Répandre l’amour de son prochain dans ce monde de brutes dont Donald Trump s’emploie à libérer les pires pulsions relèverait de la gageure pour quiconque, sauf pour deux jeunes soeurs américaines de confession musulmane qui ont tenté, courageusement, d’apporter un peu de douceur à l’un de ses méga-meetings survoltés.
Assistée de sa petite sœur de 12 ans, Hajer Sbehawi, 25 ans, a fait irruption à l’extérieur du Palais des congrès de Novi, dans le Michigan, où le tribun fielleux devait se produire vendredi dernier, munie d’une pancarte ornée de jolis cœurs et animée d’une forte conviction : les partisans de ce vil démagogue, rattrapé par ses impôts impayés depuis 18 ans, ne sont pas tous foncièrement mauvais. Une douce utopie…
« Des câlins gratuits ». C’est à une étreinte fraternelle, aspirant à créer des ponts par-dessus les murs de la haine, que les deux sœurs ont invité la foule qui se pressait pour vibrer au son des harangues « trumpiennes », l’espoir de briser la glace chevillé au corps.
Un fol espoir qui a été rapidement anéanti par les rares élans de gentillesse que leur démarche bienveillante a suscités. En effet, sur les 1 000 étreintes visées avec l’idéalisme de la jeunesse, seulement cinq accolades leur ont été données. Un bien maigre résultat qui a eu pour effet de refroidir l’enthousiasme qui animait l’aînée, Hajer Sbehawi, avant de mettre son idée à exécution.
« Je pense que les gens ici sont de bonnes personnes. Ils sont juste un peu confus. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais rencontré un musulman. Je suis sûre que s’ils me voyaient, ils comprendraient que les musulmans ne sont pas violents », confiait-elle à la presse locale, quelques instants avant de se frotter à la dure réalité du terrain et à l’islamophobie de militants tout entier acquis à la cause du populiste Trump.
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