Un article paru dans Le Parisien met en lumière des pratiques trompeuses dans l’industrie de la charcuterie halal. Sous des appellations alléchantes comme « Délice de dinde » ou « blanc de poulet », les marques Isla Délice et Réghalal proposent des produits dont la composition laisse à désirer : moins de 70 % de viande, complétés par de l’eau, de la fécule, du soja et une multitude d’additifs.
L’enquête détaille comment ces produits, conçus pour imiter les charcuteries traditionnelles, contiennent une proportion importante d’ingrédients non carnés. Chez Isla Délice, le « Délice de dinde » affiche seulement 68,7 % de viande, le reste étant essentiellement de l’eau et de la fécule de pomme de terre. Réghalal ne fait guère mieux, utilisant notamment de l’amidon de maïs dans ses formulations.
Par ailleurs, l’article pointe l’utilisation du nitrite de sodium (E250), un additif qui, s’il assure une couleur rose séduisante au produit, est aussi identifié comme un facteur de risque pour les cancers colorectaux. Alors que ce composant chimique tend à disparaître des charcuteries classiques, il demeure présent dans les produits halal industriels, une situation qui inquiète de nombreux consommateurs. Interrogée par Le Parisien, Faïza Ghraïri, patronne de la boucherie-charcuterie halal Molati à Roubaix, dénonce cette situation : « C’est une honte. » Sollicitée pour une réponse, la direction d’Isla Délice s’est contentée d’un refus poli : « Je décline votre proposition. Merci néanmoins pour l’intérêt porté à notre marque. »
L’étiquetage nutritionnel de ces produits reflète clairement leurs lacunes. Le « Délice de dinde » arbore un Nutri-Score D, avec une teneur en sel trois fois supérieure à celle utilisée par Faïza Ghraïri dans ses préparations artisanales. En bouche, la différence est également frappante : les produits industriels, avec leur texture élastique et uniforme, contrastent avec les morceaux de viande naturelle obtenus par des procédés artisanaux.
D’après Le Parisien, ces dérives trouvent leur origine dans la croissance rapide du marché halal, un secteur lucratif qui attire certains industriels peu scrupuleux. « Certains veulent leur part du gâteau, sans aucune considération pour la qualité », conclut Faïza Ghraïri.
Lire l’intégralité de l’enquête dans Le Parisien.
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