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Réponse aux propos ethnocides de Gaston Kelman

En cette heure vespérale où souffle une légère brise estivale, je me laisserais bien gagner par une langueur somnifère et voilà qu’au détour d’une navigation sur Internet, je me trouve en prise à l’indécence des propos récurrents de Gaston Kelman sur l’universalisme, tenus le 25 août 2005 au pavillon culturel le “Le Kaba Ngondo” au Cameroun. Je pourrais bien faire l’autruche ou alors preuve de mansuétude, d’affabilité, voire de condescendance ironique, mais…NON ! Trop c’est trop ! Ma conscience meurtrie par des paralogismes tenus avec incurie par une luciole brillant égoïstement au milieu d’une étendue monocolore, les positions défendues sans hypostase par un « frère de couleur », à mon sens, insultants pour tous les « sans voix » mélanodermes qui, loin de disposer de tribunes à leurs cris d’orfraie sensibles… ma fierté mise à mal, disais-je, m’incite à me manifester de nouveau après ma « Lettre à DIEUDONNE et aux Noirs de France » du 13/03/2005 pour arguer de ceci :

Ce que tu es parle si fort qu’on n’entend plus ce que tu dis !

Démonstration :

Plusieurs raisons peuvent se poser en légitimations objectivantes d’une réalité que l’on prétend défendre, à condition de ne pas exciper avec autant d’inductivisme frisant l’incontinence manifeste une lecture biaisée des apparences sensibles, particulièrement quand on se positionne en penseur, en observateur critique de la société dans laquelle on vit, pire en intellectuel.

Monsieur l’anti-manioc (tubercule pour lequel j’avoue une délectation particulière), s’il est dur de se tromper de solution, il est encore pire de se tromper de problème !

Ainsi en est-il de la revendication identitaire qui nous pose en citoyens du monde avec une particularité ethnique naturelle, c’est-à-dire d’origine familiale (donc sociale) ! Animaux grégaires et donc sociaux nous sommes, pour emprunter à Aristote, philosophe grec, fort intelligent certes, mais surtout homme de son époque, avec une stratification de la société qui le poussa de façon absurde du point de vue moderne, à défendre et à propager la conception d’un esclavage par nature (Politique I, 5, 1255a1-2 ; 1254b23)…pour le bien des esclaves (sic).

Gaston Kelman, puisqu’il est dans ce propos question de vos positions sur les Noirs que nous sommes, et parce que vous êtes Camerounais d’origine expatrié comme moi et beaucoup d’autres, j’entends ici vous faire part de mon analyse, sans lazzis, ni circonlocutions, encore moins en interpellant des moines circateurs ou des déesses antédiluviennes aux vertus mélioratives, sans gloses, scolies ou divers autres appendices parégoriques, mais fortement armé de scramasaxes conceptuels et lexicaux.

Votre regard sur le monde, votre concept de la victimisation (ou de dolorisme, pour vous emprunter), si je me dois de les accepter de vous en votre qualité d’agent social autonome et en spécialiste des sciences sociales que je suis, ne m’en heurtent pas moins par l’artefact de sapience que vous vous évertuez à poser, à objectiver en légitimations de fait. Ma dextre ne fléchira donc point pour vous exposer ma pensée, mû que je suis d’intense excitation motrice devant vos arguties.

Ainsi, la visée universaliste dont vous vous faites le défenseur se heurte à un déficit de valorisation des schèmes normatifs et structurants grâce auxquels vous manifestez aujourd’hui la prétention de défendre, par votre discours d’aliénation aux relents de décrépitude identitaire, votre idée de l’intégration. Je ne saurai trop vous inviter à revisiter les expériences et concepts ethnométhodologiques afin de vous rappeler les bases de l’auto-organisation et l’auto-représention d’un groupe social dont vous faites bien inconsciemment l’impasse au bénéfice d’un universalisme dont les effets dévastateurs et néfastes ont pour origine une lecture univoque du monde et une négation de cette altérité grâce à laquelle nous nous co-construisons au sein de nos interactions symboliques.

L’anthropologie structurale dont Claude Lévy-Strauss est le père vous apprendra aussi l’équivalence dans leur rapport au monde des sociétés, leurs similitudes au-delà de l’espace géographique, quelles qu’elles soient et où qu’elles se trouvent, afin de vous amener à une meilleure lecture de votre propre schéma culturel. Dois-je vous rappeler à ce propos que l’un des facteurs d’émergence, que-dis-je, de germination d’une conscience est la rencontre de l’autre ? Et que le sens se trouve très souvent dans la confrontation de sa réalité à celle des autres, condition de l’émergence d’une vision dialectique du monde ? D’une conscience universelle ?

