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Une Saoudienne brave l’interdiction de conduire tous les vendredis soirs

Au volant de sa voiture, l’œil dans le rétroviseur et le pied sur l’accélérateur, une jeune femme saoudienne rebelle brave, chaque semaine, l’interdiction moyenâgeuse qui la prive, ainsi que ses coreligionnaires, de toute liberté de mouvement, sillonnant les routes de Riyad envers et contre tout pour inciter la gent féminine à défendre un droit fondamental qui lui est dénié.

Tous les vendredis soirs, aux douze coups de minuit, l’heure du crime ou en l’occurrence du délit, cette citoyenne frondeuse et fière de l’être monte à bord de son véhicule, fait vrombir le moteur, puis démarre sur les chapeaux de roue en vue de briser ses chaînes et de défier le rigorisme de la monarchie wahhabite .

"Je conduis à Riyad, sûre de moi et sereinement, tous les  vendredis vers minuit", déclare-t-elle dans un clip qui la fait passer de l’ombre à la lumière. "Si vous conduisez bien et n'êtes pas tendue, personne ne vous approchera. Les femmes doivent dépasser leur peur paralysante, c’est à elles de prendre leur destin en main et de prendre le volant qu’on leur refuse obstinément. Elles ne devraient plus compter sur le soutien ou l’aide de leurs frères ou de leur père, elles ne doivent compter que sur elles-mêmes", clame celle qui a pris la tête de la révolte en dénonçant une interdiction de conduire arbitraire qui ne repose sur aucun texte de loi.

Alors que les pro et anti-femmes au volant s’affrontent régulièrement dans des joutes oratoires enflammées, à coups de versets coraniques interprétés selon des prismes plus ou moins déformants et irrationnels, le clip de l’association « No Woman, No Drive », une reprise parodique du tube de Bob Marley « No Woman, No Cry », a battu des records d'audience sur Youtube, raillant l’interdiction infligée aux Saoudiennes et égratignant le vernis d'un royaume, bastion de l’ultra-conservatisme religieux, que les divagations d'un imam affirmant que "la conduite abîme les ovaires et provoque des troubles cliniques" ont achevé de discréditer aux yeux du monde…

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"En Arabie saoudite, les femmes reçoivent une éducation, certaines travaillent et contribuent activement au développement du pays. Nous ne devrions pas rester dépendantes d’hommes et de conducteurs qui abusent souvent de notre situation pour demander des salaires plus élevés. Sinon, il n'y a aucune chance d'avenir pour nous, et personne ne devrait s'attendre à ce que la situation change", insiste cette conductrice entrée en résistance qui s’exprime sans mots couverts devant la caméra du comédien Hesham Faqeeh.

Il y a tout juste un an, celle-ci se réjouissait de la nomination de 30 femmes au sein du Conseil consultatif saoudien, reprenant espoir dans des lendemains placés sous le signe de l'émancipation de la femme et de la reconnaissance de ses qualités et compétences. Mais l'euphorie fut de courte durée, et la joie d'hier a fait place désormais à la perplexité et au scepticisme devant ce qui ressemble fort à des promotions alibis. 

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