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Le bourreau de James Foley serait un rappeur anglais, selon les dernières évolutions de l’enquête

Qui se cache derrière le bourreau tout habillé de noir de James Foley, peu facile à identifier derrière son masque de la terreur, mais trahi par son accent anglais, si l’on en croit les autorités britanniques et les conclusions de linguistes distingués qui ont décelé des inflexions d’origine londonienne ou du sud-est de l’Angleterre ?

Lancés sur la piste du fameux « John », un Londonien décrit comme intelligent, instruit, et tout entier acquis à la cause du djihad, par certains ex-otages interviewés par le journal The Guardian, qui l’ont formellement reconnu dans l’homme qui a tranché la gorge du journaliste américain, les fins limiers du renseignement britannique seraient sur le point de confondre le leader d’un groupe de combattants en charge des otages étrangers et des négociations avec leurs familles, surnommé « les Beattles » par les prisonniers eux-mêmes.

Dimanche dernier, l’ambassadeur de Grande-Bretagne en poste aux Etats-Unis laissait déjà entendre que « l’assassin de Foley », comme en fait ses manchettes la presse Outre-Manche, allait être débusqué, et aujourd’hui un nom a été dévoilé, notamment dans les colonnes d’USA Today, celui d’Abdel-Majed Abdel Bary, le plus suspect parmi les trois suspects potentiels sur lesquels la police concentre tous ses efforts, susceptible de correspondre au portrait-robot brossé à partir des témoignages d’anciens captifs.

Méconnaissable sous sa tenue de djihadiste vengeur, – sous réserve que l’information soit avérée -, Abdel-Majed Abdel Bary, 24 ans, alias Lyricist John, son nom de scène, s’est fait connaître du grand public en tant que rappeur, le Daily Mail le dépeignant comme une étoile montante du rap qui a tout quitté, dont sa somptueuse demeure de Maida Vale d’une valeur de 1 million £ laissée aux siens, pour s’envoler vers son destin guerrier en Syrie.

Plus tôt cette année, ce dernier avait marqué les esprits très défavorablement, et même en les tétanisant, lorsqu’il posta, sur Twitter, une photo de sa personne tenant une tête coupée, comme l’a rapporté le journal The Independent, avec cette légende glaçante : « voici mon autre pote, ou ce qui reste de lui ».

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Abdel-Majed Abdel Bary, le rappeur à la peau claire et plein de bleus à l’âme, dont le père, Adel Abdul Bary, est un réfugié égyptien extradé aux Etats-Unis en 2012, après avoir été soupçonné de terrorisme, notamment lors des attentats de 1998 contre les ambassades américaines, et d’être l’un des principaux lieutenants d’Al-Qaida, n’a cessé d’égrener son mal-être dans ses chansons. Exutoire de ses frustrations et de ses difficultés existentielles, le rap lui permettait de mettre des mots sur les conditions de vie précaires de sa famille, dans un HLM avec "six frères et sœurs et une mère à nourrir", et sans la figure paternelle, une absence ressentie cruellement.

Dans sa chanson "The Beginning", Abdel Bary se remémore le jour sombre où "ils ont pris mon père". "Je jure le jour où ils sont venus et ont emmené mon père que j'aurais pu tuer un couple, trop, et je n'aurais pas regardé en arrière. Imaginez à l'époque je n'avais que 6 ans", martelait-il en rythme, tout en évoquant ses craintes d’expulsion vers l’Egypte.

Entre deux odes à la paix et aux célèbres Hackers de l’ombre, Les Anonymous, les premiers opus composés et interprétés par Abdel Bary mettaient surtout en lumière sa volonté de surmonter ses démons intérieurs : "Je ne peux pas différencier les anges des démons, la désintégration de mon cœur. Je n’éprouve pas de sentiments normaux. Même ma vie est bénie, encore que je ne vais pas trouver le repos", annonçait-il en paroles et en musique, avant de s’engager sur la voie de l’islam radical et de réapparaître au grand jour dans une vidéo qui a horrifié le monde, mais aussi plongé dans la perplexité certains, si tant est qu’il ait bien endossé le rôle de l’exécuteur de James Foley.

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