La provocation ordurière qui a souillé, jeudi dernier, le chantier de la future mosquée de Leipzig, la plus importante agglomération d’Allemagne orientale après Berlin, est reconnaissable entre mille. Telle une carte de visite laissée sur la scène du crime, les cinq têtes de porc tranchées qui ont été découvertes par une brigade de pompiers signent le nouvel accès de fureur de l’extrême droite locale.
Cette agression islamophobe est le point d’orgue d’une vague de manifestations ultra-nationalistes qui, des semaines durant, ont protesté devant le site de construction du lieu de culte, la perspective de voir s’élancer des minarets ayant chauffé à blanc les esprits.
Première mosquée à s’ériger en dehors de Berlin sur des terres qui appartiennent à l’histoire défunte de l’ancienne Allemagne de l’Est, l’édification de la mosquée de Leipzig a été approuvée par le conseil municipal, sans l’ombre d’une objection, ni d’une abstention, les élus locaux considérant son émergence dans le paysage urbain comme le symbole de la tolérance et du cosmopolitisme qui font la spécificité et le charme métissé de cette région d’Outre-Rhin.
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