L’attitude de l’Occident, en particulier de la Grande-Bretagne, envers les soulèvements et les révolutions dans le monde arabe est remplie de contradictions et doit être dénoncée.
Hier, la presse britannique a révélé que les militaires britanniques ont participé régulièrement à la formation de la Garde nationale saoudienne avec les moyens les plus modernes permettant de faire face à des protestations populaires. Après avoir été formées, certaines de ces forces saoudiennes ont été envoyées au Royaume de Bahreïn pour aider à l’écrasement du soulèvement populaire, lequel appelle à des réformes politiques.
L’actuel gouvernement de coalition de la Grande-Bretagne a affirmé plusieurs fois qu’il soutenait le printemps arabe et qu’il se tenait aux côtés des révolutions populaires pacifiques. Pourtant il forme dans le même temps les forces de sécurité de régimes dictatoriaux qui ont écrasé ces révolutions dans leurs propres périmètres, en particulier en Arabie Saoudite et dans la péninsule du golfe arabique.
Ces incohérences, qui reflètent clairement une politique de deux poids deux mesures et une sélectivité dans le soutien aux révolutions démocratiques, n’a aucune cohérence avec le discours officiel britannique et l’enthousiasme sans précédent affiché pour aider les insurgés en Libye à renverser le régime corrompu et répressif du colonel Mouammar al-Kadhafi.
En outre, cette incohérence si flagrante est en complète contradiction avec la résolution qui a été adoptée au sommet du G8 il y a trois jours. Le sommet, dans lequel la Grande-Bretagne était représentée par son Premier ministre David Cameron, a décidé d’étendre le soutien économique pour les gouvernements arabes mis en place par des révolutions démocratiques, en particulier en Egypte et en Tunisie, afin de les aider à combler l’important déficit dans leurs budgets et compenser, entre autres, la diminution des recettes liées au tourisme. Le sommet du G8 a décidé de débloquer 20 milliards de dollars pour soutenir les deux pays et a promis une aide plus importante à l’avenir.
Il ne faut pas oublier de noter que M. Cameron, qui a pris part à la Foire IDEX dans la ville d’Abou Dhabi il y a deux mois à la tête d’une importante délégation représentant les entreprises qui fabriquent des armes et des équipements de sécurité, s’est transformé en démarcheur faisant la promotion de ces instruments répressifs conçus pour briser par la force des manifestations populaires.
Les gouvernements occidentaux qui se disent les promoteurs de la démocratie et de la liberté d’expression sont les mêmes gouvernements qui ont soutenu et continuent de soutenir les régimes arabes dictatoriaux corrompus sous prétexte de souci de stabilité. Dans leur attitude envers le printemps arabe, ces gouvernements font maintenant une distinction entre les dictatures « bénignes » – qui ont d’énormes réserves pétrolières et méritent une sécurité et un soutien militaire ainsi que la formation la plus moderne pour pouvoir réprimer – et d’autres dictatures « mauvaises ». Ils ne s’inquiètent pas des révolutions dans la seconde catégorie car ces pays n’ont pas de pétrole.
C’est de l’hypocrisie dans sa forme la plus achevée. Ce qui intéresse l’Occident n’est pas la démocratie et ses valeurs, mais le flux de pétrole à bon marché et le maintien de la supériorité militaire israélienne dans la région. Ceux qui ont vu les membres du Congrès américain se lever des dizaines de fois et applaudir le discours du Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou sont absolument convaincus de cela.
* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.
http://www.bariatwan.com/index.asp ?… Traduction : Info-Palestine.net
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