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L’Ajustement-Fin (Fine-Tuning) prouve-t-il l’existence de Dieu ?

L’Ajustement-Fin versus la théorie du Multivers. Triomphe du Dessein intelligent

1. Introduction
L’Ajustement-Fin (Fine-Tuning) qui est l’un des fondements du Dessin intelligent est un puissant argument en vue de prouver l’existence de Dieu. C’est pour cette raison qu’il est férocement attaqué par les scientifiques athées. Ces derniers sont armés d’un paradigme qui mérite d’être cité tant il est défendu dans de nombreux articles scientifiques et paré des outils théoriques développés dans le cadre de la théorie scientifique la plus ancienne et qui fait l’objet de l’intérêt de la majeure partie des chercheurs théoriciens à l’heure actuelle, la théorie des cordes. Ce paradigme majeur est le Multivers qui propose l’existence d’une infinité d’univers en plus de notre Univers. Ce paradigme est proposé pour expliquer naturellement l’Ajustement-Fin afin d’évacuer le Dessin intelligent et remettre en cause l’existence de Dieu.
L’objectif principal de cet article est de réfuter l’utilisation du Multivers comme argument contre l’Ajustement-Fin en poursuivant une critique des travaux de Lee Smolin qui tente de réfuter le principe anthropique et de défendre l’existence du Multivers, en réévaluant la théorie de l’inflation cosmique traditionnelle dont une mauvaise compréhension par certains scientifiques a conduit à une exagération de son rôle dans la corroboration de l’existence du Multivers et en dévoilant les faiblesses de la théorie des cordes qui est le fondement théorique, scientifique et logique de la théorie du Multivers.

  1. L’Ajustement-Fin: l’argument le plus pertinent aujourd’hui pour prouver l’existence de Dieu

L’origine de cet argument remonte à un vieux passé philosophique qui a été oublié en raison de l’apparition de la philosophie contemporaine. Le caractère philosophique de l’argument est d’essence téléologique.
Toutefois, avec l’apparition de la théorie du Big-bang qui a été confirmée sur le plan expérimental, cet argument a pris de l’ampleur et il est devenu prépondérant. La force de cet argument réside, d’une part, dans la sensibilité et la précision des  paramètres de l’Univers comme l’âge de ce dernier (13,7 milliards d’années), sa température, son taux d’expansion, sa densité et d’autre part, dans les valeurs actuellement observées  des constantes de la physique des particules (masse de l’électron, du proton et du neutron, leur charge électrique, le spin, la vitesse de la lumière, etc.)[1].
Ce que signifie vraiment la précision de ces constantes et que si ces valeurs auraient été légèrement différentes et même si une seule constante aurait été concernée par ce changement et non le reste des constantes dont les valeurs auraient été fixes, la vie n’aurait pas été possible dans l’Univers.
L’argument de l’Ajustement-Fin mérite bien cette appellation puisque il ressemble au fonctionnement d’une radio ou d’un appareil de mesure qui prouve l’existence d’un horloger ou d’un expérimentateur.
Concernant la cosmologie, il suffit de donner deux exemples : la constante de gravitation et la constante cosmologique. Si la valeur de la constante de la gravitation avait été beaucoup plus faible de sa valeur actuelle,  les planètes, les étoiles et les galaxies n’auraient pas pu se former et si elle avait été légèrement plus faible, le soleil par exemple aurait été plus froid et les étoiles n’auraient pas pu exploser en supernovas qui ont dispersé dans l’Univers des éléments indispensables à la vie comme le carbone. Avec une valeur de la constante de gravitation plus forte, les étoiles n’auraient pas eu une vie plus longue permettant la formation des éléments lourds qui ont donné naissance aux planètes[2].
Par ailleurs, la densité de l’énergie cosmique ρ aux premiers instants de l’Univers a été très proche de sa valeur critique ρc laquelle est définie par la transition entre un univers courbée négativement (ρ < ρc ), un Univers plat (ρ = ρc ) et un univers courbé positivement ((ρ > ρc )[3] ». Sans une valeur de ρ très proche de ρc, l’Univers se serait effondré sur lui-même ou il se serait retrouvé en expansion tellement rapide que les étoiles et les galaxies n’auraient jamais pu se former[4].
Une légère déviation de la force nucléaire forte aurait engendré des conséquences très graves pour la vie comme la combustion très rapide de tout l’hydrogène au début de l’Univers compromettant ainsi la naissance des étoiles[5].
De manière plus fondamentale encore, un léger changement dans la masse des quarks aurait eu des conséquences importantes sur la stabilité du proton et du neutron en remettant en cause l’existence d’atomes complexes comme il en existe aujourd’hui[6].
Par conséquent, l’ajustement de telles valeurs nécessite un ajusteur, un horloger, ce qui indique fortement l’existence de Dieu (créateur et ajusteur). L’existence de Dieu est une explication à la précision et à l’ajustement des valeurs de ces paramètres.
La démonstration du Dessein intelligent en relation avec l’Ajustement-Fin est constitué de trois propositions : 1- Les valeurs des paramètres physiques et cosmologiques dès les débuts de l’Univers ont permis l’émergence de la vie.             2- Ces paramètres sont actuellement et potentiellement bien ajustés dans ce but. 3-Un horloger ou un créateur a bien ajusté les paramètres physiques et cosmologiques pour permettre l’émergence de la vie dans l’Univers. Comment expliquer autrement ces valeurs précises ? Les scientifiques et les philosophes athées ont alors jeté leur dévolu sur la théorie du Multivers.

