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La municipalité de Tunis en faveur de l’arabisation des commerces pour réhabiliter la langue arabe

Elles s’apprennent, se parlent, s’écrivent, se transmettent et sont léguées en héritage, les langues, ces précieux vecteurs de communication, sont des piliers de l’identité culturelle de tout peuple. Mais aussi profondes soient leurs racines, elles ne sont pas pour autant protégées des dangers qui les guettent, que ce soit de tomber en désuétude, d’être dénaturées, ou encore d’être supplantées par une langue étrangère.
C’est précisément contre ce dernier péril, qui plane comme une épée de Damoclès sur la langue arabe, que la municipalité de Tunis a décidé de lutter, après avoir fait un amer constat : l’arabe, qui appartient au patrimoine national, brille par son absence dans la cité phare du pays.
« Aujourd’hui, lorsqu’on arpente les rues de notre capitale, on est surpris par l’absence de la langue nationale dans les enseignes et façades des magasins (…) Ceci fait réfléchir sur l’indépendance du pays. De plus, pour le touriste, cette absence de la langue arabe diminue sa sensation d’être loin de chez lui, dans un autre pays », déplore grandement Ahmed Bouazzi,  l’élu qui a fait de la réhabilitation de la langue nationale son cheval de bataille.

Pour que l’arabe ne soit plus le parent pauvre du pays du jasmin et en finir avec un paradoxe pour le moins saisissant, qui n’est pas de nature à renforcer le sentiment d’appartenance à la nation et à une culture, il appelle à ce qu’il s’affiche sur l’ensemble des commerces de la capitale tunisienne, de manière obligatoire.
« La France savait que consolider la langue française en Tunisie lui garantissait plus de contrôle économique, culturel, intellectuel et politique, que la présence militaire. Les politiques français savaient très bien que la colonisation des esprits est moins coûteuse et plus efficace que le colonialisme direct, et que ce procédé permet de remplacer un colonialisme militaire par une colonisation plus douce », a-t-il dénoncé sur sa page Facebook.
Alors que sa proposition, qui a remporté l’adhésion du Conseil municipal, n’a pas encore fait l’objet d’un décret officiel, Ahmed Bouazzi est persuadé du bien-fondé de sa démarche qui poursuit un objectif prioritaire : « préserver l’identité nationale ».
« S’ils veulent utiliser une seule langue, que ce soit l’arabe ! », a-t-il clamé dans un entretien au HuffPost Tunisie. « Avec ce décret, vous aurez non seulement appliqué la Constitution et restauré le prestige de l’État, mais aussi suivi les traces de nos ancêtres, et ouvert une nouvelle page de l’histoire de la Tunisie qui assurera son indépendance culturelle », a conclu ce fervent défenseur de la langue arabe.
Une langue arabe qui, en Tunisie, n’a manifestement pas dit son dernier mot…
 

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11 commentaires

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  1. Je trouve très étonnant cette absence de la langue arabe sur les devantures des magasins de la part d’un pays qui se vante sans cesse de son arabité supérieure à celle de ses voisins, tellement pure de toute berbérité n’est ce pas, pas comme ces ploucs de l’Algérie et du maroc qui parlent encore cette langue de sauvages qu’on appelle le tamazight.
    L’ Algérie a subi une francisation totale contrairement à la Tunisie et pourtant ça fait depuis belle lurette que tout est écrit dans les deux langues, et spécifié : l’arabe en premier, le français en seconde position au niveau des pancartes. Le français n’a pas disparu, mais l’arabe a trouvé sa place légitime. En attendant la troisième langue à inscrire sur les panneaux, le tamazight, c’est prévu.
    En Algérie ce n’est pas chic ni moderne de parler le français, c’est super banal dans toutes les catégories de population et dans toutes les occasions. La langue française est enseignée dès la troisième année primaire et utilisée dans les filières scientifiques, ça aide. La langue française est toujours en vigueur dans les anciennes générations et même si elle est moins bien maitrisée notamment à l’écrit ( catastrophique ) par les nouvelles, ce n’est pas une langue de l’élite contrairement aux autres pays arabes.

