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Nous ne diffuserons pas les enregistrements audio de Mohamed Merah

Non, nous ne nous mettrons pas au diapason de la sphère médiatique, en entonnant en chœur le « la » journalistique donné, hier soir, par TF1 !

Ce devait être l’apothéose de l’émission "Sept à Huit", censée consacrer roi du scoop estival la chaîne du roi du BTP, à l’heure où la France a déjà les doigts de pied en éventail, n’aspirant qu’à se mettre au vert, et ce fut le coup de projecteur de trop sur la ténébreuse affaire Merah.

On reconnaît bien là la patte informative, chèrement monnayée, du grand barnum télévisuel Bouygues, qui se targue de nous rendre plus intelligents que la veille, mais à coups de stéréotypes dévastateurs, savamment mis en scène, et toujours présentés par l’indéboulonnable Indiana Jones des plateaux de télévision, Harry Roselmack, dont le reportage d’anthologie sur les salafistes a davantage suscité l’effarement que l’admiration. En fait d’éveiller nos neurones, TF1 ne réussit qu’à les embrouiller un peu plus, tout un art…

Ainsi, les producteurs de l’émission auraient voulu donner des maux de tête aux juilletistes et aoûtiens, à l’esprit vagabond, qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris en diffusant des extraits audio, minutieusement sélectionnés sur 4h d’enregistrement,  des discussions entre le "tueur au scooter" et les policiers, pendant les 32 heures du siège de son appartement toulousain.

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Non, nous ne diffuserons pas les morceaux choisis de ce grand moment de télévision inopiné, qui a asséné ses révélations prétendument fracassantes, en toute illégalité, sur un public d'autant plus impressionnable qu'il n'a ni le temps, ni les moyens de décoder la vérité qu'on lui vend comme absolue. Mais quel danger a dû braver TF1 pour se procurer cette bande audio, et surtout grâce à quelle complicité et à quel prix ?

Après avoir fait frissonner dans les chaumières, la chaîne va peut-être, à son tour, avoir des sueurs froides à l’annonce de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour violation du secret de l'instruction par le parquet de Paris, et de la plainte déposée par les proches des victimes en vue d’interdire la diffusion de l'enregistrement.

Dans les méandres de l’affaire Merah, où tout ce que l’on sait avec certitude, c’est que le doute plane telle une ombre épaisse nimbée de faux-semblants et de non-dits, et que l’on nous demande de croire sans réserve à la thèse officielle, la quête de vérité de TF1 n’a, elle, rien de noble ni même d’essentiel, elle transpire le coup médiatique de caniveau, au sensationnalisme plus aveuglant qu’éclairant.

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