  1. La théorie du Multivers : l’argument d’opposition au Dessin intelligent  

Selon cette théorie, il existe une grande variété d’univers qui peuvent partager avec notre Univers l’identité des lois physiques comme celles de la mécanique quantique et de la théorie de la relativité générale.  Ces univers possèdent également les mêmes paramètres physiques (masse du proton, de l’électron et du neutron, constante de la gravitation) mais les valeurs de ces paramètres ne sont pas les mêmes que celles qui existent dans notre Univers. Bien que cette variation sur une grande échelle et sur une infinité d’univers ne permette pas l’émergence de la vie, il n’en demeure pas moins qu’une multitude infinie d’univers existe partageant des propriétés physiques au-delà de notre Univers. Mais ceci n’est qu’une version de la théorie du Multivers.
Il existe une autre version selon laquelle les autres univers ne partagent pas les mêmes propriétés physiques que notre Univers même si cette situation n’est pas favorable à l’émergence de la vie dans ces univers.
La logique du Multivers est donc de donner une explication à l’Ajustement-Fin de notre Univers. Au lieu que cet ajustement soit miraculeux et provient ainsi d’une cause surnaturelle, il devient dans la théorie du Multivers le produit du hasard. Nous nous retrouvons justement dans un Univers ou les conditions de la vie soient présentes. L’infinité des univers augmente sensiblement la probabilité que de telles conditions existent dans l’un de ces univers[7]. Les tenants de cette théorie lui ajoute le principe anthropique, selon lequel, c’est seulement notre Univers, lequel est finement ajusté qui nous permet de l’observer.  La vie dans cet Univers a permis l’observation de celui-ci. Dès lors que nous soyons observateurs, nous nous sommes retrouvés dans un Univers dont les conditions physiques de départ et d’évolution sont favorables à l’existence de la vie.

  1. Une première critique d’ordre logique de la théorie du Multivers

La théorie du Multivers bien qu’elle soit impossible à confirmer sur le plan expérimental pose de surcroit un problème d’ordre logique : elle ne réussi pas à expliquer pourquoi notre Univers en particulier est ajusté finement pour permettre l’existence de la vie. Défendre l’existence d’une multitude d’univers entourant le notre est juste un moyen pour éviter la question. Or, la question reste toujours posée. Il faut bien expliquer pourquoi notre Univers est finement ajusté en lui-même. L’existence d’une infinité d’autres univers ne nous permet pas d’éviter de répondre à cette question.
Une autre explication d’ordre logique a été donnée par Roger White[8]. Selon lui, le Multivers n’augmente nullement la probabilité que notre Univers soit ajusté finement. Il compare l’opposition entre l’Ajustement-Fin du fait de l’action d’un créateur qui a ajusté les paramètres de la physique pour permettre l’existence de la vie et le Multivers en donnant l’exemple d’un peloton d’exécution.
Une seule personne X est placée devant un mur pour être exécutée. Le peloton de soldats tire une salve de balles mais il rate sa cible. Dans ce cas, il existe sans doute une intention d’épargner cette personne.
Mais si plusieurs personnes sont placées devant un mur pour être exécutées et que tous meurent sauf la personne X, on n’a alors aucune preuve que cette personne ait été épargnée. Le peloton de soldat aurait pu juste rater sa cible. Par conséquent, l’augmentation du nombre de tués potentiels n’augmente pas la probabilité que le peloton d’exécution va rater la personne X. Même si les yeux de cette personne seront bandés en entendant juste le sifflement des balles du peloton, alors qu’elle s’en sort vivante, ne donne aucune raison de penser qu’il y a plusieurs victimes à côté de lui.
Ian Hacking[9] a développé un exemple similaire qui  s’intitule « l’erreur inverse du joueur ». Cette expérience évoque l’erreur d’inférer un grand nombre de parties sur la base de l’observation d’un seul résultat exceptionnel. Quelque soit le nombre de parties jouées, on ne peut pas prévoir que le joueur va gagner. Les parties jouées sont indépendantes[10]. Ainsi, l’existence d’une infinité d’univers ne signifie pas nécessairement que notre Univers soit finement ajusté.
 