Monsieur Kelman, qu’avez-vous eu à échanger, à opposer en tant que fils d’Afrique, aux schémas de représentation de l’autre basés sur un ethnocentrisme occidental niveleur depuis le début des temps modernes (c’est-à-dire depuis 1453, chute de Constantinople) ? Une pensée sclérosée par la stratification des « races humaines » dont le socle ou plutôt l’idéologie même fut la négation de l’autre ? Nous avions pourtant beaucoup à apporter au monde et nos cellules socio-politiques pluriséculaires furent balayées ; mais n’en reste-t-il donc rien qui vous procurât fierté au point que vous manifestâtes ce renoncement iconoclaste à votre culture originelle ?

Que faites-vous de l’inéluctable et évidente altérité qui nous singularise en nous posant en sujets conscients et donc autonomes ? Je dis bien autonomes et non pas forcément libres, nuance importante à mes yeux car de cette autonomie naît la possibilité de faire acte de conscience psychologique et morale par opposition à la liberté, concept né de la distanciation dans la rigidité des rapports sociaux antérieurs, fondés sur des liens d’allégeance, de nature féodale ou simplement sociologique.

Pour qui a fait des sciences sociales, apparaît en évidence le constat que la réalité est à la fois un effet de représentation culturelle en même temps que d’interaction sociale. De fait, je vous accorderai que votre adhésion spontanée (ne frôle-t-elle pas l’allégeance ?) aux schèmes normatifs occidentaux, trouve sa genèse dans la parentèle du néocolonialisme avec les valeurs sociétales auxquelles votre subconscient modelé par le prisme déformant de l’imaginaire colonial vous a prédisposé.

Je me permettrai simplement de vous signifier ici que l’aliénation culturelle est le premier pas vers la destruction de son identité ! Quelle est la vôtre ? Et qu’en est-il de sa complexion ? Le savez-vous encore seulement ?

Sur le site Bonabéri.com, vous avez été jusqu’à renier votre ethnie Babimbi d’origine, au profit d’un eudémonisme rationaliste relatif dont la quintessence se trouverait dans les valeurs prescientes de la société française, plus particulièrement sa composante bourguignonne ; ce qui fait de vous le chantre de l’universalité auto-destructrice, que dis-je, suicidaire.

  • Êtes-vous devenu au fil de votre fusion avec l’Europe cet esprit concupiscible au travers duquel l’Occident édenide voit en miroir équivoque le reflet de son propre accomplissement ?
  • Ne souffle-t-il donc dans votre esprit si peu retors aucune fragrance, aucun zeste d’amour-propre ?
  • Pire, ne ressentez-vous point le besoin naturel d’une réflexion sur vous-même, d’une introspection salutaire, d’une inversion de vos paradigmes métanormatifs de base, par respect pour ceux qui sur nos terres d’origine, dans nos villages, au fin fond de nos contrées vaseuses ou ici en Occident, dans les villes, au fond de cloîtres, dans les arrières cours des magasins, dans les ruelles défoncées de leurs défonces, ces sans-abris plusieurs fois impétrants de grandes universités occidentales, certains devenus assistés à force d’avoir lutté en vain, d’autres le nez collé aux excréments d’une société hédoniste qui refuse ses aînés sénescents…Par respect, disais-je, pour le tréfonds de notre conscience meurtrie ? pour notre humanité maintes fois souillée de paupérisme ? pour nos droits élémentaires mais fondamentaux à la justice bafoués ?
  • Ne portez-vous donc aucun regard arrière sur ces millions de pièces d’Inde qui se sont battues des générations durant pour la pleine et entière acceptation de leur droit à la différence ? au respect ? à l’existence ?

Monsieur Kelman, pour l’instant, je ne vous en veux pas personnellement, mais votre pensée, telle que vous la clamez, dans une société qui se cherche constamment des interlocuteurs représentatifs d’une communauté (alors même que sa devise et les slogans officiels feignent au quotidien d’ignorer le communautarisme évident), se heurte à un regard critique que mon vécu bientôt bi-décennal en son sein, mais surtout douloureux ne peut se permettre d’encourager !

Je me pose donc ici en procureur de votre déni d’authenticité, de votre mépris des valeurs traditionnelles nobles et majestueuses qui vous ont humainement et intellectuellement structuré.

