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Un Juste néerlandais rend à Israël sa médaille souillée par les crimes de guerre commis à Gaza

Avant que le grand tribunal de l’Histoire ne juge sans indulgence Israël et ses assassins, en démytifiant sa fallacieuse auto-défense, son argument massue au nom duquel la politique du pire a trouvé sa légitimité sanglante, un Juste a déjà rendu son verdict sans appel, au soir d’une longue vie empreinte du sens de l’honneur et d’une profonde humanité.

Autant de qualités remarquables qui firent du Néerlandais Henk Zanoli, 91 ans, un héros ordinaire de la seconde guerre mondiale, aux heures les plus sombres et féroces du nazisme, le conduisant, avec sa mère, à braver tous les dangers pour sauver d’une mort certaine un enfant juif de 11 ans, Elhanan Pinto.

Révolté par l’effroyable massacre des Gazaouis, le vieil homme, qui fut élevé au rang de Juste parmi les Nations par le mémorial israélien Yad Vachem et décoré en 2011 par l’ambassade d’Israël aux Pays-Bas, a renvoyé son insigne distinction entachée du sang des martyrs palestiniens, et notamment de six membres de sa famille élargie, en signe de sa plus vive indignation.

Ironie du sort, Henk Zanoli, l’ancien avocat honoré par Israël, est en effet très lié à la Palestine et sensibilisé à sa souveraineté outragée depuis que l’une de ses petites-nièces a épousé un Gazaoui, Ismael Ziadah, résidant dans le camp de réfugiés d’al-Bourej. Le 20 juillet dernier, alors que les missiles israéliens pleuvaient sur l'enclave palestinienne pour en faire un champ de ruines et une immense mare de sang, l’un d’entre eux pulvérisa le domicile de la famille Ziadah, tuant six de ses habitants : la mère de Ziadah, Muftiyah (70 ans) ; trois des frères d’Ismaël, nommés Omar, Youssef et Dhjamil ; l’épouse de Djamil, Bayan, et le garçon du couple, Shaaban, 12 ans.

Dévasté et écoeuré, Henk Zanoli a aussitôt couché sa colère sur le papier, en retournant à l’ambassadeur israélien en poste à La Haye une médaille souillée par les crimes de guerre, qu’il se déshonorerait à conserver en relique d’un temps passé, où la barbarie avait un autre visage tout aussi monstrueux.

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"Il est particulièrement choquant que notre famille, dont vous connaissez le passé, soit aujourd’hui confrontée, à quatre générations de distance, à l’assassinat d’une partie des siens à Gaza", a-t-il écrit à l’ambassadeur dans une lettre publiée par le quotidien Haaretz.

Et de poursuivre : "Dans de telles circonstances, conserver un titre qui m’a été décerné par l’Etat d’Israël serait tout à la fois un outrage à la mémoire de mère qui s’était si vaillamment battue pour la sauvegarde de la vie humaine, qu’une insulte envers tous les membres de ma famille, qui à quatre générations de distance, viennent de perdre six des leurs à Gaza, du fait des agissements de l’Etat d’Israël."

N’ayant rien perdu de ses réflexes d’avocat, Henk Zanoli n’a pas manqué de mettre en lumière les preuves tangibles de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui accablent Israël pour souhaiter que justice soit enfin rendue aux Gazaouis : "Pour peu qu’une justice indépendante et impartiale parvienne à s’exercer. Et si c’est le cas, la mort des miens à Gaza sera elle aussi exposée au tribunal", a-t-il conclu.

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