  1. Une deuxième critique de la théorie du Multivers d’ordre physique et cosmologique : principe anthropique, constante cosmologie, inflation cosmologique

La théorie de l’inflation cosmologique crée durant les années 1980 a donné de bonnes raisons aux opposants de l’argument de l’Ajustement-Fin de cause surnaturelle de défendre le Multivers.
Leonard Susskink a défendu une version développée par Andrei Linde qui évoque une inflation éternelle. Selon cette théorie la phase d’expansion rapide de l’Univers prédite par Guth a donné naissance non pas seulement à notre Univers mais à une infinité d’autres univers. Selon cette théorie qui a fait du bruit dans  la communauté scientifique, la phase d’expansion rapide, juste après le Big-bang, ne s’est pas arrêtée et de ce fait, des bulles se sont formées au fur et à mesure.
A l’intérieur de ces bulles, l’expansion a été ralentie considérablement et des univers multiples auraient ainsi été crées dont le notre[11]. Susskind a développé une approche qui ajoute à l’extraordinaire liberté de pensée scientifique de Linde, une idée encore plus incroyable selon laquelle chacun de ces univers est gouverné grâce un processus naturel décrit par une version particulière de la théorie des cordes selon une vision élargie pour la science qui s’intitule désormais le paysage (landscape)[12].
Mais cette manière de voir les choses est regrettable étant donné le fait que nous ne pouvons faire aucune prédiction sur des univers autres que le nôtre dans une série infinie d’univers obéissant à une distribution probabiliste et aléatoire de lois physiques puisque nous ne connaissons que les lois qui régissent notre propre Univers. Nous ne pouvons qu’inférer des lois similaires à celles qui régissent notre Univers[13].
Smolin propose[14] ce qu’ont appelle le principe anthropique. Selon ce principe, si la vie existe sur terre et s’il y a une multitude de planètes dans l’Univers (exo-planètes), on peut en conclure que la vie peut exister dans une liste de probabilité dans quelques autres planètes. Le postulat qui est sous-jacent à ce principe est que nous pouvons observer et étudier les propriétés physiques des autres planètes et supposer qu’elles partagent les mêmes propriétés que notre planète alors que nous ne pouvons jamais observer les autres univers. Nous ignorons donc leurs propriétés qui peuvent être très différentes de celles de notre Univers.
Ce que cherchent ces scientifiques c’est de prouver que la théorie du Dessin intelligent provient de l’absence d’une explication ou d’une liste complète d’alternatives.
Cette absence d’explication est à l’origine de théories comme le Multivers. L’existence de la vie dans l’Univers ne peut s’expliquer, selon lui, que par un mécanisme naturel qui reste à découvrir[15].
Mais quel pourrait être un tel mécanisme ? Là, il ne dit rien. Il poursuit juste sa critique du principe anthropique lié au Dessein intelligent en montrant que les preuves qui ont été données par le passé en se basant sur le principe anthropique ne permettent de pas de conclure que des alternatives comme l’existence de multivers ou d’un être suprême intelligent ne sont pas scientifiques ou logiques.
Il donne deux exemples : le premier est le postulat de Hoyle de 1950 selon lequel l’existence de la vie s’explique par des réactions nucléaires qui se déroulent à l’intérieur des grandes étoiles, lesquelles permettent la formation du carbone nécessaire à la vie. Le carbone est très répondu dans l’Univers et il a été formé dans les étoiles bien après le big-bang. Smolin suppose que le fait que les êtres humains soient formés de carbone n’a rien à avoir avec la théorie expliquant comment il se forme dans les étoiles.
L’autre exemple qu’il examine est celui de la prédiction de Stephen Weinberg, selon laquelle, la constante cosmologique devrait être au dessous d’une certaine valeur pour que les galaxies puissent se former. Etant donné que les galaxies se soient effectivement formées confirme cette prédiction puisque autrement, c’est-a-dire avec des valeurs plus élevées, les galaxies n’auraient pas pu se former.
Il conclut que la constante cosmologique est distribuée de manière aléatoire dans plusieurs univers et que seul le notre a pu voir la formation des galaxies. Mais Smolin réfute cet argument en arguant que la prédiction de Weinberg tient compte uniquement de cette constante et non du reste des paramètres physiques, ce qui lui enlève, selon lui, toute pertinence[16].
Pour ce qui est du Multivers, l’argument de Smolin me semble adéquat. Mais s’agissant de la prédiction de Hoyle, je ne peux pas suivre. Hoyle évoque le carbone comme élément de vie, ce qui implique nécessairement le fait que nous sommes formés de cet élément par nécessité. Ce n’est plus une alternative, mais une nécessité qui tire de la biologie.
