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La communauté musulmane de Chicago célèbre Thanksgiving en offrant la dinde traditionnelle aux plus démunis

Fidèle à sa ligne de conduite placée sous le signe de la fraternité, de l’entraide et du partage, la communauté musulmane de Chicago a, cette année encore, porté haut les valeurs islamiques à l’approche de la célébration de Thanksgiving, faisant bien des heureux parmi les familles démunies du sud de la cité phare de l’Illinois, de toutes origines et confessions.

C’est en éprouvant un bonheur plus grand à donner qu’à recevoir que ses nombreux bénévoles ont offert des dindes par milliers, élargissant leur nombre à plus de 5 000 par rapport à l’année passée et leur distribution gratuite à huit écoles primaires implantées dans trois quartiers défavorisés, parmi lesquelles figurent des établissements catholiques.

A la tête de cette grande campagne annuelle de solidarité, le Dr Sofia Shakir se réjouit d’être en mesure de faire le bien autour d’elle dans des proportions plus importantes qu’en 2015, auprès d’un plus grand nombre de foyers précarisés, grâce à un volontarisme et une émulation internes qui ont porté leurs fruits.

Sa joie de voir des visages s’illuminer devant la volaille traditionnelle livrée de bon cœur, qui trône habituellement au milieu de la table lors de la fête si chère aux Américains, dissipe momentanément la vive inquiétude qui ne la quitte plus depuis l’accession de Trump aux plus hautes destinées.

Elle se souvient alors, non sans amertume, qu’il y a un an, presque jour pour jour, le vil démagogue appelait de manière tonitruante à ficher tous les musulmans américains et à surveiller leurs moindres faits et gestes, faisant ainsi peser sur eux le poids terrible de la suspicion.

Ce n’est pas avec méfiance mais à bras ouverts que les bénévoles musulmans de Chicago ont été accueillis, mardi dernier, par les enseignants et les parents d’élèves de l’école chrétienne de Woodlawn, emmenés par la directrice de l’établissement scolaire, la très reconnaissante Virginia Bowens. « Nous savons combien ils souffrent d’être stigmatisés. Cela ne vient pas de nous. Ils n’ont pas ménagé leur peine pour intensifier leur aide auprès des plus déshérités et vulnérables d’entre nous, en dépit des discours politiques haineux et des discriminations qu’ils subissent », a-t-elle déclaré, visiblement émue.

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« Nous faisons tous partie de la même communauté, la communauté humaine », a insisté pour sa part le Dr Sofia Shakir, avant d’apporter cette nuance de taille : « Nous n’aidons pas les autres, nous aidons nos semblables ».

Il y a seize ans de cela, la tristesse exprimée par un élève de troisième, dont la famille n’avait pas les moyens d’acheter une dinde pour Thanksgiving, avait profondément troublé et touché Sadia Warsi, son professeur de l’époque, au point de mobiliser les troupes au sein de la communauté musulmane locale et de lancer, en concertation avec son mari, l’avocat Kamran Memon, la première opération de distribution gratuite de dindes dans les écoles publiques de Chicago.

Plus d’une décennie plus tard, cette action de bienfaisance est désormais ancrée dans le paysage urbain de la troisième ville des Etats-Unis, inscrite au calendrier des laissés-pour-compte de la société américaine, tout en gagnant en ampleur au fil des ans, grâce au partenariat noué avec le Conseil islamique pour l’alimentation et la nutrition de l’Amérique, le plus grand organisme de certification halal à l’échelle nationale qui chapeaute également le Sabeel Food Pantry.

Chaque année, à la même période festive, des centaines de citoyens musulmans dévoués se font un devoir de se retrousser les manches et de rejoindre cette grande chaîne caritative qui met en pratique les enseignements humanistes et universels du Coran, tous appliquant à la lettre ce célèbre hadith : « N’est pas croyant quiconque dort le ventre plein alors que son voisin a faim ».

« Si vous pouvez avoir la dinde dans votre assiette et célébrer Thanksgiving, la fête d’Action de grâce, comme tout le monde en Amérique, cela vous permettra de recouvrer votre dignité », a souligné le Dr Sofia Shakir, alors que Sheree Kelley-Lomax, une jeune mère célibataire, et Gladys Tyler, 66 ans, toutes deux fragilisées par les vicissitudes de la vie, attendaient avec impatience l’arrivée des camions de livraison de la communauté musulmane de Chicago devant l’école chrétienne de Woodlawn, où leurs enfants et petits-enfants respectifs sont scolarisés.

« C’est une vraie bénédiction que nos concitoyens musulmans viennent en aide aux personnes nécessiteuses avec une telle bonté d’âme et chaleur humaine », s’est exclamée Gladys Tyler, les yeux brillant d’émotion.

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