Comment exiger d'un modeste locataire algérien de payer son loyer qui constitue une part importante de son maigre pouvoir d'achat, alors que le simple achat d'un kilogramme de pomme de terre se traduit pour de nombreux habitants de ce pays à un sacrifice financier. Azzouz Abderrahmane, sous-directeur du marché locatif auministère de l'Habitat et de l'Urbanisme a ainsi déclaré à la presse algérienne que l' Office de promotion et de gestion immobilière (équivalent aux offices HLM en France) a "un taux moyen de recouvrement annuel qui ne dépasse jamais les 35%, et les créances impayées ont dépassé les 20 milliards DA à fin décembre 2011».
Et pourtant avec plus de 200 milliards de dollars de réserve de change (dont une partie est investie dans des bons du Trésor américains), l'Algérie pourrait mettre en place un dispositif d'allocation au logement. Mais les véritables décideurs algériens, composés notamment de hauts gradés de l'armée, sont surtout occupés à compter le fabuleux magot issu de la rente pétrolière qui ne profite qu'aux barons d'un système gangrené par la corruption, et où l'Etat social jadis construit par Boumedienne au début des années 70, s'est mué en une insécurité sociale généralisée.
Ces mêmes dirigeants algériens passés maître dans l'art du tripatouillage électorale ont concocté des élections législatives bidons qui auront lieu le 10 mai, pour élire des députés sans pouvoir, serviles et totalement incultes, attirés surtout par un salaire mensuel équivalent à 20 fois le salaire national minimum garanti dans ce pays.
Chargement…