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François Fillon éclaboussé par le scandale des caisses occultes du Sénat

Alors que l’affaire Pénélope Fillon rythme notre quotidien depuis plus d’une semaine et n’en finit pas de dévoiler la cupidité sans bornes de ce qu’il convient désormais d’appeler le « système Fillon », dévoreur de deniers publics jusqu’à l’indécence et abusant des privilèges de notre monarchie républicaine jusqu’à flirter avec l’illégalité, le champion disqualifié des « Républicains » – désavoué par 68% des Français qui souhaitent son retrait, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche – est une fois encore rattrapé par sa concussion invétérée : les caisses occultes du Sénat.

Révélés par Médiapart dans un article paru samedi, un chèque libellé au nom de « Monsieur François FILLON » et un autre adressé simplement à « FILLON » pour des montants respectifs de plus de 3 000 euros constituent la preuve accablante d’un « vaste système de détournement de fonds publics », dont le sénateur qu’il était alors aurait bénéficié sans le moindre scrupule.

Les chèques, non datés, seraient deux spécimens parmi les versements reçus secrètement entre 2005 et 2007 par l’homme de la Sarthe, pour un total n’ayant « sans doute pas dépassé les 25 000 euros », selon Mediapart.

Le document publié par Mediapart

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L’argent, explique le site, correspond à « des commissions occultes ponctionnées sur l’enveloppe » mise à la disposition de l’ancien sénateur. Toujours selon Mediapart, cette pratique, baptisée pudiquement « la ristourne », très largement répandue au sein du groupe UMP sous la coupole du palais du Luxembourg, a connu son âge d’or de 2003 à 2014, date à laquelle la justice y a mis un terme. Elle consistait à récupérer les sommes non utilisées sur les quelque 7 500 euros que perçoit mensuellement chaque sénateur pour la rémunération d’assistants.

L’argent non « consommé » doit en théorie rester dans les caisses du Sénat. Mais pendant onze ans, le système – légal – permettant aux sénateurs de transférer cet argent à leur groupe politique aurait été « perverti » côté UMP, selon Mediapart. Depuis novembre 2013, deux juges d’instruction financiers enquêtent sur des soupçons de détournement de fonds publics via des caisses occultes au profit de sénateurs ou anciens sénateurs de l’UMP. Au cours de ces dernières semaines, plusieurs mises en examen ont visé des sénateurs peu scrupuleux, accusés d’avoir pioché dans la caisse, dont Jean-Claude Carle, ex-trésorier du groupe UMP sénatorial, et Henri de Raincourt, ex-président du groupe et ancien ministre.

Bien que passé, en l’espace de quelques jours, du statut gratifiant de champion de la droite conservatrice et libérale à celui, peu reluisant, du mauvais cheval sur lequel ne pas miser, au risque d’activer la grande machine à perdre à l’élection suprême, l’ancien Premier ministre de la Sarkozie qui avançait masqué, prétendument paré de toutes les vertus, continue de s’enferrer dans ses piètres dénégations et défense.

Celui qui, il y a peu, détonnait sur la scène publique en se proclamant « chrétien » au cœur de la République laïque, voire recroquevillée dans sa laïcité dogmatique, a indéniablement fait sien le vieux proverbe, pris au pied de la lettre : « charité bien ordonnée commence par soi-même »…

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