Le fait que les processus physiques à l’intérieur des étoiles soient la cause d’un tel phénomène relève également d’une nécessité causale. Concernant les réactions nucléaires qui se déroulent à l’intérieur des étoiles, l’existence de ces réactions n’est possible que par la précision avec laquelle les constantes physiques ont été définies (par Dieu). La charge de l’électron, la masse du proton, la non-désintégration du proton sont si précises que les réactions nucléaires deviennent possibles. Il suffit que l’une de ces constantes varie de manière infinitésimale et ces réactions ne se dérouleraient pas.
Smolin a eu donc tord de s’arrêter aux réactions nucléaires alors que Hoyle qui a fait une prédiction correcte aurait pu poursuivre sa démonstration sur le carbone jusqu’aux constantes physiques qui permettent la réalisation d’un processus physique qui donne naissance au carbone. Même l’atome du carbone n’aurait pas existé sans la précision et le prédéterminisme des constantes physiques.
Et là, j’en viens au deuxième argument qui tente de barrer la route aux deux explications possibles jugées non testables en proposant l’existence d’un mécanisme ou d’un processus physique encore inconnu et qui reste à découvrir pour expliquer la vie dans notre Univers.
Mais comment peut-on découvrir un mécanisme qui n’obéirait pas aux constantes physiques connues. Les processus physiques devraient être les mêmes que celles qui sont en vigueur dans les deux alternatives qui sont devons nous. Les constantes physiques donnent naissance aux mêmes processus physiques. Pour ma part, je pense qu’il n’y a pas de lois physiques et de forces physiques autres que celles qui sont connues selon le Modèle standard de la physique des particules (force nucléaire forte, force électrofaible, force gravitationnelle) bien qu’il puisse exister d’autres théories que la mécanique quantique ou la théorie de la relativité restreinte pour expliquer des choses comme les réactions nucléaires. Néanmoins, ces théories et ses forces dépendront toujours de la valeur des constantes physiques précitées.
On peut alors supprimer cette troisième hypothèse (le mécanisme inconnu) qui est une simple spéculation et laisser les deux seules possibilités : soit qu’il y ait plusieurs univers et que le notre soit propice à la vie par pur hasard, soit que la vie dans notre Univers, le seul qui existe, ait été crée par l’être suprême intelligent (Dieu).
De toutes les manières, le mécanisme inconnu dont on a parlé ne peut échapper à telle fatalité. Par conséquent, la prédiction de Hoyle basée sur le principe anthropique est concluante et on revient aux deux possibilités offertes.
Par contre, l’invalidité de la prédiction de Weinberg sur la constante cosmologique laisse ouverte la seule possibilité  qui s’offre à nous : le Dessin intelligent. En plus, les mesures précises de la constante cosmologique reflète le caractère unique de celle-ci, ce qui permet de supposer sans trop d’arbitraire qu’il n’y a qu’un seul Univers.
L’erreur de Weinberg a été justement de négliger les autres constantes de la physique qui sont uniques et jouent un grand rôle dans la formation de l’Univers et de la vie. Il n’y a pas que la constante cosmologique. Il y a la vitesse de la lumière, la constante de Planck, la constante de Boltzmann.
La constante cosmologique a été inventée par Einstein pour expliquer le caractère statique de l’Univers. Elle a été interprétée comme étant une gravité inverse qui accélère son expansion.
Là, je pense que la constante cosmologique obéit aux autres constantes de la physique à l’échelle quantique. Se sont ces constantes qui donnent précisément une valeur fixe à la constante cosmologique qui permet l’émergence des galaxies et par conséquent des étoiles, des planètes et de la vie.
L’hypothèse de Weinberg sur la multiplicité de l’univers avec des valeurs variables de la constante cosmologique est une hypothèse gratuite, non seulement, parce que nous ne pouvons pas observer les autres univers prédits par Weinberg mais également parce que la constante cosmologique est le produit de plusieurs autres constantes qui sont fixes. Autrement aucun processus physique ne puisse émerger du néant.
Ce qu’il faut dire encore est que les scientifiques ne disposent d’aucune théorie permettant de dire pourquoi ces constantes possèdent de telles valeurs et ce,  ajouté au fait que ces valeurs permettent précisément de créer la vie, ce qui accrédite l’alternative du Dessein intelligent et infirme l’existence de plusieurs univers.
