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Interview exclusive Guy HASCOËT, Secrétaire d’Etat à l’économie solidaire

Fort de leurs derniers résultats obtenus au cours des dernières élections municipales, Guy HASCOËT s’exprime sur Oumma com plus au titre de membre de la direction du parti vert que de Ministre. Il revient notamment à travers les questions de Moussa Allem, sur la notion de citoyenneté.

 

Quel est le regard que porte votre mouvement sur la nation française, à l’heure où l’on use et abuse de termes comme : « pluri – culturel, multi – ethnique, minorités visibles.. 

« Le regard des « verts » n’a pas changé puisque nous sommes un mouvement qui milite pour l’application des grands principes d’égalité de liberté par rapport au pacte républicain et nous estimons normal que la collectivité crée les conditions pour tout un chacun d’être reconnu dans sa spécificité et dans un ensemble. Chacun devrait par exemple pouvoir pratiquer sa religion dans des conditions décentes et normales, dans le cadre des lois qui reconnaissent la responsabilité de l’Etat, pour permettre que l’exercice du culte puisse se dérouler dans de bonnes conditions, et puis nous avons le souci, dans tous les domaines, de faire en sorte, quelles que soient les minorités dont on parle, que l’on travaille à la cohésion et à ce que tout le monde aie sa place dans la société, avec des droits qui soient reconnus.

Ne doit-on pas parler plus simplement de citoyenneté européenne finalement ? 

Oui l’on peut. Il y a des réalités multiples. Nous sommes dans un territoire local, qui appartient à un pays, dans un espace plus large qui est l’Union Européenne et l’on est citoyen du monde pour de nombreuses raisons. Il faut voir ce qu’il y a de complémentaires dans ces différents regards et bien les articuler entr’eux mais il ne faut surtout pas les opposer.

En quoi les verts sur cette question notamment se démarquent-ils des autres formations politiques ?

D’abord, il ne faut jamais se plaindre que les questions que l’on a soulevées deviennent un vrai débat collectif de société. Depuis 17 ans que les « verts » existent, nous posons les questions dont tout le monde a compris enfin aujourd’hui, que les enjeux étaient bien là

Maintenant, l’on s’aperçoit que dans certains domaines, l’on ne peut pas compter sur les autres pour que les choses se fassent. Il faut donc s’organiser pour entrer dans les institutions, prendre des responsabilités, et être capable de gérer dans le concret, et pour que certaines propositions deviennent des réalités pratiques dans la vie quotidienne des gens, et je crois que nous sommes dans une phase de construction un peu partout pour assurer cette mutation.

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« Dans l’actualité, l’on parle de fièvre aphteuse et nos concitoyens sont inquiets, notamment celles et ceux de confession musulmane qui ont été touché les premiers par rapport à la fête de l’Aïd – Al Adha. Ne pouvait-on pas prévoir ce problème, pour mieux le gérer et selon vous y-a-t-il une psychose où est ce un problème réel dont on ne verra les conséquences que dans quelques années ?

 

Je crois que l’on arrive à une contradiction entre régulation de marché et libéralisme, parce qu’est ce qui a fait que l’on a abandonné la vaccination contre la fièvre aphteuse, c’est l’idée qu’il fallait permettre une ouverture des marchés à l’échelle mondiale

Or l’on sait très bien qu’en matière d’épizootie et de questions sanitaires sur les élevages, quand on est dans la géographie mondiale, le risque que cela circule et qu’il y ait un accident de parcours, existe encore plus fortement. Malheureusement, nous vivons un épisode de cette nature et nous devons maintenant réfléchir à une réorientation de notre agriculture.

Aujourd’hui, en Europe, plusieurs ministres de l’agriculture sont « verts », ce qui est un événement, et il faut s’atteler au dossier en sachant que les agriculteurs ne sont coupables en rien, mais on les a poussés dans une logique de production sans que l’on leur laisse le choix, et maintenant ils s’aperçoivent qu’ils ont été menés sur un terrain qui n’était pas le bon, et je pense qu l’on est capable de créer une alliance avec eux pour réorienter les choses.

Pour conclure, « les verts » sont – ils une force d’appoint ou bien plus aujourd’hui ? »

C’est une force complète qui doit devenir centrale. Je pense que cela prendra encore quelques années. Centrale ne veut pas dire hégémonique, mais une force importante capable de travailler avec d’autres et de déverser son inventivité, ses propositions dans le concret, monter des projets, des dossiers, et finalement changer la vie mais en prenant les problèmes un par un. »

Propos recueillis par Moussa Allem

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