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Islamophobie: augmentation des actions de 12,5% et explosion de la haine sur internet

Pour les 9 premiers mois de l’année 2013 l’Observatoire National contre l’Islamophobie a enregistré 158 actes anti musulmans : 40 actions et 118 menaces. Pour la même période en 2014 on enregistre 110 actes, soit 45   actions et 65 menaces.

Ces chiffres représentent uniquement les plaintes déposées dans les commissariats et les gendarmeries, mais ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu’ils sont victimes d’actes xénophobes, convaincus qu’il n’y aura aucune suite, ce qui est très souvent la réalité.

Ces actes s’inscrivent en majorité dans les actions (dégradation de lieux de culte par des insultes et tags nazis, têtes de porc déposées devant les mosquées, l’envoi par courrier à des mosquées de tranches de jambon, les tentatives d’incendie et l’agression de femmes portant un simple voile ou un foulard).

Même l’Observatoire National contre l’Islamophobie ne porte plus plainte suite aux courriers de menaces et d’insultes que reçoivent les dirigeants du C.F.C.M, car ces plaintes sont toujours classées sans suite par les parquets, sous prétexte que ceux qui ont commis ces infractions ou délits, ne sont pas identifiés.

Il serait donc intéressant de connaître, en plus de ces statistiques, le nombre d’affaires dont les coupables sont identifiés, arrêtés et traduits devant la justice et surtout d’avoir le résultat sur leurs condamnations.

Cette baisse ne concerne pas l’utilisation croissante des nouveaux moyens de communication. En effet, les internautes sont de plus en plus nombreux à créer leur blog et à commenter des articles, souvent de manière anonyme, pour déverser leur haine anti musulmans, en utilisant le prétexte de la liberté d’expression, car ces activistes entendent imposer un « droit à la discrimination », à la « stigmatisation », à la « diffamation » et à « l’injure  raciste » anti arabes et musulmans ; cette libération de la parole anti musulmans est pour le moins alarmante !

Cette situation bénéficie d’un climat particulier où se mêle allègrement la banalisation des propos racistes anti arabes, les invitations dans certains discours d’hommes politiques à s’en prendre aux musulmans sans distinction, l’inculture face aux questions de discrimination, la méconnaissance de faits historiques et une accoutumance à la violence des paroles et des actes.

L’Islamophobie via la « cyber haine » augmente fortement.

En effet, la cyber haine, notamment les courriels en chaîne, est à l’origine d’une propagation de mensonges envers les musulmans et l’Islam. Il y a une forte inquiétude devant cette diffusion massive et invisible.

Ces courriels prônent la haine des musulmans, cette islamophobie vise la peur, la violence, les préjugés et la discrimination.

On peut lire ceci dans cette expression raciste et violente :

  • les musulmans, il faut les exterminer,

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  • guerre à l’Islam,

  • les musulmans, il faut les chasser hors de France et d’Europe,

  • la valise ou le cercueil,

  • l’Islam est un danger pour notre pays,

  • les musulmans sont une vermine, etc…

Devant ce fléau, il est demandé aux hommes politiques de ne plus se taire et de s’exprimer sur la question de l’islamophobie, à la presse de dénoncer cette haine de l’autre qui porte atteinte au « vivre ensemble » et aux responsables des autres religions plus de solidarité.

Ce phénomène ne peut être analysé ou traité hors du contexte global du racisme, de la discrimination, sous toutes ses formes et de l’antisémitisme, dans leurs expressions ancienne et nouvelle.

Pour toutes ces raisons et devant l’inquiétude grandissante de la communauté musulmane, l’islamophobie doit être combattue et dénoncée non seulement par les musulmans, mais aussi par la communauté nationale dans son ensemble, car il n’est plus possible d’entendre et d’accepter que des hommes politiques, pour chasser sur les terres d’extrême droite, disent que « l’islam est incompatible avec les valeurs de la République ».

Il n’existe pas de discrimination plus ou moins grave, car pour la victime, la discrimination est toujours synonyme de privation de dignité et d’humiliation inacceptable.

Abdallah ZEKRI

Président de l'Observatoire Nationale Contre l'Islamophobie

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