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Fraternité et Solidarité

En théorie et en pratique, tous les membres de la communauté (oumma) de Mohamed sont frères.
Cette fraternité prend origine dans l’affiliation des hommes à Adam et Eve et est consacrée par la foi islamique en Dieu l’Unique et Son Prophète et par la pratique des actes d’observance et d’abstinence qui en découlent.
’En vérité les croyants sont frères’, stipule Dieu dans Son Saint Livre (XLIX). De plus, concernant les incroyants qui se convertissent et se repentent, il dira à l’intention des croyants : ’…S’ils se repentent, observent convenablement la Prière et s’acquittent de la Zakâh, ils deviendront ainsi vos frères en religion’.
Toutes les différences pouvant exister entre les croyants (fortune, noblesse, pouvoir, etc.) sont abolies par le lien indissoluble de la fraternité religieuse. Le meilleur, le plus noble, le plus méritant sera celui qui aura plus de crainte révérencielle (taqwâ) vis-à-vis du Créateur. Donc plus de respect, plus de vénération, plus d’égards pour ses frères et sœurs, les croyants et les croyantes.
Quelles que puissent être leur race, leur langue, la terre qu’ils habitent. Car la fraternité en Dieu se rit des fictives frontières établies par les hommes et de toutes les différences apparentes qui existent entre les fils d’Adam. ’O hommes ! clame le Coran, Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous vous avons constitués en peuples et en tribus, pour que vous vous connaissiez. En vérité, le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est celui de vous qui est le plus pieux’ (XLIX, 13).
Aux Arabes fraîchement convertis à l’Islam qui ne pouvaient accepter qu’esclaves affranchis et gens de conditions humble pussent être leurs égaux et leurs frères, le Messager de Dieu déclarera péremptoirement : ’Dieu, en vérité, vous a débarrassés de la superbe du paganisme antéislamique (djâhiliyya) et de sa fierté par les ancêtres. Aujourd’hui, de deux choses l’une : croyant pieux ou pervers réprouvé. Vous êtes tous d’Adam, et Adam est de terre…’.
La fraternité des croyants est une fraternité vivante, agissante. Elle se veut amour, entraide, compassion, secours, solidarité… Elle est présente dans l’heur comme dans le malheur. S’aimant dans l’Amour de Dieu et de Son Prophète, les croyants forment un même édifice, un même corps. Qu’une joie ou une peine atteigne un seul d’entre eux, et les voilà qui s’en ressentent. Le Prophète les a comparés au corps humain. Si une seule partie de ce dernier est malade, tout le reste souffre de fièvre et d’insomnie. Il les a aussi représentés comme les pierres d’une construction qui se renforcent et se soutiennent mutuellement.
Tous les musulmans doivent se porter assistance et se respecter. L’Apôtre de Dieu dit en effet : ’Le musulman est un frère pour le musulman. Il n’est pas injuste envers lui, il ne l’abandonne pas (à ses ennemis), il ne le méprise pas. Suffit comme péché pour l’homme de mépriser son frère musulman. Le musulman est entièrement sacré pour le musulman : son sang, son bien, son honneur’.
Les uns pour les autres, les croyants constituent des miroirs, des lumières secourables. En se conseillant mutuellement, en fermant les yeux sur les petits défauts et travers de chacun, en évitant de se faire du tort et de la peine, ils augmentent en force et en puissance, inspirent crainte et respect à leurs ennemis.
Et il y a aussi pour eux une excellente façon de se porter secours : s’empêcher mutuellement de faire du mal. Un jour, l’Envoyé de Dieu — subtil et éminent éducateur — dit à quelqu’un : ’Porte secours à ton frère, qu’il soit injuste ou opprimé !’ Cette formule était le slogan des Arabes antéislamiques, et l’homme auquel parlait l’Apôtre ne pouvait donc que s’en étonner en bon croyant. ’O Envoyé de Dieu !, répliqua-t-il, nous avons su comment lui porter secours quand il est opprimé, mais comment donc quand il est injuste ! ?’. ’En l’empêchant de l’être’ ! lui répondit-il.
Ainsi donc doit agir la vraie fraternité de l’Islam. Sans peur, ni reproche, ni complaisance. Vérité et justice avant tout, même (et surtout) quand il y a litige entre un musulman et un non musulman.
Pour illustrer la véritable image de l’Islam dans sa beauté native.
Les croyants ont plusieurs droits les uns sur les autres : s’adresser et se rendre le salut, répondre à l’invitation en cas de fête, rendre visite au malade, assister aux obsèques, etc.
Plus frères, plus croyants encore seront ceux qui partageront la nourriture et toutes les choses nécessaires de la vie, quand cela s’impose. On sait qu’au début de l’Hégire le Prophète avait établi des liens de fraternité entre les Mouhâdjirîn (émigrés mecquois) et les Ançâr (musulmans médinois). L’histoire nous a conservé de cette fraternité des exemples de dévouement, d’amour et de sacrifice tout à fait remarquables. ’La nourriture d’une personne suffit à deux…’, dit le hadith.
Le couronnement de cette fraternité, c’est l’Amour en Dieu (al-h’oubb fîl-lâh), degré suprême de la foi. Car le vrai croyant aime (et déteste) pour Dieu. Loin de toute autre considération mondaine. Arrivé à ce stade ultime, il pourra déguster la saveur de la foi, se complaire dans le réconfort de sa fraîcheur…
Et dans ce vaste champ de fraternité et de solidarité, l’émulation reste de mise : ’Lorsque deux êtres s’aiment en Dieu, le plus cher d’entre eux, aux yeux de Dieu, c’est celui qui aime le plus ardemment son compagnon’, rapporte la Tradition.
Transcendant majestueusement les appartenances raciales, ethniques, linguistiques et autres, l’Islam, religion de la soumission volontaire à Dieu Seul et sans associé, renouvelle dans la foi pure et originelle la fraternité initiale de tous les fils d’Adam et Eve.
A.R.

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    Achoura : mercredi 4 avril 2001 ( jeûne facultatif mardi 3 et mercredi 4 avril 2001 )

    L’Islam est-il rebelle à la libre critique ?