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L’archevêque sud-africain, Mgr Tutu, demande que Blair et Bush soient jugés à la Haye

Rattrapés par leur mensonge d’Etat éhonté, les deux sinistres protagonistes de l’invasion en Irak, George Bush et son acolyte britannique Tony Blair traînent le boulet de leur mystification dévastatrice, à défaut d’être traînés devant des tribunaux.

Si ça ne tenait qu’à lui, l’archevêque noir sud-africain et prix Nobel de la paix, Desmond Tutu, n’hésiterait pas une seule seconde à faire comparaître ces deux complices d’une des plus grandes supercheries impérialistes devant la cour internationale de Justice de la Haye, comme il s’en est expliqué dimanche dans une tribune parue dans le journal britannique l’Observer.

Cet homme libre et intègre, dont la voix porte toujours à plus de 80 ans sur la scène tumultueuse et sanglante du monde, peut fixer les tortionnaires en face et les obliger à baisser les yeux. Ayant refusé de participer à une conférence qui se tenait, la semaine dernière, à Johannesburg, en signe de protestation contre la présence de l’ancien Premier ministre Tony Blair, Mgr Tutu n’a pas eu de mots assez forts pour disqualifier les deux semeurs de chaos et de morts en Irak, qui ont abusé leurs semblables en affirmant que Saddam Hussein détenait un arsenal d’armes de destruction massive, alors que leur but de guerre caché était de «se débarrasser de lui».

L’archevêque estime qu’ils ont ainsi «déstabilisé et polarisé le monde à un degré jamais atteint par aucun autre conflit dans l’histoire»«avec le spectre de la Syrie et de l’Iran devant nous». Et d’ajouter chiffres à l’appui : en Irak, «6,5 personnes meurent quotidiennement dans des attaques-suicides et des explosions de véhicule»«Plus de 110.000 irakiens sont morts dans ce conflit depuis 2003, des millions ont été déplacés», et fin 2011, «près de 4.500 soldats américains avaient été tués et plus de 32.000 blessés», dénonce-t-il avec force.

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«Rien que pour ces faits, dans un monde cohérent, les responsables de ces souffrances et de ces pertes de vies humaines devraient suivre le même chemin que certains de leurs pairs africains et asiatiques qui ont eu à répondre de leurs actes àla Haye», soutient-il.

«Les bons dirigeants, conclut Mgr Tutu, sont les gardiens de la morale», et «la question n’est pas de savoir si Saddam Hussein était gentil ou méchant, ou combien de personnes de son peuple il a massacré. La question est que M. Bush et M. Blair n’auraient jamais dû s’abaisser à ce niveau d’immoralité».

Hélas, l’immoralité en politique se porte bien, et a même encore de beaux jours devant elle, à en juger par son impunité qui se joue des lois et des Hommes avec insolence et constance.

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