Je me revendique en ardent défenseur de votre culture meurtrie, blessée, bafouée par un fils de sa terre, devenu laudateur de satrapes incarnées par la muflerie capitalistique.

Je me réclame d’un facteur adjuvant de la catalyse sociale donc les victimes sont encore et depuis longtemps les personnes dites « de couleur » pour qui l’ascenseur social est encore et depuis longtemps bloqué par les plus hautes instances de représentation étatiques, par le biais insidieux de l’hymne à l’égalitarisme considéré à mes yeux comme le plus grand mensonge fait à notre condition d’émigré de fraîche date.

Comme vous, je suis bassa d’origine et ne puis dissimuler ici une certaine radicalisation à me laisser représenter par un « frère » félon, dans notre acception lignagère et clanique dont de tout temps, le socle a été la croyance en un édifice cosmique dont les mânes des ancêtres seraient les protecteurs. Mais, croyez-moi, je ne m’embarrasserai d’aucune aérolithe littéraire pour fustiger votre propos infamant pour mes ancêtres dignes, respectables et érudits !

Comme vous, je suis Camerounais et n’eût-été la voracité particulièrement criminelle de nos hommes politiques dont la mesure des actes se trouve dans leur rapport égoïste au profit (comme par hasard issu de l’émergence séculaire du capitalisme et son extension perverse et destructrice dans nos sociétés traditionnelles), je vouerais un culte sans limites à nos référents culturels à des fins de conjugaison de cette modernité triomphante à nos représentations illocutoires et métanormatives à forte valeur structurante pour nos groupes sociaux d’appartenance. Je reste d’ailleurs convaincu que d’entre tous, beaucoup ne sont mus que par leurs besoins primaires et de sécurité face à la désaffection du tissu social !

Pourtant, au contraire de vous, je vois dans cette désillusion une lueur d’espoir, une raison essentielle pour redonner foi et espérance d’alternance à ceux des nôtres qui placent ce qui leur reste de confiance dans leurs têtes pensantes venues sous d’autres cieux acquérir les fondements scientifiques, intellectuels du savoir moderne.

Parlons maintenant, si vous le permettez, de vos positions sur la place des Noirs au sein du monde occidental.

Je fais plusieurs constats :

1/ Vous semblez reconnaître une certaine marginalisation des personnes d’immigration récente à pigmentation sombre dans la société française et cela me laisse à penser que votre incrimination totale se doit d’être nuancée.

En effet, le méconnaître pour une personne qui comme vous, vivez dans ce pays depuis plusieurs décennies donnerait de vous l’image d’une cécité doublée d’un autisme affligeants, dans une société où des organismes officiels tels l’INSEE et même certains politiques reconnaissent objectivement une discrimination essentiellement basée sur des caractéristiques « raciales ». Il n’est qu’à observer la représentation politique métropolitaine, tous corps d’Etat confondus dans ce pays pour y remarquer l’absence aveuglante d’édiles mélanodermes ! Je ne m’y attarderai donc pas pour ne point nous égarer…

Alors, oui, je dis « race » afin d’emprunter au jargon populaire, pour ne pas dire « ethnie », terme plus approprié, car l’invention du racisme (que de doctes recherches situent à la découverte des Amériques (lire Sépulveda…), et ensuite de l’Afrique, si l’on exclue le protoracisme aristotélicien), et son corollaire contemporain, la discrimination raciale, ne sont que de pures illustrations du conditionnement des esprits pendant les cinq siècles d’esclavage, par des scientifiques et penseurs occidentaux, de personnes à l’instruction rudimentaire dont l’aperception subjective de l’apparence sensible des nègres ne s’en trouva que déformée.

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Force est de constater (on ne le répètera jamais assez) que les travaux pseudo scientifiques de ces savants qui remontent aux débuts du 17ès, fondés sur des justifications inductives à la validité apocryphe n’ont connu à ce jour aucune légitimation objective de cette science positive censée tout expliquer, dans un délire de racisme rationaliste ou scientifique (lire Edward Tyson, père de l’anatomie comparée, François Bernier, Linné, Maupertuis, Buffon, Carl von Linné, Pierre Camper, Atkins et le polygénisme, Emmanuel Kant, Blumenbach, David Hume, Paul Broca…)

Autant dire donc que si nous posons le préalable d’une discrimination fondée sur une approche raciale, nous pouvons aisément en déduire ses ramifications sociales liées à sa déformation par le prisme culturel niveleur, dans la perception du Noir au sein de cette société.

