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Le meurtre d’une enseignante musulmane accroît l’inquiétude quant à la sécurité des femmes au Royaume-Uni

Fauchée en pleine jeunesse, dans des rues de Londres où la mort l’attendait au tournant, Sabina Nessa, 28 ans, n’avait pourtant que quelques centaines de mètres à parcourir depuis son domicile pour atteindre le pub où elle devait retrouver ses amies.

C’est sur cette courte distance, dans des rues de Londres où il ne fait manifestement pas bon marcher ou déambuler seule, quand on est femme, jeune et musulmane de surcroît, que cette enseignante passionnée par son métier se volatilisa la semaine dernière, avant qu’un passant ne fasse une macabre découverte le lendemain de sa disparition : son cadavre gisait sur le sol, dissimulé sous un tas de feuilles, dans un parc situé au sud-est de la capitale britannique.

Promise à un bel avenir, Sabina Nessa, une jeune femme brillante devenue professeure par vocation, avait toute la vie devant elle lorsqu’elle quitta son appartement pour ne jamais y revenir, en ce début d’automne funeste de l’autre côté de la Manche.

Six mois après le meurtre odieux de Sarah Everard – une responsable marketing de 33 ans tuée par un policier au-dessus de tout soupçon (impensable !), dans des rues de Londres de moins en moins sûres pour la gent féminine –  l’assassinat de Sabina Nessa suscite à nouveau une immense émotion au royaume de Sa Gracieuse Majesté. Une émotion qui n’était pas retombée depuis mars dernier, à laquelle se mêle aujourd’hui une vive indignation devant ce que d’aucuns qualifient, dont le maire consterné de Londres, Sadiq Khan, « d’épidémie de violences » à l’encontre des femmes.

Sous le choc, la famille cruellement éprouvée de la jeune femme pleure sa disparition tragique, tandis que les hommages posthumes poignants se multiplient, de la part de la communauté musulmane britannique, particulièrement affectée, et de l’ensemble de ses concitoyens. Tous sont en proie à une inquiétude grandissante devant cette spirale de violences très ciblée.

Vendredi soir, à Kidbrooke, le quartier où résidait la regrettée Sabina Nessa, l’heure était au recueillement lors de l’émouvante veillée aux chandelles organisée en sa mémoire. Munies de bougies, de bouquets de fleurs, mais aussi de pancartes témoignant de leur solidarité et compassion envers les proches de la victime, des centaines de personnes, le visage grave ou rougi par les larmes, se sont rassemblées autour de son portrait, unies dans une même communion de pensée.  

Photo by Tolga Akmen / AFP

Alors qu’une colère sourde gronde près des rives de la Tamise, et s’élève au-dessus des rues de Londres contre l’insécurité insupportable qui y règne, le meurtrier présumé de Sabina Nessa a été mis hors d’état de nuire.

« Un homme de 36 ans a été arrêté pour suspicion de meurtre vers 3h du matin, dimanche 26 septembre, à une adresse dans l’East Sussex. Il a été placé en garde à vue », stipule le communiqué officiel de la police londonienne.

Cette nouvelle importante, si elle ne peut apaiser la douleur incommensurable d’avoir perdu une sœur décrite comme « merveilleuse, aimante et attentionnée », dans des circonstances aussi horribles, a toutefois procuré un certain soulagement à Jebina Yasmin Islam. « Nous avons perdu une sœur incroyable bien trop tôt… Sabina aimait sa famille. Nous avons perdu notre sœur, mes parents ont perdu leur fille et mes filles ont perdu une tante si brillante, merveilleuse, aimante et attentionnée », a-t-elle confié, bouleversée, ajoutant : « Nous vivons un cauchemar éveillé ».

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La soeur de Sabina Nessa accompagnée de son époux

L’atroce assassinat de Sabina Nessa, perpétré dans des rues de Londres où de grands dangers guettent désormais les femmes, a profondément affligé en haut lieu, et pas seulement aux marches du palais de Buckingham Palace. Kate Middleton, la Duchesse de Cambridge, a immédiatement fait part de sa tristesse sur le compte Twitter officiel du couple princier.

« Je suis très attristée par la perte d’une autre jeune femme innocente dans nos rues. Mes pensées vont à la famille et aux amis de Sabina, et à tous ceux qui ont été touchés par cet événement tragique

 

 

 

 

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6 commentaires

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  1. En tant que journaliste, je ne me sens absolument pas concerné par votre affirmation !
    A la vitesse où nous allons, le réchauffement climatique… ce sera les musulmans ?
    Les épidémies, pandémies, catastrophes dans le monde aussi… ?

  2. Savez-vous combien de musulmans, des personnalités, les autres n’en valant pas la peine sont sous protection policière non seulement en France et aussi, à travers le monde ?
    Cessez de rapporter à l’Islam tout et n’importe quoi, aucune relation entre les sujets.
    Aucun état ne peut surveiller sa population dans sa globalité.
    On peut tout surveiller, sauf l’être humain où ce qu’il en reste….
    Il y a suffisamment de “Pierre” qui crient au loup pour que des Groupes se font justement pour agresser les musulmans car ils représentent un mode de vie.
    Cependant, nul n’échappe à leur vindicte… il suffit de ne pas être d’accord avec eux.

  3. C’est extraordinaire, vous ne savez même pas, pour le moment qui l’a tué et tout e suite : “islamistes !”
    N’avez-vous pas honte de comparer l’incomparable ?4+
    Le malheureux Paty a été tué par un débile mental, forgé dans les écoles françaises et, “sauvé” par la France
    de Tchétchénie des islamistes… !

  4. Nous venons de “fêter” l’anniversaire” de la décapitation de Monsieur Pati, enseignant assassiné à la sortie de son collège par un islamiste.
    Qui fait le plus peur ?

    Je comprends que toutes les occasions sont bonnes à saisir pour se disculper, mais qui tue le plus ?

    N’y aurait-il pas un grand ménage à faire dans la société musulmane, incapable d’évoluer depuis des siècles ??

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