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Ahmed, la gargouille et la soupe à la grimace des extrémistes

Les Jeunesses identitaires lyonnaises n’en sont toujours pas revenues : la restauration de la façade de la cathédrale Saint-Jean, au cœur du Vieux-Lyon, a inspiré aux ouvriers à pied d’œuvre la sculpture d’une gargouille à la frimousse exotique, celle d’Ahmed Benzizine, chef de chantier depuis 30 ans.

Face à cette figure ciselée dans la pierre, les visages des extrémistes du cru se sont crispés dans une soupe à la grimace fulminant contre une ironie de trop, quand bien même respecte-t-elle la grande tradition satirique des figures profanes médiévales, visibles à l’extérieur des églises.

Des diables, des ânes, il y en a de toutes sortes, et là ils ont mis la tête d’un Arabe !” a confié en plaisantant au quotidien Le Progrès, celui qui a prêté ses traits à la gargouille qui fait grincer des dents.

Alors que l’archevêché de Lyon voit d’un bon œil ce clin d’œil en forme d’hommage à un chef de chantier, français et musulman pratiquant, qui a consacré 37 ans de sa vie à la rénovation d’églises et de cathédrales, les esprits chagrins clouent au pilori l’effigie d’Ahmed, mais également l’inscription “Allah Akbar” qui l’accompagne.

La polémique s’est emparée du Net, dénonçant le fait qu’à “Lyon, les musulmans se paient le luxe de s’approprier nos églises, en toute tranquillité et avec la complicité des autorités catholiques“.

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Gravée en français et en arabe, la formule « Dieu est grand » divise plutôt qu’elle ne rassemble, au grand dam d’un proche du diocèse qui a déclaré au Progrès : “Allah Akbar, ça met tout le monde d’accord ! Ce n’est pas comme si on avait inscrit Mahomet est notre prophète…“.

Perchée à une douzaine de mètres sur un côté de l’édifice religieux classé au patrimoine mondial de l’Unesco, Ahmed, la gargouille reproduit un passé architectural révolu, qui est aujourd’hui très en avance sur son temps…


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