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Université d’été France Insoumise: un philosophe islamophobe et un extrémiste algérien, de drôles d’invités…

Ce sont de bien curieux invités, guère recommandables, que la France Insoumise (FI) a conviés à son Université d’été au cours du week-end dernier, et à qui elle a offert une tribune et une visibilité des plus navrantes, à la consternation générale.
De quoi faire amèrement regretter aux électeurs musulmans (37% d’entre eux, selon le sondage Ifop-Pèlerin réalisé en avril 2017) d’avoir voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de la présidentielle !
Le premier, Henri Peña-Ruiz, est philosophe et fiévreusement laïcard, et le moins que l’on puisse dire est que son intervention éminemment tendancieuse n’aura pas contribué à élever le niveau du débat public !
Ce dernier n’a rien trouvé de mieux à faire que de raviver le brasier d’une querelle sémantique aussi malhonnête qu’inepte, mais que la France des Lumières et sa légion de sophistes prennent un malin plaisir à alimenter continuellement : celle portant sur « l’islamophobie », le vocable qui fâche, surtout dans les salons feutrés du parisianisme, et écorche la bouche du Tout-Paris politico-médiatico-intellectuel.
Pour étayer son argumentation et mieux dénaturer le sens profond que recouvre « l’islamophobie », dont il a martelé qu’il évoque le « droit de critiquer la religion musulmane » et uniquement cela, Henri Peña-Ruiz a proclamé, à l’instar d’Elisabeth Badinter, l’égérie du féminisme des Lumières à l’indignation très sélective : « On a le droit d’être islamophobe ! ».
Dans la France de Voltaire qui s’escrime à dénier au vocable « islamophobie », reconnu officiellement par l’ONU, la vraie signification qu’il revêt – à savoir le racisme anti-musulmans -, on pousse le cynisme jusqu’à l’employer à seule fin de critiquer ouvertement la deuxième religion de France, et seulement elle… Un subterfuge aussi grossier qu’infâme qui n’encourt aucun risque, ni anathème !
Et c’est bien là que le bât blesse. Car ce dévoiement éhonté de l’islamophobie, qui masque (mal) la plus sournoise des propagandes islamophobes, a eu un boulevard pour leurrer les militants de la France Insoumise, ou du moins qui prétend l’être…
Pour couronner le tout et ternir un peu plus le blason du parti de Mélenchon, le deuxième invité très embarrassant n’était autre que Saïd Saadi, l’un des politiciens les plus honnis en Algérie. Ce faux démocrate et vrai extrémiste, pour qui BHL et son cercle de clercs peu vertueux ont les yeux de Chimène (Ô surprise !), traîne derrière lui un passé peu glorieux qui lui a valu l’opprobre général.
Aux heures les plus sombres de la Décennie noire, celui que la France Insoumise a accueilli à bras ouverts, au point d’en faire sa guest star dans les allées de son Université d’été, était l’homme des généraux sanguinaires, complice de leurs crimes de guerre effroyables, affichant sa proximité avec deux des instigateurs de la politique d’éradication qui régnait alors : le général Mohamed Lamine Mediène dit Toufik, ancien patron du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) de 1990 à 2015, et Khaled Nezzar, surnommé le « boucher » dont il se targuait d’être un proche parmi les proches.

Dîner mondain entre éradicateurs: à gauche le général Nezzar accusé de crimes de guerre qui a fui en Espagne, au centre Ali Haroun, à droite l’extrémiste Saïd Saadi.

On aimerait croire, même si cela est affligeant, que c’est une ignorance crasse de l’islamophobie et de l’histoire de l’Algérie, et pas d’autres raisons inavouables, qui a conduit les responsables de la France Insoumise à convier un philosophe foncièrement islamophobe et un imposteur sans foi ni loi de la politique algérienne à son grand raout estival.
Après la sévère déculottée des Européennes, la France Insoumise, ce navire qui tangue sur le long fleuve plein de remous de la politique hexagonale, n’avait certes pas besoin de se discréditer davantage.

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