Devenue une terre d’asile pour des palestiniens en exil après la création de l’Etat d’Israël en 1948, le Liban a, depuis des décennies, maintenu parquée dans des camps cette population de réfugiés, la soumettant à des conditions de vie d’une iniquité intolérable, qui font aujourd’hui craindre à l’International Crisis Group (ICG) des risques tangibles d’embrasement.
Dans l’état des lieux dressé par cette ONG, il apparaît clairement que le pays du cèdre a consciencieusement éludé ce qui est devenu une véritable poudrière, en confinant près de 250 000 palestiniens dans la plus grande marginalisation, les privant de droits politiques et économiques essentiels, et réduisant à néant toute perspective d’avenir (certaines professions leur étant interdite, le nombre de chômeurs excède les 60%).
L’inertie des dirigeants successifs a fortement contribué en à attiser les profonds ressentiments et dérives extrémistes, aussi des mesures d’urgence s’imposent-elles aujourd’hui.
Cela étant, si le Liban accepte d’accorder aux palestiniens des droits fondamentaux, à l’exception du droit de citoyenneté ou de vote, et de se pencher sur la sécurité des camps, cette avancée qui pourrait favoriser leur installation permanente inquiète : « Les Palestiniens sont dans leur majorité musulmans sunnites et, à mesure que la perspective d’un retour en Israël s’amenuise, les craintes d’un établissement permanent ou de leur naturalisation augmentent » selon l’ICG.
La situation demeure donc inextricable et le « statu quo », avec tous les risques qu’il comporte, semble être l’alternative qui recueillerait le plus large consensus.
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