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Belgique : Haro sur le voile intégral

Depuis quelques mois, la polémique sur le voile intégral fait rage et la surenchère dans les déclarations bat son plein. En tant que laïques musulmans, nous avons été particulièrement interpellés par certains propos qui, dans cette escalade verbale, occupent une place toute particulière.

La députée bruxelloise cdH Mahinur Özdemir déclare dans un entretien accordé au journal satirique Le Pan (1er mars 2010) : « La burqa n’est pas un vêtement prescrit par une religion, mais un vêtement afghan. Je pense que la burqa n’a pas sa place dans l’espace public en Europe puisque les gens doivent être reconnaissables. » C’est même le dérapage complet lorsqu’elle déclare dans les éditions de Sudpresse (13 mars 2010) :« Dans l’espace public, le visage doit être reconnaissable. Je condamne le port de la burqa dans l’espace public. »

La chercheuse Fatima Zibouh, récemment désignée par Ecolo comme membre du conseil d’administration du Centre pour l’égalité des chance et la lutte contre le racisme, a déclaré lors de son passage à l’émission radio Matin première de la RTBF (17 mars 2010) : « Mais je crois effectivement que personnellement je n’aime pas. C’est quelque chose qui me dérange et c’est quelque chose qui pour moi n’a rien à voir avec les pratiques islamiques. »

La directrice de l’organisation European Muslim Network Malika Hamidi précise dans un entretien accordé au quotidien La Libre Belgique (18 mars 2010) : « Le niqab n’obéit absolument pas à un principe islamique. (…) Certains disent que les femmes du Prophète de l’islam – que la paix soit sur lui – devaient se voiler le visage mais il n’a jamais été demandé aux femmes de se voiler le visage complètement. »

Ces déclarations ont ceci de commun qu’elles émanent de trois femmes de confession musulmane portant le foulard. Nous constatons avec regret que ces propos s’apparentent à la prononciation d’une fatwa à l’égard des femmes musulmanes portant le voile intégral. En se mettant à définir ce qui fait partie ou non de la pratique islamique (ce qui est par ailleurs incompatible avec leurs statuts), elles légitiment que l’on puisse également exclure de la pratique de l’islam le foulard qu’elles portent elles-même.

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. Or, en matière de liberté religieuse, personne n’a le droit de définir à la place de la personne concernée le contenu de ses croyances et la manière de les pratiquer. La seule limite à l’exercice de cette liberté est prévue à l’article 19 de la Constitution.

. Nous pensons que ces déclarations sont davantage dues à un manque de connaissance du cadre juridique régissant l’exercice de la liberté religieuse dans notre pays qu’à une volonté délibérée de stigmatisation de celles qui ont fait le choix d’une tenue vestimentaire différente pour exprimer leur foi. Par conséquent, ces déclarations mériteraient selon nous une rectification.

. Think tank Vigilance musulmane

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