Dans sa recherche d’hypothèses testables pour expliquer l’existence de la vie dans l’univers, Smolin recommande de bâtir une théorie qui permet de supposer que les autres univers possèdent des propriétés qui n’ont rien à voir avec la vie afin de supposer que notre Univers possède de telles propriétés.
C’est dans ce sens qu’il a développé une théorie à la fin des années 1980 qui s’intitule «Théorie de la sélection naturelle cosmologique » qui permet de prédire qu’il ne peut y avoir d’étoiles à neutron plus massives que 1,6 fois la masse du Soleil et que le spectre des fluctuations générées par l’inflation doit être consistant avec la version la plus simple de l’inflation (avec un seul paramètre et un seul champ).
De plus, cet auteur propose que les univers soient crées à l’intérieur des trous noirs[17] dans une tentative de dépasser la thèse de l’inflation éternelle qui aurait provoqué la création d’un nombre infini d’univers.
Susskind et Linde ont attaqué cette théorie en arguant que l’éternelle inflation donne naissance à une multitude d’univers dont le nombre dépasse largement le nombre d’univers qui se seraient formés à partir des trous noirs[18].
Pour sauver sa théorie qui n’a pas été pourtant confirmée par les observations, il s’attaque à la théorie de l’inflation en supposant que si l’inflation a eu lieu, elle ne pouvait être qu’éternelle. Il  nous rappelle qu’il y a une difficulté avec la théorie de l’inflation éternelle laquelle ne permet pas de remonter du temps de Planck aux grandes échelles de l’Univers[19] parce qu’il n’y a aucun lien entre la gravité quantique et l’espace-temps classique.
Bref, avant de parler des difficultés de l’inflation éternelle qui semble satisfaire les partisans du principe anthropique (Susskind et Linde) et ceux qui veulent le remettre en cause, nous évoquons juste une difficulté supplémentaire de la théorie de la sélection naturelle cosmologique :
La masse d’une naine blanche ou d’une étoile à neutron comme le suppose Smolin en la fixant comme paramètre simplifié de sa théorie, n’existe pas arbitrairement (et surtout pas en vertu de la théorie de la sélection naturelle cosmologique).
Elle existe plutôt en raison des constantes physiques. Ce qui décide de la formation d’une étoile à neutron ou d’un trou noir ou d’une naine blanche après l’épuisement de l’hydrogène, le combustible de l’étoile, c’est la pression de dégénérescence qui est un phénomène quantique[20].
Cette pression constante persiste et contrebalance l’effondrement gravitationnel de l’étoile et l’empêche de devenir un trou noir. La plus massive des naines blanches ne peut avoir une masse supérieure à 1,4 fois la masse du Soleil. Au-delà de cette masse, l’étoile peut devenir un trou noir ou une étoile à neutron.  Ce qui détermine l’existence de cette pression de dégénérescence est non seulement le nombre de fermions qui composent l’étoile mais aussi la constance de Planck h qui est intrinsèquement liée au principe d’incertitude de Heisenberg à l’origine des fluctuations quantiques qui créent ce phénomène. L’obtention de la limite de Chandrasekhar (1,44 masse solaire) n’est possible en l’absence de cette constante.
Ceci prouve que notre Univers est déterminé dans son existence par des constantes physiques et précises. Au-delà de ces constantes, nous nous pouvons imaginer l’existence d’étoiles en cycle de vie, d’étoiles à neutron, de naines blanches, voire même de supernovas.
Le carbone formé dans les étoiles qui explosent dans les supernovas se disperse dans l’Univers et devient partie intégrante des organismes vivants qui se sont formés sur la Terre après que le système solaire s’est constitué à partir des éléments dispersés par ces explosions. Les supernovas sont provoquées par le fait que les étoiles qui épuisent leur carburant sont beaucoup plus massives que la masse du Soleil. Les constantes physiques intrinsèquement liées à la limite de Chandrasekhar déterminent ainsi ces explosions. Ainsi, la vie et l’existence de notre Univers avec tout ce qu’il contient dépend de la précision des constantes physiques.
Alors que Smolin insiste sur le choix arbitraire de paramètres sur la base d’une sélection naturelle cosmologique qui est vraiment illusoire (parce que nous ne pouvons imaginer l’existence de l’Univers en dehors des limites fixées par les constantes physiques) pour remettre en cause le principe anthropique, Susskind et Linde reconnaissent le principe anthropique mais supposent qu’il y a plusieurs univers. Ils prétendent même que des valeurs différentes des constantes se répartissent entre plusieurs univers, chose difficile à imaginer. La critique de Smolin du concept de Multivers devient ici non concluante.