2/ J’en étais ici de ma réflexion lorsque je vous entendis parler de victimisation dont les médias, sans cesse à la recherche d’une pensée consonante se sont vite chargés, en la montant en épingle (je vous l’accorde, c’est leur métier…), de lui donner l’évagination ethnocidaire dont bien candidement, vous vous êtes fait le chantre depuis lors.

Alors une question s’impose à moi et je vous la pose : Faites-vous exprès de défendre cette prénotion ou avez-vous trouvé ici le terreau (les stratèges en marketing parleraient de niche) pour vendre plus ? Dans un sens comme dans l ‘autre, je me permets de vous faire savoir que vous faîtes fausse route, et j’entends vous le prouver !

Monsieur Kelman, si victimisation il y a de la part d’une frange marginale de la population noire en France, c’est moins le résultat d’une prédisposition naturelle aux lamentations que d’un regard persistant de misérabilisme sur leur condition de vulgum pecus ! Qu’entends-je par condition ?

  • Je parle ici de milliers d’hommes et de femmes qui parce que mélanodermes, sont l’objet de toutes sortes de présupposés discriminants, de palimpsestes infamants édités par des universitaires consensualistes adeptes de la bonne conscience occidentale (lire Pétré-Grenouilleau et sa lecture de l’esclavage), des coltis inénarrables et criminels de la bêtise et l’écume, de la scélératesse des marchands d’immeubles, de l’intempérance de forces de l’ordre, dont la manifestation la plus perverse du champ est l’instrumentalisation par leur hiérarchie politique qui se joue des minorités, poussant le cynisme jusqu’à faire d’un Beur le porte-parole bien naïf d’une coercition ciblée (il se reconnaîtra).

·  Je parle de millions d’hommes que l’histoire et la rationalité triomphante a transformés en « bien meubles »(art.44 du code Noir-1685 et 1724-, lire Louis Sala-Molins) et dont les prolongements aujourd’hui encore se reflètent dans le subconscient niveleur de nombre de nos concitoyens blancs, pour qui le nègre, bien qu’instruit, est encore considéré comme quelqu’un de… sympathique « a priori », dans la tiédeur bienveillante mais contradictoire du cosmopolitisme triomphant et de la civilisation décadente.

·  Cher « frère », cette déformation culturelle dans la représentation du Noir n’est que le fruit de l’histoire, et vous-même, Noir Bourguignon et fier, vous en êtes, parfois bien inconsciemment la victime ! Preuve s’en trouve dans vos 150 000 exemplaires vendus pour votre mépris médiatiquement affiché du manioc.

Une question : votre ouvrage aurait-il eu autant de succès si vous n’aviez eu le culot de fustiger vos frères communautaires ? Sans vous dénier quelconque talent littéraire, auriez-vous seulement été publié ? Un noir qui fustige les noirs, expression symptomatique d’une communauté qui atteint la maturité, c’est-à-dire l’autocritique ou mieux, le retour sur lui-même de l’esprit qui combat les idées reçues.

Au final donc, happy end et heureuse finalité pour la patrie des droits de l’homme, déculpabilisation et sentiment d’autosatisfaction d’une société qui refuse les évidences ! L’intégration à la Française est en soi une belle réussite, puisqu’un Noir peut vendre autant d’ouvrages qu’un Blanc…en France !

Quid des auteurs noirs qui se cantonnent dans les profondeurs putrescibles de la dénonciation et les catacombes léthargiques, rétrogrades et paralysants de la revendication sociale ? Car pour reprendre l’expression bien-pensante du philosophe Alain Finkielkrault  : « Les Noirs (plus particulièrement les Antillais) ne sont que des assistés ». Lapidation ostentatoire d’une communauté dont le seul crime historique est d’avoir été depuis sa déportation jusqu’à sa formation en ensemble géopolitique intégré… son seul crime, disais-je, est d’avoir subi son allégeance à la métropole. Mais stratégie bien connue aussi de dilution de la réalité dans des clivages ethniques à seule fin de séparation, d’antagonisme. Opposer les Africains aux Antillais, n’est-ce pas l’illustration même d’une communauté divisée ? Avec en corollaire une prophétie auto-réalisatrice : Il n’y aura donc pas de communauté noire en France puisque la France est une société égalitaire. Duplicité dans le verbe dont la finalité sera une validation de l’énoncé par le seul fait de son énonciation. En sciences sociales, plus particulièrement en homilétique, cette astuce porte une dénomination : processus d’auto-validation par propagation.

