in

Au Soudan, l’affaire du « pantalon indécent » a été jugée : 200 dollars d’amende, exit la flagellation

Alimentant tous les débats familiaux, et gênant aux entournures le gouvernement de Khartoum par ses répercussions internationales, l’affaire du « pantalon indécent » a divisé le Soudan, qui était suspendu à l’annonce du verdict du procès de la journaliste soudanaise, Loubna Ahmed Al-Hussein.

En ce lundi 7 septembre, date de reprise du procès qui fut ajourné en août, les juges du tribunal du Khartoum ont délibéré : 200 dollars d’amende, et passée à la trappe la flagellation. Une belle victoire pour celle qui a échappé à une condamnation à la barbarie moyenâgeuse : 40 coups de fouet ! Entrée en dissidence avec panache, la jeune femme, qui fut interpellée en juillet dernier dans un restaurant de la capitale, ainsi que douze autres femmes, au motif de « tenue indécente », alors qu’elle arborait un pantalon large recouvert d’une longue blouse dissimulant les formes, se refuse pour l’heure à acquitter cette amende, quitte à passer par la case prison.

Pendant que dix de ses coreligionnaires féminines devinrent les malheureuses victimes expiatrices d’une interprétation déviante et totalitaire du message coranique, en subissant la flagellation, Loubna Ahmed Al-Hussein s’est dressée avec courage contre le pouvoir en place, se lançant dans une campagne médiatique pour abolir une loi controversée, qui fut son meilleur rempart contre l’inacceptable.

Publicité
Publicité
Publicité

Réfutant haut et fort la véracité et la légitimité de l’article 152 du code pénal soudanais de 1991, qui prévoit une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque « commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents », la trentenaire a su faire entendre sa voix dissonante en affirmant que cet article violait la Constitution soudanaise, ainsi que l’esprit de la loi islamique en vigueur dans le nord du Soudan, majoritairement musulman.

Rejointe dans son combat par de nombreux partisans, Loubna Ahmed Al-Hussein est un triste cas d’école des terribles méfaits envers la femme de la politisation radicale du livre révélé, le Coran : « Si certains se réclament de la charia pour flageller les femmes en raison de ce qu’elles portent, qu’ils me montrent les sourates du Coran ou les hadiths qui le stipulent. Je ne les ai pas trouvés », clamait-t-elle récemment encore.

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

Au Caire, les tables du Miséricordieux affichent complet

Vomir annule-t-il le jeûne et doit-on compenser ce jour de Ramadan ?