On peut même dire que la théorie de l’inflation qui a été développée durant les années 1980 pour expliquer pourquoi l’Univers et si plat aujourd’hui souffre d’insuffisances d’ordre logique.
Par exemple, le théoricien britannique, Roger Penrose a conclu qu’il est « 1010 100 fois plus probable d’obtenir un Univers plat sans inflation qu’avec inflation[21] ». Cette conclusion a été obtenue en utilisant les lois de la thermodynamique qui s’appliquent à un gaz de molécules en étudiant les configurations possibles. Certaines configurations donnent un Univers plat sans inflation.
En 2008, d’autres auteurs ont démontré que les conditions initiales aux débuts de l’Univers ne permettent pas de déduire qu’il y a eu de l’inflation et elles ont probablement provoqué l’évolution d’un Univers plat sans y tenir compte[22]. Ces prévisions sont de nature à remettre en cause la théorie de l’inflation en tuant dans l’œuf l’hypothèse du Multivers.
Par ailleurs, l’inflation éternelle qui est une conséquence des lois de la mécanique quantique s’explique par le fait que les régions ou la fin de l’inflation a été retardée sont en nombre infini. Des univers-îles se sont formés alors en un nombre infini de fois. Mathématiquement, il y a un nombre infini de manières de trier un ensemble infini, ce qui donne un nombre infini de probabilités[23].
Les scientifiques tentent aujourd’hui d’éliminer ce résultat fâcheux de la théorie de l’inflation en supposant que l’inflation s’est achevée partout dans l’espace de l’Univers avant que les fluctuations quantiques ne fassent sentir leur pouvoir pour relancer l’inflation et créer des bulles en nombre infini[24].
Mais pour qu’une telle situation puisse se produire, il faudrait que l’Univers soit dans un état particulier en termes d’énergie inflationnaire[25].
Là, il faudrait revenir à la théorie du Dessein intelligent puisque des conditions non aléatoires, ordonnées et qui ne peuvent être le fruit du hasard ne peuvent provenir que d’une puissance organisatrice, intentionnelle et intelligente. La nécessité de reconnaitre l’existence de cette puissance se manifeste encore une fois dans les prédictions faites dans le cadre de la théorie classique de l’inflation.
Une mauvaise inflation qui engendre de grandes fluctuations de température avec une accélération rapide de l’Univers est plus probable qu’une bonne inflation qui donne des résultats compatibles avec les observations actuelles. Les valeurs que doit prendre l’énergie potentielle de l’Univers avant l’inflation doit se situer dans une fourchette très étroite qui tourne autour d’une valeur très petite, soit 10-15  entre 0 à 1[26]. Bien entendu, la mauvaise inflation est plus probable puisque l’énergie potentielle peut prendre n’importe quelle valeur dans cette fourchette.
Si l’inflation s’est déroulée réellement, comment expliquer que la bonne inflation ait été provoquée. Je dirais plutôt que la bonne inflation a été choisie plutôt que provoquée de manière hasardeuse puisque dans ce cas la probabilité que la valeur de l’énergie potentielle (par l’effet de l’inflaton) soit plus importante et plus forte (de 10-15 à 10-1). Pour qu’une bonne inflation puisse voir le jour, il faudrait qu’une puissance intelligente et supérieure ait choisi cette valeur exactement de la même manière qu’elle a choisi le bon moment pour l’arrêt de l’inflation partout dans l’Univers avant que les fluctuations quantiques commencent à prendre de l’effet en étendant l’Univers vers un destin tragique menant à une infinité d’univers-îles.
Cette situation rappelle l’existence d’énigmes comme celle-ci : pourquoi l’Univers dès ses premiers instants se trouvait dans un état ordonné. Selon les lois des probabilités, il est plus probable que l’état actuel de l’Univers soit le résultat d’un hasard statistique que d’un état dont l’entropie est très faible[27]. Là aussi, il faudrait croire qu’une force intelligente ait choisi une faible entropie à l’Univers à ses débuts selon un dessein intelligent pour permettre la formation des étoiles, des galaxies et de la vie.
Du moins, des scientifiques éminents commencent à croire que la théorie de l’inflation est sujette aujourd’hui à caution. Elle doit être soit corrigée, soit remplacée. Dans l’attente d’une théorie améliorée ou d’une théorie nouvelle, nous suggérons la forte possibilité d’une intervention intelligente d’origine divine dans les conditions initiales de l’Univers pour lancer la bonne inflation. Une solution pour le moins raisonnable consiste à retenir la théorie de l’inflation mais en y intégrant le Dessein intelligent.

