“Je suis arrivé en avance pour l’interview de Manuel Valls par Paul Amar dans Paris-Jaffa, l’émission phare de la chaîne info de Patrick Drahi. « Comment rentrer au Mossad ? », interroge la présentatrice, Danielle Attelan, rappelant une très originale opération lancée la semaine dernière. « Le Mossad recrute sur la Toile avec une vidéo digne des meilleures séries d’espionnage. Faire campagne sur le Net, c’est une initiative étonnante pour une agence qui cultive le secret. » Et l’assassinat ciblé.
« Pour attirer des experts en cybersécurité », explique un reportage, le Mossad a fait paraître sur Internet et dans la presse « un message avec un code à déchiffrer pour pouvoir candidater ». Selon un expert, « quand vous publiez un défi comme celui-ci, vous montrez aux recrues potentielles que vous êtes sérieux et que vous ne voulez attirer que les meilleurs candidats ». Le Mossad n’est pas une vulgaire start-up exploiteuse de stagiaires.
Invité en plateau, Gad Shimron, ancien agent du Mossad, confirme qu’il s’agit d’« une opération de relations publiques » destinée à renforcer l’attractivité de l’agence, confrontée à « la concurrence de sociétés high-tech qui recrutent tous les diplômés » (et à celle des autres services de renseignement israéliens, ajoute-t-il). « Ces sociétés proposent plus que le Mossad en rémunération », explique le retraité, avant de nuancer : « Au Mossad, on est quand même bien payé, et le côté défi peut attirer des gens. » Ah oui, j’adore le côté défi. Et si la paye est bonne…
(…) La présentatrice donne rendez-vous la semaine prochaine pour une « immersion au cœur de la planète stratégique et militaire » puis une brève séquence vidéo présente de chouettes tirs de missiles avec la légende : « Le Dôme de fer testé avec succès à partir d’un navire de guerre. » Je ne savais pas que Tsahal tournait un remake modernisé du Trône de fer pour attirer les recrues. Ces Israéliens sont vraiment très forts en opérations de communication.
MANUEL VALLS, LE HÉROS DE DRAHI
Paul Amar, le présentateur de Paris-Jaffa, apparaît pour saluer Manuel Valls. « Merci sincèrement d’avoir accepté notre invitation pour cette émission spéciale diffusée en direct par i24 et BFMTV en partenariat avec Libération et L’Express. Quatre médias qui vous offrent une forte visibilité et une vraie diversité éditoriale. » Il y a en effet pour interroger le Premier ministre, outre Paul Amar, Apolline de Malherbe (« elle s’est déplacée à Tel-Aviv »), Christrophe Barbier et Laurent Joffrin (en duplex). Bref, toutes les sensibilités politiques (de la droite de la gauche à la droite de la droite) sont représentées. Preuve que Patrick Drahi préserve l’indépendance éditoriale de ses rédactions. Tout en réalisant des synergies pour m’offrir dans une même émission la crème de la crème des intervieweurs politiques.
« Nous vous demanderons, Manuel Valls, de faire le point sur l’état du monde, un monde angoissé, menacé et parfois menaçant », menace Paul Amar. Mais d’abord, un reportage résume la journée du Premier ministre, rapportant notamment qu’« une médaille récompense son combat contre l’antisémitisme et le boycott d’Israël ». « Quel accueil !, s’exclame Paul Amar en studio. Je suis là depuis septembre, je n’ai jamais vu un homme politique français aussi bien accueilli. »
Manuel Valls rappelle le lien indéfectible qui unit la France à Israël. « Pour observer au quotidien le peuple israélien, je peux vous dire qu’il éprouve un sentiment très fort d’injustice, il se sent très seul, témoigne Paul Amar. C’est la seule démocratie dans cette région mais c’est le seul pays à subir autant de critiques, contrairement aux autres pays alentour. » C’est vrai ! Marre que la Syrie, l’Egypte, l’Irak, l’Arabie Saoudite, etc., soient continuellement célébrés pour leur respect des droits de l’homme !
« Je connais bien ce pays, répond Manuel Valls, son histoire mais aussi sa géographie, l’étroitesse d’Israël, vivant dans un environnement hostile. Il y a un beau titre d’un ouvrage de Frédéric Encel, Israël, une démocratie en guerre. » C’est très beau. Et ça résume si bien la ligne politique du Premier ministre, « une démocratie en guerre ». Rappelons que Frédéric Encel est un universitaire aux analyses indiscutables, sauf par quelques antisionistes du genre de Pascal Boniface.
Paul Amar, lui, a l’habitude d’adopter les arguments du gouvernement israélien, ce qu’il fait une nouvelle fois dimanche soir, estimant que l’initiative de paix de la France constitue une ingérence : « Vous citiez Frédéric Encel, il était ici la semaine dernière, il parlait très brillamment des accords Sykes-Picot, quand l’Angleterre et la France avaient dessiné la carte du Moyen-Orient. On a le sentiment que c’est ce qui se passe aujourd’hui. » Notamment en déniant à Israël son droit à étendre ses colonies — pardon, ses « implantations », comme on dit sur i24.
(…)
Paul Amar conclut l’émission. « A vous écouter, je suis frappé par le contraste entre la situation en France, en Europe et celle d’ici, en Israël. Voilà un pays en guerre depuis sa création, confronté à une menace permanente et qui continue à innover, à aller de l’avant. De l’autre côté, un pays qui est en paix, la France, et qui a tant de mal à se réformer, à accepter les réformes, avec un blocage absolument inouï, une défense des situations acquises, alors qu’il pourrait tant avancer ! » Il lui faudrait une bonne guerre. Alors, elle pourrait enfermer préventivement Clémentine Ramadan et tous les islamo-gauchistes de la CGT, comme en 1939 leurs ancêtres du PCF.
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