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Angela Merkel condamne la “haine religieuse” et les manifestations anti-islam

Le coup de semonce de la Chancelière Angela Merkel contre la haine religieuse, les provocations et graves exactions commises par les meutes néo-fascisantes qui s’en réclament crânement, aura-t-il la résonance escomptée dans une Allemagne où près de 81 mosquées ont été la proie de flammes criminelles depuis 2012, et dont une large frange de la population jetterait un regard noir sur la communauté musulmane, la suspectant de déloyauté, comme l’a mis en lumière une récente étude ?

"Au nom du gouvernement et la Chancelière, je peux dire très clairement qu'il n'y a pas de place en Allemagne pour la haine religieuse, quelle que soit la religion ! Il n'y a pas de place pour l'islamophobie, l'antisémitisme ou toute forme de xénophobie ou de racisme", a clamé vendredi Christiane Wirtz, la porte-parole du poids lourd européen, alors même que le débat sur l’immigration bat son plein Outre-Rhin.

Mais les mots de la raison, prônant la concorde nationale, suffiront-ils à calmer les ardeurs des partisans enfiévrés du Parti national démocratique (NDP) et de hooligans chauffés à blanc qui ont envahi avec fracas les rues des villes de Dresde et de Hanovre à plusieurs reprises, au cours des trois dernières semaines, sous la bannière "Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident" (Pegida) ? Ces manifestations hostiles aux étrangers en général, et aux musulmans en particulier, sont montées en puissance au fil des mois de Düsseldorf, à Würzburg, en passant par Rostock, Bochum ou encore Munich, reprochant à l’Allemagne d’être devenue la principale terre d’immigration en Europe.

Dans leur viseur, « l’extrémisme islamique et l’afflux de demandeurs d’asiles » sont deux cibles de prédilection, à abattre et juguler par tous les moyens, notamment par l’usage de la force et de brasiers incendiaires qui ont dernièrement réduit en cendres trois bâtiments de la localité de Vorra, dans lesquels avaient trouvé refuge des sans-papiers, ces sans voix et sans droits de la désespérance humaine.

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Joachim Herrmann, ministre de l'Intérieur de l'État de Bavière, a confirmé vendredi sur les ondes de la radio publique BR ce que chacun subodorait, les fins observateurs de la résurgence du néo-fascisme allemand comme les esprits pleins de bon sens : derrière ces incendies se cachent les mains des pyromanes assoiffés de vengeance de l’extrême droite. "Ce sont évidemment des incendies criminels signés, comme le prouvent les croix gammées incrustées sur les lieux de leurs forfaits par les extrémistes de droite", a-t-il déploré vivement.

Plus tôt cette semaine, le responsable du Conseil central des musulmans d'Allemagne, Aiman ​​Mazyek, très inquiet, avait exhorté l’ensemble de la classe politique allemande à dénoncer l’escalade de violences anti-musulmans pour ne pas donner l’impression, en se murant dans le silence, de cautionner le racisme, et pire encore, de lui conférer un caractère « respectable ». Qui ne dit mot consent, selon une ancienne maxime qui se vérifie chaque jour cruellement, et en l’occurrence, pour combattre le fléau de l’islamophobie, il serait urgent de parler haut et fort, mais aussi d'or.

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