Alors toujours aussi fier de votre « bourguignonité » Monsieur Kelman ? L’histoire de la Bourgogne (comme d’ailleurs celle de la France médiévale) a été faite de guerres et le Duché de Bourgogne fut rattaché au Royaume de France en 1477 sous Louis XI. De ce point d’histoire, vous n’avez cure, me direz-vous ! Peut-être le connaissez-vous même déjà ! Qu’à cela ne tienne ! Les Bourguignons furent un peuple guerrier qui s’opposa aux Armagnacs de 1411 à 1435 pendant la guerre de Cent ans….Ceci est ce que l’histoire officielle retint.

Elle releva moins qu’une alliance se fit entre les Bourguignons et l’Angleterre, sous la houlette de Philippe III le bon qui signa le traité de Troyes en 1420 avec Henri V de Lancastre, déshéritant Charles VII au profit de …L’Angleterre. Cette alliance stratégique conduisit au triomphe de la coalition sur les Armagnacs avec la signature en 1435 du traité d’Arras.

Alors, Bourguignon, signifie-t-il en langage populaire « traître » ?

« Connaître son histoire pour ne plus avoir à la revivre » disait l’écrivain allemand Goethe… Pour ma part, je considère que la vôtre vous est inconnue pour plusieurs raisons :

-l’histoire bourguignonne n’est pas la vôtre, n’en déplaise à votre ego que je crois surdimensionné….à tort,

-votre vraie histoire (authentique celle-là), celle que vous reniez en avançant au journal « Le Monde » que votre nom signifie « le jour des événements », (ce qui est faux, puisqu’il faudrait alors que vous vous appeliez KELMAM (avec un M)), est la pierre indispensable qui fait lacune à votre édifice aux fondations instables. C’est cette alchimie de l’universel qui vous fera constamment défaut, alors même que par votre accès à une plate-forme médiatique dont les masses ne sont pas la mesure, mais l’idéologie même, vous gagniez-là l’occasion véritable de poser un substantiel regard critique sur la société, en l’interrogeant sur le sens de l’action citoyenne, sur ses valeurs en décrépitude. Ceci est ce qu’au contraire de vous, je m’essaie à faire en publiant aux éditions « manuscrit.com », mon ouvrage intitulé « Terre d ‘asile etc… » que j’invite le plus de lecteurs possibles à lire, sans faux-semblants, afin que ce propos soit relayé le plus possible, le plus loin, le plus fort, car, et j’en suis convaincu jusqu’au plus profond de moi : le but d’un courant de pensée est de donner sens au monde dans lequel nous vivons, avec le sentiment fort en une espérance : l’action sur les consciences.

Mes détracteurs diront que j’en profite pour faire la promotion de mon ouvrage ? Grand bien leur fasse car je ne le nie point et l’occasion faisant le larron, j’assume clairement et sans détours mon inclination à donner à ma pensée le plus de résonance possible, jusqu’aux mânes protecteurs de mes aïeuls ; en Afrique, c’est un hommage qu’on leur rend et je requiers leur bénédiction (CQFD).

Pour finir, je dois vous avouer, maintenant, Monsieur Kelman, que je vous en veux en ce moment (ce qui n’était point le cas au début de mon propos, vous en conviendrez).

Je vous en veux parce que vous êtes Camerounais.

Je vous en veux car vous êtes Bassa et pour avoir débité en moins de temps qu’il ne faut pour le faire, quantité d’énormités et contribué par votre œuvre, à alimenter les roublardises simiesques dont ces Messieurs entrelardent leurs enthousiasmes et leurs prénotions à notre égard dévastatrices.

Et si je ne me suis point manifesté depuis la publication de votre ouvrage à succès, c’était pour ne me point tromper. A l’amusement dû au titre de votre livre a succédé la grimace.

En observateur sérieux que je suis des questions sociales, j’avais espéré que vos positions fussent dues à la méconnaissance de votre tissu socioculturel, ce qui n’est pas un drame, tout le monde ayant le droit de se tromper. Mais vous avez persisté dans tous médias, provoquant chez moi une dissonance cognitive (ce qui signifie un conflit interne) et vos affirmations péremptoires sur votre nature bourguignonne ont fini de m’exaspérer, au point que je tinsse à faire cette mise au point.

Par correction et éducation, j’ai estimé nécessaire d’éviter des attaques personnelles contre-productives et des ad hominem peu prolifiques. Toutefois, j’accepte un débat interpersonnel où et quand vous le désirez, quelque fût le plateau sur nos analyses respectives de l’intégration à la Française, ainsi que sur la place des Noirs au sein de cette société occidentale,

Fraternellement

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