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Drames de Toulouse et Montauban: inquiétudes de la communauté musulmane

Sept meurtres. Deux blessés.

Un meurtrier a froidement abattu 7 êtres humains, de manière organisée et préméditée : trois soldats dont deux musulmans, un père de famille et trois enfants juifs, tués à bout portant.

Alors que les familles pleurent leurs morts, il est vital de ne pas faire d’amalgame et de rappeler qu’il n’y a rien qui ressemble plus à l’antisémitisme que l’islamophobie. Plus que toute idéologie, c’est surtout la haine qui habite le meurtrier, endeuillant la France entière dans son élan de violence sourde.

L’emballement politique et médiatique, qui en quelques heures met fin à la trêve de dignité que prétendaient tenir les candidats aux élections présidentielles, mériterait d’être soigneusement analysé. Pour l’heure, il convient de faire preuve du plus grand calme et de la plus grande retenue dans les propos et prises de positions de chacun.

Certains se posent parfois des questions qui n’en sont pas. Par exemple, faut-il condamner les meurtres commis ? Qui répondrait autrement que par l’affirmative à cette question ? Qui peut se distancier de la violence des actes commis et du meurtre d’innocents ?

Bien sûr qu’il faut condamner et s’indigner de ces actes.

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Mais il faut aussi s’interroger sur les géométries parfois trop variables de cette indignation. Catherine Ashton, responsable des affaires étrangères pour l’UE,  pointait ainsi vers d’autres parties du monde où des enfants innocents perdent leur vie, sans pour autant bénéficier du même élan de solidarité internationale.

Face à cela, il faut sans détour manifester notre soutien aux familles des victimes, sans distinction ethnique ou religieuse et, plutôt que de faire le jeu des extrêmes et de la division, poser un certain nombre de questions qui nous permettrons de sortir par le haut de ce drame.

Malgré la reprise d’une campagne électorale qui menace de sombrer dans l’hystérie islamophobe, il faut pouvoir réfléchir, comme les norvégiens ont su le faire au lendemain de la tuerie d’Oslo, sur ce qui a pu dans notre pays conduire à une telle situation et, si on a du respect pour ceux qui ont perdu la vie, veiller à changer le climat de haine qui a mené à ce drame. Le CCIF appelle donc à la vigilance quant à une possible recrudescence d’actes islamophobes, et souligne que la communauté musulmane ne doit pas devenir la principale victime collatérale de ce drame.

Une pensée, enfin, pour les deux seuls survivants de ce drame, ainsi qu'à leurs familles.

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