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Le fabuleux parcours du premier alpiniste jordanien à réaliser le Grand Chelem des Explorateurs

Que de chemin parcouru pour se hisser sur le toit du monde, depuis le camp de réfugiés palestiniens où Mostafa Salameh, issu d’une fratrie de 10 enfants, naquit au Koweït il y a 47 ans de cela !
Ce Jordanien d’adoption qui, sur la terre ferme, est parvenu à franchir bien des obstacles infranchissables, s’est mué en 2004 en un grimpeur chevronné, attiré comme un aimant par les cimes inatteignables, lequel, à force de persévérance, est venu à bout des parois rocheuses les plus escarpées de la planète.
Sa trajectoire exceptionnelle qui l’a fait passer par Amman, en Jordanie, où il s’installa en famille à l’âge de 18 ans, puis par Londres, grâce à sa rencontre providentielle avec le frère de l’ambassadeur jordanien au Royaume-Uni qui lui ouvrit de nouveaux horizons, en tant qu’employé de maison au service du diplomate, lui a fait gravir des étapes au pas de course, avant de gravir, les uns après les autres, des sommets de légende.


Mostafa Salameh, qui garde un souvenir poignant de son enfance miséreuse, loin de la Palestine si chère à son cœur, ne s’est pas contenté de rêver de pics enneigés, il les a magnifiquement domptés en marquant de son empreinte l’histoire de l’alpinisme.
« Nous vivions dans un camp de réfugiés dans trois petites chambres – l’une avait neuf lits superposés dans la salle commune qui était aussi la cuisine et ma mère et mon père dormaient dans une autre pièce », témoigne, submergé par l’émotion, le premier jordanien à avoir accompli un exploit époustouflant : l’ascension des sept sommets les plus hauts du monde achevée en 2012, au terme de plusieurs années d’intenses efforts.
Extrêmement reconnaissant envers le roi Abdullah II de Jordanie, « le premier à avoir cru en moi » souligne-t-il, les yeux brillants, dont le précieux appui a convaincu des fleurons industriels jordaniens de financer son défi de taille, Mostafa Salameh n’est pas prêt d’oublier l’instant magique où lui, l’enfant de réfugiés palestiniens, a été décoré de l’insigne distinction de la Médaille de l’Indépendance par le monarque en personne pour son ascension de l’Everest.
Erigé depuis en héros national, le détenteur du prestigieux Grand Chelem des Explorateurs est heureux de compter parmi ses fervents admirateurs le frère et la sœur du roi, leurs Altesses Ali Ibn Al Hussein et Haya Bint Al Hussein.
Se sentant l’âme d’un conférencier après avoir planté son drapeau sur des hauteurs à couper le souffle, Mostafa Salameh, qui dit s’être élevé spirituellement à mesure qu’il a tutoyé le ciel, parcourt désormais le vaste monde pour ouvrir la voie à la jeunesse arabo-musulmane, européenne et moyen-orientale, mais aussi pour délivrer un message de paix et de tolérance dont l’écho résonnera au-delà des montagnes.

« La jeune génération musulmane doit avoir un modèle », clame-t-il depuis Dublin où il coule des jours heureux auprès de son épouse anglaise et de ses trois jeunes enfants. « J’envoie constamment des messages positifs aux jeunes, je leur dis qu’ils peuvent réaliser des choses dans la vie et que toutes ces inepties que nous entendons de la part de Daech n’ont rien à voir avec l’islam », insiste-t-il.
Il a tenu également à rappeler que ses différentes ascensions lui ont permis de faire le bien autour de lui, dans ce bas monde, en soutenant des organismes de bienfaisance tels que le King Hussein Cancer Center, la Fondation Karampour dédiée aux réfugiés syriens et l’Office de secours et des travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), en vue de panser les plaies béantes des écoles à Gaza.
Alors que l’envie de prendre de la hauteur le démange à nouveau, à travers la formation d’une expédition jordanienne, composée exclusivement de femmes, pour répondre à l’appel irrésistible de l’Everest, Mostafa Salameh exhorte de plus belle au « changement en Grande-Bretagne et au Moyen-Orient » afin que la jeunesse musulmane ne renonce pas à ses rêves, même ceux qui paraissent aussi inaccessibles que peuvent l’être des sommets vertigineux.

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