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Islam consulaire: Tebboune reçoit le recteur de la Grande mosquée de Paris. Il l’assure de son «soutien absolu»

Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems Eddine Hafiz, n’est pas à un paradoxe près…

Si, devant les médias hexagonaux, il n’a de cesse de dénoncer les ingérences étrangères dans l’organisation de l’Islam de France, dont il aimerait être le principal représentant, n’hésitant pas par ailleurs à se présenter comme un rempart contre l’intégrisme religieux, dès qu’il traverse la Méditerranée, sa posture est tout autre.

Ainsi, hier, jeudi 9 décembre, il a été reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune (voir vidéo ci-dessous). L’homme fort d’Alger l’a assuré de son « soutien absolu », comme le met en exergue un communiqué de la Présidence de la République, qui indique également que cette « audience s’est déroulée en présence du Directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Abdelaziz Khellaf et du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi». 

Cet accueil n’est en rien une surprise, puisque Mohamed Antar Daoud, l’ambassadeur d’Algérie en France, avait déclaré le 17 décembre 2020 que La Grande Mosquée de Paris est d’abord algérienne et ne sera jamais autre chose et c’est ça le plus important”.

Et dire qu’en France, le recteur de la Grande mosquée de Paris, bien qu’étroitement lié à un  régime autoritaire, connu pour ses violations massives des droits de l’homme et son instrumentalisation de l’islam à des fins politiques, emprisonnant les journalistes  et fermant certaines  églises, est considéré par les pouvoirs publics comme un interlocuteur “fiable”. De quoi laisser pantois…

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Chems Eddine Hafiz est à l’image de tous les autres représentants auto-proclamés de l’Islam de France. Inféodés soit au Maroc, soit à la Turquie, ou encore au Qatar, voire à l’Arabie saoudite, ils sont d’autant plus incapables de réformer l’Islam, dans une perspective moderne et plurielle, qu’ils sont totalement déconnectés de la réalité du terrain, celle de la France de 2022.

Comment pourraient-ils, dans ces conditions, répondre en parfaite adéquation aux attentes pressantes des nouvelles générations, qui aspirent majoritairement à libérer l’islam de France de ses chaînes aliénantes : celles des tutelles étrangères ? Une mise sous tutelle qui n’a que trop duré, car elle empêche l’émergence d’institutions totalement indépendantes, ayant définitivement coupé le cordon avec des Etats étrangers autoritaires, promouvant un islam conservateur et rigoriste. Des institutions qui seront, dès lors, parfaitement légitimes et véritablement représentatives des musulmans de France.

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