  1. Troisième critique : les faiblesses structurelles de la théorie des cordes, dernier bastion de la théorie du Multivers.

L’un des arguments en faveur de l’existence de plusieurs univers est la théorie des cordes. Cette théorie qui prétend unifier toute la physique possède une infinité de versions qui peuvent être applicables à une infinité d’univers.
Tout est possible avec la théorie des cordes et pourtant c’est là ou le problème se pose. Les versions les plus connues de cette théorie prévoient dix dimensions plates de l’espace-temps avec une constante cosmologie d’une valeur zéro et une géométrie de fond inchangée. Ces versions recourent à la théorie des perturbations pour prédire les interactions entre les cordes.
Toutefois, les prédictions de ces versions théoriques entrent en contradiction avec les observations. Parmi ses prédictions non confirmées il y a les super-symétries non brisées, les particules équivalentes aux fermions qui possèdent les mêmes masses et les forces de portée infinie différentes de la gravitation et de la force électromagnétique[28]. Malgré la précision de ces prédictions, elles n’ont jamais été confirmées par l’expérience[29].
Pour ce qui est des versions qui prévoient l’existence de cordes évoluant dans une géométrie de fond dynamique dans le temps (conformément à la théorie de la relativité générale et avec une constante cosmologique dont la valeur est différente de zéro), les calculs sont si difficiles qu’elles ont rendu ces versions inopérantes[30]. Les versions de ce genre ne sont pas super-symétriques dans un tel fond de l’espace-temps.
Cette situation a conduit de nombreux physiciens à reconnaitre qu’une théorie plus fondamentale existe et que la théorie des cordes n’est qu’une indication de cette existence et non une théorie suffisamment prédictive pour être reconnue[31].
L’une des faiblesses structurelles de cette théorie est la quasi impossibilité de la transformer en une théorie avec un fond indépendant ou la géométrie est dynamique et évoluant dans le temps conformément à la théorie de la relativité générale. C’est pour cette raison qu’elle ne peut pas inclure la gravité quantique. Les cordes évoluent dans un espace-temps indépendant alors que celui-ci doit provenir de ces cordes pour que la théorie puisse inclure la gravité quantique[32].
Par ailleurs, la théorie des cordes ne parvient à expliquer ni les valeurs des paramètres du modèle standard de la physique des particules, ni les valeurs des constantes en cosmologie, ni a nous dire ce que sont la matière et l’énergie noires[33]. Bien que plusieurs particules prédites par cette théorie soient des candidats potentiels à l’explication de la matière et de l’énergie noires (comme la particule axion) , il n’en demeure pas moins que cette théorie est incapable de nous dire quelles sont ces particules. Elle est incapable de prédire quelque chose qui peut être confirmé par les observations et qui puisse correspondre aux particules de la matière noire. Il en est de même des forces prédites par la théorie des cordes. Celle-ci ne parvient pas à prouver que ces forces forment l’énergie noire[34]. Par conséquent, la théorie des cordes ne résout pas les énigmes de la cosmologie moderne.
Par ailleurs, la difficulté majeure de cette théorie est le nombre élevé de dimensions qui ne permet de pas de satisfaire les observations. Par exemple, il est très difficile de relier entre eux les particules prédites par cette théorie d’où une grande instabilité et une incapacité à expliquer l’existence de ces particules inconnues.
Le prix à payer pour stabiliser la théorie à l’égard du nombre élevé de dimensions est d’accepter l’existence d’un large éventail de possibilités qui dépassent de loin ce qui est observable. Plus grave encore, la théorie des cordes est devenue « une théorie où presque tout est possible ». Ce qui est observable avec ses propriétés devient un pur hasard. Par conséquent, cette théorie ne parvient pas à expliquer les propriétés actuelles de l’Univers.
Mais comme cette théorie fait disparaître la frontière entre le possible et l’impossible, la seule solution pour la faire admettre dans le corpus scientifique c’est de prévoir une infinité d’univers étant donné le fait qui est plus pseudo-scientifique que scientifique qu’une infinité d’univers permet d’ «absorber » une infinité de versions de cette théorie.
Cette solution incroyable et qui n’est nullement familière chez la communauté scientifique permet de surcroît de contourner l’énigme suivante « Pourquoi les lois de la physique présentent-elles précisément ces propriétés qui permettent l’émergence de la vie ?[35] ». Ainsi, cette solution est proposée : «… si notre Univers n’est qu’un parmi d’autres, ces propriétés s’expliquent naturellement. Elles ne sont pas privilégiées ; ce sont simplement celles qui ont émergé dans notre région de l’Univers. Dans une autre région…nous aurions observé des propriétés différentes.[36] ».
Or, la théorie des cordes est condamnée à disparaître du paysage scientifique est avec elle l’un des fondements théoriques de la théorie du Multivers. Smolin dresse ce tableau très pessimiste : « [Est-ce que la théorie des cordes] doit être encore regardée comme un paradigme dominant de la physique théorique ? Est-ce que les ressources les plus importantes dédiées à la résolution des problèmes clés de la physique théorique doivent être consacrées à la poursuite de la recherche sur la théorie des cordes ? Est-ce que les théoriciens des cordes doivent être les uniques bénéficiaires des emplois et des financements de la recherche, comme c’est le cas aujourd’hui ? Je pense que la réponse à toutes ces questions doit être pas la négative [37]». Cet auteur garde l’espoir de trouver une théorie qui remplacerait la théorie des cordes.
Mais il y a d’autres scientifiques qui préfèrent adopter une nouvelle démarche qui marque une rupture avec la pratique de la science physique habituelle. Cette démarche est basée sur la notion de «paysage » avec comme objectifs de stabiliser la situation, atténuer les problèmes engendrés par la multiplicité des dimensions est élargir le nombre de théories acceptables, ce qui rend le projet  d’unification de la physique caduque.
Cette alternative est préférée à la théorie du Dessein intelligent qui deviendrait autrement incontournable. Susskind est l’un des partisans de cette démarche : «.. Si pour des raisons inconnues, le paysage deviendrait inconsistant – probablement pour des raisons mathématiques ou du fait du décalage avec les observations- je suis certain que les physiciens vont poursuivre leurs recherche d’une explication naturelle du Monde. Mais je dois dire que si cela arriverait, on se retrouverait dès lors dans une situation assez problématique. En l’absence d’aucune explication de l’Ajustement-Fin de la nature, nous seront amenés à répondre de manière inconfortable aux critiques du Dessein intelligent. Nous pouvons seulement espérer qu’une solution mathématique unifiée puisse être trouvée un jour et qui serait basée sur une croyance similaire à celle du Dessein intelligent[38]. »
Toutefois, une telle voie est critiquée par ceux qui s’attachent à une conception classique de la science qui est basée sur le projet de créer une théorie unifiée qui reste à trouver.

