L’inconsistante classe politique française a trouvé un très utile dérivatif à ses inquiétudes patriotiques.Le candidat du Parti Socialiste pour les élections présidentielles considère qu’une participation financière de La Chine Populaire au travers de ses fonds souverains au Fonds Européen de Stabilité Financière constituerait un véritable acte de conquête coloniale vis-à-vis de l’Europe.
Il n’y a pas lieu d’accorder à l’ "impétrant" le privilège de l’ignorance en matière d’économie politique, il bénéficie au moins de l’héritage des conseils des communicants strauss-kahniens. L‘économie chinoise a besoin encore d’un partenaire européen, principal destinataire de ses exportations, qui ne succombe pas si vite à la récession voire à la dépression dessinée par le couple dette-austérité admis comme principe intangible par tout le personnel politique occidental en exercice ou prétendant à le devenir.
Elle place ses réserves en dollars ailleurs que dans des bons du Trésor américain qui ne sont plus ne rachetés quand leur maturité dépasse les cinq ans que par la Federal Reserve, mécanisme de remplacement d’un cycle futile en un cycle pervers. De plus il est souligné que les entreprises chinoises sont avides du savoir-faire technologique européen.
Pour autant, la Chine devenue par l’imposition du libre-échangisme sans entrave pour le commerce et les flux financiers l’usine du monde et dépendante du reste du monde pour l’écoulement de ses produits manufacturés, n’est pas prête à placer ses fonds à perte. Rehausser le crédit des États européens englués dans une dette qu’ils ne peuvent plus rouler, c’est-à-dire emprunter sur le marché pour assurer le paiement des intérêts de la dite dette, elle ne le fera comme n’importe quel prêteur que contre certaines garanties. C’est cela qui est présenté par l’équipe de Hollande au public comme un acte prédateur inacceptable.
Que le FMI, vecteur d’ordres des US(a), participe au véhicule imaginé par les toujours très inventifs ingénieurs financiers du FESF n’indispose pas les communicants socialistes. La soumission de premier degré à la finance anglo-saxonne n’est pas une vassalité à répudier. La variante teintée de vagues couleurs sociales au service de la même oligarchie capitaliste fait le même calcul électoraliste que son versant dit de droite, pêcher dans les eaux du Front National très engagé dans une perspective souverainiste et protectionniste.
En l’occurrence, le PS offre à la France la figure d’un nouvel ennemi, le PÉRIL JAUNE. Que ses manœuvres reposent sur des fondements erronés n’est pas gênant, l’essentiel est de livrer des messages simplistes. Les techniques de manipulation du peuple ont été et seront encore de distiller peur, de l’invasion et culpabilité pour une dette publique dont on lui assène qu’il doit l’assumer parce qu’il ‘a vécu au-dessus de ses moyens’. Les séquences de la baisse continue des impôts sur les gros revenus, les bénéfices des entreprises, la fraude fiscale et l’évasion fiscale additionnées de l’infamante loi de janvier 1973 dite Pompidou Giscard Rothschild obligeant l’ État à emprunter auprès des banques privées et lui interdisant de présenter ses effets auprès de la Banque Centrale sont escamotées. De même sera ignorée la baisse de 10 points en trente ans de la part du PIB revenant au salaires au bénéfice de la finance, responsable de l’essor du crédit à la consommation.
À la faveur de cette trouvaille, en vertu de la loi de la répartition des charges, il est possible de voir se réduire la pression merdiatique sur « l’ennemi intérieur » de prédilection actuel, responsable de la déliquescence de l’identité française, le musulman, l’arabe, le terroriste, le voleur, le violeur, le dealer, le fraudeur aux allocations familiales….
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