Trahi par les images de la vidéosurveillance, le jeune pyromane de la mosquée Ulu Camii, implantée à Haguenau, près de Strasbourg, qui avait tenté de mettre le feu au lieu de culte jeudi dernier, n’aura pas tardé à être interpellé.
Ce dangereux incendiaire d’une vingtaine d’années, dont le passage à l’acte criminel est fort heureusement survenu dans une mosquée vide, a été déféré devant la justice ce dimanche 15 septembre et laissé libre sous contrôle judiciaire.
Même si le feu a été rapidement circonscrit par les pompiers, intervenus sur place avec une grande célérité, et si le drame a été évité de justesse, la communauté musulmane locale, et notamment les responsables de l’Association culturelle franco-turque (ACFT) qui gèrent la mosquée, en ont été fortement ébranlés.
Près de quatre jours après ce jeudi 12 septembre terrifiant, tous peinent à se remettre de l’effroi ressenti en apprenant que leur lieu de culte était en proie aux flammes. Une enquête criminelle a été ouverte suite à la plainte déposée par les dirigeants de l’ACFT.
Le DITIB France (union turco-islamique des affaires religieuses en France) a immédiatement fait part de sa profonde consternation, mêlée de colère : « Nous condamnons cet acte odieux réalisé contre notre mosquée, qui est un endroit de paix et de tranquillité. Tout notre soutien envers nos fidèles. Nous resterons particulièrement vigilants et nous invitons à la vigilance face à de telles provocations »
La stupeur et l’indignation prévalent désormais à Haguenau, le premier magistrat de la cité, Claude Sturmi, ayant tenu à assurer ses administrés musulmans de tout son soutien en ces heures sombres : « Nous sommes solidaires contre toute forme de haine ou de violence. Notre ville ne sera pas divisée par ces actes lâches ».
Le président de l’Observatoire français de la lutte contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, a dénoncé pour sa part « la multiplication de ces actes vils et odieux », tout en condamnant « avec force les dernières tentatives d’incendie de mosquées ». Il a rappelé les tentatives d’incendies contre la mosquée de Cherbourg en mai dernier, celle de Saint Malo en avril, ainsi que celle de Poitiers en mars. « La politique des deux poids et deux mesures est insupportable », déplore-t-il vivement.
Sous le choc également, le CFCM a « fermement condamné la tentative d’incendie criminel dont a été victime la mosquée Ulu Camii », en faisant un dur et amer constat : « cet acte grave, qui aurait pu faire des victimes, n’a fait l’objet ni de manifestations politiques de solidarité, ni d’un traitement médiatique adéquat ».
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