  1. Conclusion          

Ainsi, la théorie du Dessein intelligent se retrouve dans une situation heureuse avec le renfort de la notion de l’Ajustement-Fin de la nature qui ne trouve aucune explication scientifique basée sur le hasard et sur l’absoluité ou le naturalisme des lois physiques. La faillite de la théorie des cordes ou pourrait-on dire de manière plus précise, la dissolution du consensus scientifique autour de cette théorie, prive le concept de Multivers d’une base scientifique irremplaçable.
D’ailleurs, cette théorie a été développée en grande partie pour dépouiller l’Ajustement-Fin qui est une réalité incontournable du monde physique de sa dimension religieuse.
Pour aller plus loin, la concordance entre l’existence expérimentalement confirmée du Big-bang et l’existence d’un créateur divin a incité les scientifiques athées à développer la théorie du Multivers comme un dernier recourt contre l’existence de Dieu.
Avec l’impossibilité de vérifier empiriquement la validité de cette théorie, les scientifiques athées ont perdu quasi définitivement la bataille contre les croyants dans les domaines de la physique et de la cosmologie.
Mais cette victoire ne signifie nullement la fin de la science comme le prétend Smolin. Bien au contraire, de nouvelles théories scientifiques peuvent apparaître dans le futur qui seront soit conformes au Dessin intelligent, soit pas du tout. Le débat se poursuivra alors entre la science et la religion.  A charge pour les scientifiques de démontrer que le Dessin intelligent est infondé en recourant à des données vérifiés par l’expérimentation incontestables. Mais cette voie est très difficile, voire impossible.
 
 
 
 
 
[1] Neil A. Manson “The Fine-Tuning Argument”,  The university of Mississippi, p. 271.
[2] Friederich Simon “Fine-tuning” Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2017, p. 2.
[3] Ibid.
[4] Ibid., p.3.
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] Ibid. p. 275.
[8] White Roger “Fine-Tuning and Multiple Universes “. God and Design: The Teleological Argument and Modern Science. Ed. Neil A.Manson. New-York: Routledge, 2003. 229.
[9] Ian Hacking “The Inverse Gambler’s Fallacy: The Argument from Design. The Anthropic Principle Applied to Wheeler Universes”. Mind 96 (1997): 331–40.
[10] Op.cit. Manson,  p. 276.
[11] Lee Smolin « The Trouble with Physics. The Rise of String Theory, the Fall of a Science and What Comes Next », A Mariner Book, Houghton Mifflin Company, 2007, p.162.
[12] Ibid.
[13] Ibid.
[14] Ibid., p. 163
[15] Ibid., p.165.
[16] Ibid., p.166.
[17] Ibid., p.167.
[18] Ibid., p.168.
[19] Ibid.
[20] George Greenstein « Le Destin des Etoiles. Pulsars et trous noirs », trad. Editions du Seuil, 247.
[21] Paul Steinhardt « L’inflation cosmique en débat » Dossier pour la Recherche, n°83 Avril-Juin 2014, p.72
[22] Ibid.
[23] Ibid., p.77.
[24] Ibid. p.78.
[25] Ibid.
[26] Ibid. p.76.
[27] Brian Greene « La magie du Cosmos. L’espace, le temps, la réalité : tout est à repenser ». Traduit de l’américain par Céline Laroche. Gallimard 2004, p. 300-301.
[28] Op.cit. Smolin, 2007, p.180.
[29] Ibid.
[30] Par exemple, il y a une théorie basée sur vingt-six dimensions qui prévoient l’existence des tachyons, particules au comportement bizarre (plusieurs expressions) qui n’ont jamais été observés (op.cit. Simon, p.181).
[31] Ibid. p.182
[32] Ibid. p. 184.
[33] Ibid. p. 191.
[34] Ibid. p. 192.
[35] Op.cit. Steinhardt, p. 83.
[36] Ibid.
[37] Op.cit. Smolin, p.199.
[38] Ibid. p.197.

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