in

Ali Rahni : « Ceux qui pensent que Tariq Ramadan pourrait devenir gênant pour nous n’ont pas leur place parmi nous »

Porte-parole du Collectif des musulmans de France, Ali Rahni répond à l’article paru le 23 mai dans le journal le Monde et intitulé : « Les associations de jeunes musulmans prennent leurs distances avec Tariq Ramadan ».

Le collectif des musulmans de France est-il actuellement divisé ?

Le CMF est un réseau de plusieurs dizaines d’association musulmanes, réunies sur l’essentiel : un approfondissement de la spiritualité, un islam contextualisé, une démarche citoyenne, et une ouverture sur la société.

C’est cette unité dans les principes qui nous permet de mener des débats riches et variés à tous les échelons : le conseil national, les collectifs régionaux et les assises interrégionales.

Cette culture du débat, qu’encourage notre structuration décentralisée est la marque de fabrique du CMF et a toujours fait sa force. C’est donc avant tout, un état d’esprit et une façon d’agir qui nous rassemble.

Alors, Non le CMF n’est pas divisé ! Ceux qui parlent de division sont bien loin des réalités liées à notre fonctionnement démocratique.

Yamin Makri et Siham Andalouci qui ont joué un rôle important au sein de votre mouvement ont- ils été écartés du collectif ?

Yamin Makri est l’un des fondateurs du CMF, il a longtemps été porte-parole et a contribué à l’ouverture du CMF sur l’extérieur avec de nouveaux partenaires associatifs. Siham Andalouci a fait partie du Conseil national pendant plusieurs années au cours desquelles, elle a effectué un travail important, notamment pour la préparation du FSE 2003.

Depuis juin 2004, ils ne font plus partie du conseil national, mais sont toujours membres et militants du CMF. Le fait qu’ils ne soient plus membres du Conseil National ne signifie pas qu’ils soient écartés du collectif.

Des rumeurs circulent sur une éventuelle restructuration du CMF ?

Au cours des deux dernières années, grâce à Allah, le nombre d’associations et de militants du CMF a plus que doublé et le nombre de régions n’a cessé de s’élargir. Il est clair que notre structuration doit évoluer parallèlement. Cela doit se faire en préservant les principes cités précédemment et les objectifs définis collectivement.

Publicité
Publicité
Publicité

Tariq Ramadan est il devenu encombrant pour le CMF ?

Tariq est notre référence intellectuelle majeure. Et c’est un frère pour lequel nous avons beaucoup d’affection et de respect. Ceux qui pensent qu’il est ou qu’il pourrait devenir gênant pour nous n’ont pas leur place parmi nous. C’est parce que nous savons (lui comme nous) que notre loyauté réciproque est totale, que nous avons toujours pu mener de véritables débats dans l’intérêt de notre mission. J’aime citer cette parabole de la sagesse africaine ” c’est quand l’arbre commence à porter ses fruits qu’on lui lance des pierres.

Votre participation au sein de structures politiques et associatives relève t-elle d’une politique d’entrisme ?

Il semble que certains ne nous donnent le choix qu’entre le communautarisme et l’entrisme. C’est une vision stupide et méprisante. Notre participation politique relève d’une conscience et d’une responsabilité que nous souhaitons partager avec nos concitoyens afin de construire ensemble une société meilleure. Nous avons une volonté claire et affichée de nouer des partenariats sérieux et sur le long terme. Nous sommes résolus à prendre toute notre place de citoyens dans les débats publics et dans les luttes qui traversent notre société.

Quelle est la position du CMF au sujet de la Constitution européenne ?

La force du collectif est d’avoir su entretenir le débat de l’intérieur sur une question aussi importante que celle-ci. Hormis quelques individualités, la quasi-totalité des membres, au sein du groupe appellent à voter non. C’est ce qui vient d’être fait au travers d’un communiqué.

Propos recueillis par la rédaction

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

A propos du moratoire : des arguments, une attitude.

Réflexions sur le traité établissant une constitution pour l’Europe