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Le deux poids deux mesures du Canada envers ses concitoyens engagés volontaires dans l’armée israélienne d’occupation

Tous les Canadiens qui mettent les voiles pour gonfler les rangs de forces militaires étrangères, sous des treillis entachés du sang de populations martyrs, sont-ils tous, sans exception, mis au ban de leur pays d’origine et jetés en prison ? Tous ? Non, et surtout pas ceux qui, se sentant l’âme belliqueuse, ont répondu à l’appel irrésistible d’Israël et à ses campagnes d’enrôlement menées tambour battant hors de ses frontières, pour aller commettre l’innommable à Gaza.

Pris en flagrant délit de deux poids deux mesures, cette fameuse duplicité très répandue sur l’échiquier mondial, le gouvernement canadien, bien que ne cessant de donner des gages de sa volonté de lutter contre la radicalisation d’une frange de sa jeunesse, se garde bien de jeter l’anathème sur tous ses enfants partis guerroyer sous d’autres latitudes. Seuls ceux qui sont engagés dans des sales guerres, ou jugées comme telles, sous le commandement de criminels étiquetés infréquentables, sont frappés de disgrâce… Netanyahou échappant, comme par enchantement, au classement dans la liste noire des bouchers sanguinaires.

La loi, adoptée l’an passé, condamnant à une peine maximale de 15 ans de prison ceux qui sont tentés ou résolus à « quitter le Canada pour commettre des actes terroristes » se voulait être la traduction répressive du discours officiel martial, mais très indulgent, officieusement, envers les vocations de soldats créées par la suprématie meurtrière israélienne.

Pour un Mohamed Hersin, canadien d'origine somalienne, condamné, le mois dernier, à dix ans de prison pour avoir essayé de rejoindre la milice Al Shababen en Somalie, au motif qu’il était "en passe de devenir un touriste de la terreur", combien de juifs Canadiens, qui prêtent allégeance à l’Etat Hébreu par centaines, jusqu’à prendre une part active à ses dernières exactions barbares dans la bande de Gaza, subissent-ils le glaive de la justice ?

Aucun, le comble de l’hypocrisie et de l’immoralité étant atteint lorsque l’on apprend que, loin d’expier leurs crimes de guerre dans les geôles canadiennes, comme la loi l’exige, ces jeunes gens, pour la plupart de bonne famille ( fils de notaires, d’avocats, de médecins, voire de fonctionnaires…) sont encouragés à endosser l’uniforme israélien par plusieurs organisations canadiennes qui ont pignon sur rue. Parmi celles-ci, les Amis Scouts israéliens  ne regardent pas à la dépense pour prendre en charge le transport et l’hébergement en Israël de ces zélés « soldats solidaires », et ce chaque année.

Ils étaient 25 bénévoles en provenance de la région du Grand Toronto à avoir contribué à semer la mort dans Gaza pendant l'Opération Plomb Durci fin 2008, et ils étaient 139 Canadiens engagés volontaires, en 2013, dans le cadre du programme « Nefesh B'Nefesh » dédié aux bons petits soldats, venus d’ailleurs, si prompts à prouver leur loyauté aux criminels de guerre israéliens. Des chiffres revus à la hausse lors du dernier massacre effroyable commis dans l’enclave palestinienne.

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Pas moins de 145 ressortissants canadiens ont été recensés dans le camp de la barbarie, tandis que 150 autres servaient comme volontaires civils sur des bases d'approvisionnement de l'armée la plus amorale du monde, sous la houlette de l'organisation sioniste Sar-El. Parmi eux, Broer, un jeune étudiant de 19 ans, natif de Toronto, n’a pas dissimulé sa fierté d’avoir "protégé sa maison", comme il l’a déclaré au National Post avec émotion, sans crainte d’être inquiété par les autorités canadiennes et peu soucieux d’avoir enfreint la loi. Peut-être s’attendait-il à un retour triomphal, en héros des temps modernes, et qui sait même, à une médaille honorifique ?

Pendant que les bombes pleuvaient sur Gaza et faisaient un carnage, l’armée israélienne était inondée par un flot de demandes de renseignements de la part de jeunes juifs canadiens, non pas pour savoir jusqu’où irait sa fureur dévastatrice, mais pour y participer activement, ainsi que s’en est gargarisé dans les médias, Garin Tzabar, un porte-parole israélien de la Grande Muette.

Nerf de la guerre, l’argent finançant les sombres desseins de l’Etat hébreu coule à flots, grâce à une myriade de généreux donateurs canadiens du monde des affaires, omnipotents, omniprésents et pleins aux as, parmi lesquels les milliardaires Gerry Schwartz et Heather Reisman fournissent jusqu'à 3 millions de dollars par an pour former toute une armée de jeunes « soldats solidaires », grâce à leur fondation installée à Toronto.

D’autres associations canadiennes classées caritatives, le paravent respectable derrière lequel les crimes de guerre et contre l’humanité sont perpétrés à grande échelle et en toute impunité, soutiennent, très officiellement, les anciens combattants israéliens handicapés ou l’assistance médicale d’Israël, telles que Beit Halochem Canada, ou encore l’antenne canadienne Magen David Adom. L’association pour les soldats d’Israël, qui a émergé dans le paysage canadien en 1971, n’a jamais cessé, et ce par tous les moyens, de sponsoriser l’effort de guerre israélien et ses atrocités, tout en prodiguant un réconfort « moral » à ses soldats et bourreaux.

Le deux poids deux mesures, qu’il sévisse au pays de l’érable, sur le sol de la bannière étoilée, ou dans la patrie des droits de l’Homme, a encore de beaux jours devant lui au sein d’une communauté internationale qui le pratique sans état d’âme.

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