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A tous les racistes qui soutiennent Madame Rossignol : “N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde”

Je ne reviendrai pas sur la polémique autour du voile ni sur le droit des femmes de porter ce qu’elles veulent. Je n’en ai pas la légitimité. Les femmes voilées pourront se révolter elles-mêmes. Une autre question me préoccupe depuis la déclaration honteuse de la ministre, dont je ne citerai pas le nom dans cet article pour ne pas me rabaisser à son niveau pitoyable : pourquoi diable mêler le nègre à tout cela ?

Cela prouve l’existence sociale des races et le non-respect des souffrances des nègres. Pendant longtemps, on nous a dit que les races n’existaient pas. Or, cette polémique prouve, encore une fois, l’existence sociale des races en France. Il suffit d'observer les réactions, ou plutôt l'absence de réactions…

Où est le Premier ministre qui, lors du dîner du CRIF, soutenait Elisabeth Badinter qui disait « qu’il ne fallait pas avoir peur d’être traité d’islamophobe » ? Où sont les féministes pour défendre la liberté de toutes les femmes ? Ah, j’allais l’oublier. Parlant d’Elisabeth Badinter, figurez-vous qu’elle a déclaré au Monde que « Nous avions pensé qu’il y avait des valeurs universelles, que les libertés individuelles et l’égalité des sexes s’appliquaient à tous les êtres humains. Or, aujourd’hui, une partie de la gauche est imprégnée de l’idée que toutes les cultures et traditions se valent et que nous n’avons rien à leur imposer ». Mais non, vous ne rêvez pas, elle nous dit bien que toutes les civilisations ne se valent pas. Cette idée raciste et suprématiste, défendue par certains intellectuels français, ne date pas d’aujourd’hui. Souvenez-vous que pour Jules Ferry « les races supérieures ont des droits sur les races inférieures » ; Chère Madame, je vous le dis, comme l’aurait fait Aimé Césaire : « N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde. »

Roselyne Bachelot, quant à elle, n’a pas trouvé mieux que de se demander à partir de quel moment le mot « nègre » est devenu péjoratif. Et pour prouver que ledit mot s’utilisait couramment sans poser aucun problème, elle cite Aimé Césaire et Léopold Senghor, deux poètes de la négritude. Mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que ces derniers parlaient de la négritude justement pour répondre aux racistes. Césaire le dit lui-même : « Quand je parlais de négritude, c’était pour répondre précisément aux racistes qui nous considéraient comme des nègres, autrement dit des riens. Eh bien non ! Nègre vous m’appelez, eh bien oui, nègre je suis. N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde. » (voir la vidéo ci-dessous).

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En se posant cette question stupide, c’est comme si Bachelot n’avait pas lu cette déclaration honteuse d’Ernest Renan : « La régénération des races inférieures ou abâtardies par les races supérieures est dans l’ordre providentiel de l’humanité. L’homme du peuple est presque toujours, chez nous, un noble déclassé, sa lourde main est bien mieux faite pour manier l’épée que l’outil servile. Plutôt que de travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Regare imperio populos, voilà notre vocation. Versez cette dévorante activité sur des pays qui, comme la Chine, appellent la conquête étrangère. […] La nature a fait une race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-là avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait d’un tel gouvernement, un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre ; soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. […] Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et tout ira bien ». L’utilisation du terme "nègre" pour désigner le Noir était une façon de justifier la suprématie de l’homme Blanc. Il faut être vraiment stupide et ignare pour ne pas le savoir. Bref, chère Roselyne Bachelot, je vous le dis, comme l’aurait fait Aimé Césaire, « N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde ».

Que se passerait-il si… ?

En réalité, suite à la déclaration honteuse de la ministre et après avoir vu des personnalités voler à son secours, je me suis tout de suite posé la question suivante : que se passerait-il si la ministre avait prétendu qu’il y a des femmes qui choisissent le voile comme il y avait des juifs qui étaient pour la Shoah ? La réponse qui m’est venue est évidente : toute la France, je dis bien toute la France, en commençant par le président de la République et son Premier ministre, se serait révoltée. On aurait assisté sur tous les plateaux de télévision au spectacle des « indignations pathétiques à la Finkielkraut », comme le disait Bourdieu dans son discours Sur la télévision.  En y réfléchissant de plus près, je me suis dit qu’il n’y a plus de doute quant à l’existence sociale des races. Qu’on ne traite pas, en France, tous les problèmes de la même manière.

Et je me suis aussitôt remémoré les paroles de mon maître, Aimé Césaire : « Il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle, qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il le vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, c’est le crime contre l’homme blanc, c’est l’humiliation de l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolis de l’Inde et les nègres d’Afrique». Soyons clairs : je ne suis pas dans la concurrence victimaire. Mais j’exige le même respect et le même traitement que les autres.

A tous
les racistes, qui volent au secours de la pathétique ministre et qui ne se sont pas indignés comme ils l’auraient fait si cette négro-islamophobe avait osé établir l’impensable parallèle avec le nazisme ou la Shoah, je leur dis, comme l’aurait fait mon cher Aimé Césaire : « N’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde »…

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