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La vérité sur une jeune fille au crâne rasé

Malgré sa décision de porter un bob le jour de la rentrée scolaire, Cennet Doganay a été mise « en quarantaine » dans son propre lycée à Strasbourg. Nous publions aujourd’hui un témoignage de première main d’Amanda Galpi qui relate avec précision comment Cennet Doganay, a décidé de son propre chef de se présenter le crâne rasé afin d’être admise en classe. Amie intime de la famille, Amanda Galpi a été mise dans la confidence depuis août dernier par la jeune lycéenne. Ce témoignage contredit totalement la version caricaturale des médias, notamment celle de l’émission « Soyons directs » diffusée sur M6 vendredi 15 octobre, au cours de laquelle l’animateur Emmanuel Chain a littéralement conclu que Cennet était manipulée.

Il est déplorable de constater comme il est devenu facile de calomnier, et avec autant d’assurance, à la télévision !

L’affaire Cennet doganay est trop « dérangeante » ?

Eh bien, pour éviter que l’opinion publique ne s’emballe, il suffira de dire que la jeune lycéenne au crâne rasé a été manipulée. Il ne peut en être autrement, foi de « super-médias » !

Emmanuel Chain concluait, vendredi soir, son émission sur M6, sur cette évidence et dimanche, l’une des présentatrices d’ « arrêt sur images » lui faisait écho sur la cinquième chaîne !

L’adolescente en question est, paraît-il, une marionnette du docteur Milcent, personnage très suspect (le reportage d’M6 était digne d’un polar de Simenon) pour la seule raison qu’il a, par le passé, défendu des filles voilées et qu’il continue à les défendre contre les abus de l’application de la loi du 15 mars qu’il est, d’ailleurs, loin d’être le seul à dénoncer.

Ainsi donc, c’est « ce sombre personnage » qui aurait commandé à Cennet Doganay de se raser la tête ? Il est regrettable de constater que l’on continue à présenter les musulmanes qui portent un foulard comme des aliénées, privées de leur libre arbitre par un mâle dominateur qui les tient à leur merci. Ce vieux cliché a, décidément, la dent dure !

Devant tant d’injustice, je ne pouvais me taire plus longtemps. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’écrire cet article, afin de rétablir la vérité sur l’histoire de Cennet qui est l’une de mes anciennes élèves.

J’ai été l’une des toutes premières personnes à avoir été mises, par Cennet elle-même, dans la confidence concernant sa décision de se raser la tête si on ne l’acceptait pas en cours avec un couvre -chef n’ayant rien de religieux.

C’était au mois d’aôut dernier. L’été durant, la même question tourmentait la jeune fille : Comment suivre une scolarité normale sans enfreindre ce qu’elle considère comme un commandement divin ?

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Raser l’objet du conflit lui apparaissait avec une évidence croissante, à mesure que la rentrée approchait, comme la solution salutaire. Les parents de Cennet ne voulaient pas entendre parler d’un tel geste qu’ils jugeaient humiliant et violent et s’affairaient à chercher pour leur fille un établissement privé, français ou étranger, qui veuille bien l’accepter avec son foulard. Mais en vain…

Le jour de la rentrée, l’adolescente se présente au lycée coiffée d’un joli bob mais elle est sommée de l’ôter. Devant son refus, elle est conduite dans une salle aux fenêtres haut perchées d’où l’on ne peut pas voir à l’extérieur.

Durant quelques jours, elle sera isolée dans cette salle, puis, à la demande de sa mère qui proteste contre le fait que sa fille soit ainsi mise en quarantaine, on la transfère successivement dans le bureau de la proviseure et dans celui de son adjointe.

Elle n’aura, néanmoins, pas le droit de sortir en récréation dans la cour de l’établissement.

Le 5 septembre, Cennet passe à l’acte. Elle commence à couper ses cheveux, seule, puis elle supplie sa mère puis son père de finir « le travail ».La jeune fille est décidée d’aller en classe « sans couvre-chef » aucun, mais son père s’y oppose, ne voyant pas en quoi sa fille serait hors la loi avec son béret !

Le 28 septembre, Cennet n’y tenant plus et plus que jamais décidée à « rejoindre les autres, en classe » même chauve, obtient la permission de son père. Celui-ci en informe alors le comité « 15 mars et libertés » et demande à ce que la presse et les médias soient présents pour le matin du « dévoilement » du crâne rasé « Tant qu’à faire, je veux que le monde entier sache ce que ma fille a été obligée de faire pour pouvoir étudier ! » a-t-il dit

Devant les caméras de France 3, ce premier jour d’octobre, Cennet expliquera qu’elle a accepté de parler aux journalistes, pour démentir le fait que la rentrée s’était « très bien passée » comme l’avaient fièrement annoncé les politiques et les médias !

La loi anti-voile est source de souffrance pour nombre de collégiennes et lycéennes dévoilées de force ainsi que pour leur proche entourage. Pour toutes ces personnes meurtries dans leur amour- propre, la rentrée a été un vrai désastre !

Présenter des émissions télévisées jugeant les gens à la légère est un irrespect de la dignité humaine et un déni de la souffrance d’autrui……

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