux (cœur, foie, reins, poumons …). Jusqu’au tournant des années 1990, c’est-à-dire tant que les greffes ne concernaient que des parties non vitales du corps humain, aucun pays –pas plus la France qu’Israël, par exemple- n’avait mis en place de législation sur l’éthique du prélèvement, exigeant, au minimum, le consentement des proches avant tout altération d’un cadavre.

Anthropologue de formation, Nancy Scheper-Hugues est bien consciente que les pratiques médicales ont évolué avec le temps. Mais même à cette époque où la législation médicale était beaucoup plus laxiste qu’aujourd’hui, les pratiques consistant à profaner le corps de Palestiniens, tués par l’armée israélienne, pour en faire profiter des blessés de cette même armée israélienne, des grands brûlés par exemple, a quelque chose de « profondément immoral ».

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le principal partenaire et complice du Dr Hiss dans les années 1980 et 1990 était le Dr Arieh Eldad, médecin-chef du service de santé de l’armée israélienne, de 1997 à 2000. Aujourd’hui, Eldad réside dans une colonie de Cisjordanie occupée, et il est député du parti d’extrême-droite Union Nationale.

Quant ils vous disent qu’Israël est « la seule démocratie du Proche-Orient » et que l’armée israélienne est « la plus morale du monde », il faut les croire, n’est-ce pas ?

CAPJPO-EuroPalestine

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