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Royaume-Uni : Khadijah Mellah, la première femme jockey musulmane et voilée

C’est sur son cheval de course lancé au galop que la jeune Khadijah Mellah, la première femme jockey musulmane et voilée, s’affranchit de tous les préjugés. Elle enfourche sa monture comme si elle enfourchait son cheval de bataille, avec un mental de championne.
A tout juste 18 ans, elle est le nouveau visage rafraîchissant de la féminisation des courses hippiques de l’autre côté de la Manche, sans que l’establishment britannique ne s’en offusque, n’en perde son flegme légendaire, ou ne crie à « l’islamisation » de ce bastion masculin par excellence… forcément galopante !
La cavalière prometteuse, qui se sent pousser des ailes dès qu’elle a glissé les pieds dans les étriers et endossé sa casaque, sait pertinemment que son acceptation dans les hippodromes est déjà en soi une première victoire remportée sur elle-même et l’adversité, de quelque nature qu’elle soit, sexiste, islamophobe ou liée à la classe sociale.

Née à Brixton, un quartier situé au sud de Londres, c’est à sa mère que Khadijah Mellah doit d’avoir découvert sa passion pour le cheval et l’équitation. Une passion insoupçonnée, d’autant plus que sa combativité s’exprimait alors sur les tatamis, où elle se révélait être une adepte du karaté particulièrement douée.
« Un jour où nous nous rendions à la mosquée locale, une affichette a attiré mon attention. Elle figurait au milieu de celles qui proposaient des cours d’arabe et d’enseignement coranique, et annonçait l’ouverture d’un club d’équitation », a relaté sa maman.
« J’en ai aussitôt fait part à ma fille qui m’a dit un « oui » très enthousiaste », a-t-elle ajouté en souriant, en confiant qu’elle était loin d’imaginer que ce qui devait être une initiation ludique ferait naître une véritable vocation chez son enfant.
En l’espace de trois ans, la jockey en herbe voilée a non seulement réussi à créer une réelle osmose avec son cheval, mais aussi démontré un talent inné pour diriger sa monture avec finesse, au trot comme au galop, ainsi qu’un esprit de compétition hors pair.

    Khadijah Mellah aux côtés de Oli Bell, à droite

Remarquée par Hayley Turner, l’une des meilleures femmes-jockeys au monde, qui lui fait l’honneur de l’entraîner aujourd’hui, et par Oli Bell, un journaliste de télévision spécialisé dans les courses hippiques, qui va lui consacrer prochainement un reportage, l’avenir de Khadijah Mellah s’annonce sous de bons auspices sur les pistes.
Signe de sa percée remarquable, elle aura le privilège, jeudi 1er août, de participer au grand événement caritatif et très mondain « Magnolia Cup ». Elle a été, en effet, sélectionnée pour rejoindre le club très fermé des 12 femmes britanniques en Or de l’Année – considérées comme des leaders dans le monde du sport, des affaires, de la mode et des médias et reconnues pour leur résilience et leur capacité à briser les plafonds de verre – qui l’illumineront de leur présence.
Une percée fulgurante et réalisée à toute allure !

 

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