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La lettre ouverte d’ambassadeurs à Nicolas Sarkozy sur le conflit israélo-palestinien

Sous la plume engagée de grands serviteurs de l’Etat, certains ayant cessé d’officier, un appel vibrant à une prise de conscience présidentielle a été lancé début mars, exhortant Nicolas Sarkozy à sortir d’une inertie coupable qui se voile la face sur l’intransigeance implacable de l’Etat d’Israël, dictée par des colons fanatiques avides de faire place nette, en toute impunité.

Parue dans Le Monde, cette missive, rédigée par des personnalités qui représentent la grandeur de la France à l’extérieur, tire la sonnette d’alarme, car l’heure est empreinte de gravité, mais aussi chargée d’espoir. Fédérés dans un conseil des sages de la diplomatie française, les signataires de cette lettre, dont on souhaiterait qu’elle ne reste pas lettre morte, dépeignent, non sans une once de pessimisme, le scénario du pire si la politique de l’enlisement prévalait sur celle de l’ingérence pacificatrice à deux Etats.

Le martyre des palestiniens ne sera pas sans répercussions sur la paix mondiale, et les indicateurs pour un recours impérieux au droit international, en faveur d’une paix juste et pérenne, sont tous désespérément au rouge !

En substance, quelques passages marquants d’une exigence républicaine :

« Cependant, les chances de la paix sont réelles : modération du côté palestinien (le Hamas se fortifie jusqu’à présent de l’échec de toute négociation bilatérale) et offre arabe de reconnaissance pleine et entière d’Israël si l’Etat palestinien est créé selon une équité historique avec Israël et dans le cadre du droit international : frontières de la ligne verte de 1967 (sauf échange de territoires mutuellement agréé), partage de Jérusalem avec garantie d’accès aux lieux saints, solution au problème des réfugiés palestiniens.

Ces principes, depuis longtemps identifiés, viennent d’être réaffirmés de façon éclatante par l’Union européenne, le 11 décembre à Bruxelles. Fait exceptionnel, un accord est intervenu entre les 27 pays membres pour rappeler à Israël ses devoirs à l’égard de la communauté internationale et les graves conséquences d’une situation qui perdure depuis plus de quarante années d’occupation (le mur, les colonies, les spoliations, l’accaparement de Jérusalem).

Il est en particulier urgent de mettre un terme à l’enfermement dans la bande de Gaza d’une population d’un million et demi de personnes en violation du droit humanitaire international, situation à laquelle il serait possible de remédier par l’envoi de casques bleus aux accès à ce territoire.

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Le recours à une résolution contraignante du Conseil de sécurité de l’ONU paraît nécessaire. Cette résolution tracerait le cadre et les objectifs de l’ultime négociation à mener entre les parties sous le contrôle d’une conférence internationale qui veillerait à la mise en œuvre dans des délais déterminés de l’accord à intervenir et des garanties nécessaires.

Qui serait le mieux placé pour présenter une telle résolution d’inspiration européenne sinon la France, membre permanent du Conseil de sécurité et dont la politique au Proche-Orient a toujours visé à assurer la sécurité d’Israël et la reconnaissance des droits du peuple palestinien ?

Monsieur le Président, vous qui avez une si haute idée de la mission de notre pays et de l’éthique qui l’inspire, ne tardez pas. Incitez la communauté internationale, responsable de nos destins communs, à trancher ce nœud gordien. Donnez enfin aux Israéliens et aux Palestiniens les conditions d’une vie pacifique à laquelle ils aspirent pour aujourd’hui et pour demain.

Les ambassadeurs de France : René Ala, Jacques Andréani, Pierre-Louis Blanc, Louis Dauge, Bertrand Dufourcq, Christian Graeff, Stéphane Hessel, Pierre Hunt, Pierre Lafrance, Gabriel Robin.

Les anciens ambassadeurs : Yves Aubin de la Messuzière, Denis Bauchard, Philippe Louet, Jean-Louis Lucet, Jacques-Alain de Sédouy, Henri Servant, Alfred Siefer-Gaillardin.

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