L’été bat son plein, mais le ton de la rentrée diplomatique est déjà donné, de plus en plus autoritaire du côté d’Israël qui muselle et piétine la liberté d’expression comme jamais en son sein, et de moins en moins confiante du côté du Quartet pour le Proche-Orient qui voit poindre l’impasse dans la résolution du conflit israélo-palestinien.
Pendant que le gouvernement ultra-sioniste de Netanyahou se cabre dans une posture inflexible qui, tels ses bulldozers infernaux, écrase toute critique, à l’image de la loi votée lundi condamnant dorénavant lourdement “l’appel au boycott des colonies juives“, le Quartet pour le Proche-Orient réunissait ce même lundi, à Washington, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Un quatuor au sommet, qui s’est soustrait au traditionnel exercice de la « déclaration commune », sous le prétexte qui ne présage rien de bon “qu’il restait des écarts empêchant des avancées“, dixit un haut fonctionnaire de l’administration Obama.
Alors que la Knesset amorçait lundi soir un virage anti-démocratique à 180 degrés, sous la pression de l’extrême-droite et du lobby des colons, et sous les yeux impuissants de l’opposition de gauche et des partis arabes, en déclarant hors-la-loi tous ceux, artistes, professeurs, associations, qui refuseraient de se produire dans des colonies, d’y donner des conférences, ou qui appelleraient à ne pas consommer leurs produits, le Quartet affirmait, de son côté, son soutien à l’idée de discuter de l’établissement de deux Etats sur la base du partage antérieur à la guerre des Six-Jours. Une perspective qui ne manquera pas d’exacerber le courroux du gouvernement israélien, dont nul n’ignore la farouche hostilité aux lignes de 1967, qualifiées d’”indéfendables“.
Si la main de fer d’Israël frappe toujours plus fort, en annihilant toute forme d’opposition au pouvoir en place et en faisant trembler toutes les tables de négociation, le Quartet du Proche-Orient voit se profiler la réunion générale de l’ONU en septembre avec un œil inquiet, sur fond de divergences internationales, notamment européennes.
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