” La Turquie sera membre à part entière de l’UE ou pas du tout “, c’est par cette formule lapidaire qui ne souffre aucune contradiction, que le négociateur en chef de la Turquie, Egemen Bagis, a rejeté de manière irrévocable l’alternative du « partenariat privilégié »(1), un pis aller soutenu par le binôme européen de poids : Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.
Face à la surdité des deux grandes puissances de l’Union européenne, qui ont profité de la tribune médiatique des élections Européennes pour défendre une vision à court terme à des fins électoralistes, en martelant leur ferme opposition à l’adhésion de la Turquie, Egemen Bagis, le réformateur de l’aile libérale du parti AKP au pouvoir, rappelle aujourd’hui à la France et à l’Allemagne un point de détail géopolitique : avec ses cinq millions de ressortissants vivant sur le territoire de l’UE, la Turquie est “déjà dans l’Europe ! »(2).
Depuis 2005, période à laquelle les négociations ont été entamées, la question turque gêne l’Europe aux entournures, laquelle préfère se retrancher dans une attitude frileuse et hostile, refusant de déceler les atouts potentiels de la contribution de la Turquie.
Un apport précieux qui, comme le souligne Egemen Badis, peut contribuer à résoudre des problèmes cruciaux, tels que la sécurité énergétique, la défense, le trafic d’êtres humains, l’intégration des immigrants, la crise économique, le terrorisme ou encore l’islamophobie.
(1) et (2) entretien publié dans l’édition de samedi du journal Le Monde.
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