  2. Ma réponse s’adresse à toi Cheyenne12. Jamais au grand jamais le peuple algérien n’acceptera votre présence ici, même pas en rêve ! Vous avez commis un génocide monstrueux entre viols ,expropriations, humiliations. On vous a donné un coup de pied au fesses, alors sauvez vous sans vous retourner

  3. Au Maghreb, parler français est devenu le summum de la modernité et ça fait très chic, il n’y a qu’à regarder les chaînes de TV.
    Sauf que tout le monde mélange l’arabe et le français, ce qui fait que tout le monde parle créole et ça n’a l’air de gêner personne, ni les médias, ni les politiques, tout le monde croit qu’il faut parler comme cela pour plaire au peuple. Entre temps on cultive la médiocrité, ce qui fait les gens ne parlent ni l’arabe correctement ni le français correctement, ils mélangent tout (le pire du pire c’est quant même en Algérie)
    Quand vous faites la réflexion par exemple en Algérie, on vous dit vous êtes intégriste, islamiste, baathiste etc…..
    Ce qui est drôle c’est que certains que je connais se sont retrouvés dans de pays du golfe par exemple où ils cherchaient du boulot, ben ils étaient coincés, car ils n’arrivaient pas à s’exprimer correctement en arabe et en anglais rien du tout, résultat certains cherchent toujours, d’autres on le prix un billet retour pour la maison.

    • En Tunisie c’est pire rien qu’à voir les chaînes de télévisions, ou femmes et homme s’expriment moitié moitié français et arabe dialectale, suivi des fois d’anglais et autres mots nouveaux qui sont propres à la Tunisie , tout fière et se disent combattre les islamistes par cette méthode.

  4. Enfin un élu digne de ce nom!!!!
    Il en en aura fallut du temps pour que les néo-colonisés comprennent que la langue fait partie intégrante de leur identité. L’une des raison qui explique l’usage du français dans le domaine commercial en Tunisie est que durant 50 ans nos élites ont été formées en France et que l ‘essentiel de nos échanges commerciaux se font avec la France. Par conséquent, les professions libérales et les cadres supérieurs étant les catégories disposant du plus fort pouvoir d’achat et d’une maîtrise assez faible de la langue arabe les opérateurs économiques ont choisit d’utiliser le français afin de séduire les dites catégories.
    A cela s’ajoute de la part d’une certaine catégorie de la population un rejet de la langue arabe qu’ils ou qu’elles considèrent ne plus être un outil indispensable pour cheminer vers le progrès. Grossière erreur !!! l ‘arabe est considéré comme l’une des quatre langues stratégiques (Arabe, Anglais, espagnol et Chinois).
    Les 20 années de diabolisation médiatique de l ‘islam et par effet de ricochet des musulmans à travers le prisme étroit et déformé des médias occidentaux ont fait qu’une partie de la population entre guillemets “”Progressiste” s’est soudainement identifié à un modèle occidental étranger au leur et ont fini par prendre une certaine distance avec tout ce qui a attrait de prés ou de loin à leur identité arabe-musulmane dont la langue arabe!
    Il reste enfin à mentionner les efforts et non des moindres à coûts de millions d’euros des services culturels étrangers pour imposer leur cultures et langues dans le pays. J ‘imagine et pourquoi pas des enseignes en arabe sur les champs Elysées!!! et puis quoi encore!!!!!

  5. J’ai jamais compris pourquoi dans certain pays du magreb comme l’Algérie les nom des bâtiments publics,rue, sont écrit en français comme pour l’habillement de la police nationale .Imaginez le tollé en France si c’était l’inverse

    • sami :J’ ai remarqué, en Algérie, beaucoup de gens, sont nostalgique de la période Française, et la majorité des jeunes, veulent venir en France. D’ ailleurs, j’ étais vraiment super bien reçu, en tant que Français !
      C’est simplement, la politique du FLN, qui voue une haine a la France, qui a fabriquer des soit disant Héros, en refaisant l’ histoire a son avantage, qui maintient le peuple sous son joug.
      Si il y avait un referendum, pour demander aux Algériens, s’il voulaient redevenir Français, une énorme majorité, voterait pour !
      Les nationalistes, sont minoritaires, et même dangereux, pour le peuple Algérien !

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