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Le président d’Autriche dans la tourmente pour avoir prôné la solidarité envers les femmes voilées

Dans une Autriche où les harangues électrisantes du FPÖ, l’extrême droite du terroir, galvanisent une large frange de la population, il ne fait pas bon s’émouvoir de la propagation de l’islamophobie et manifester sa solidarité envers les femmes voilées quand on s’appelle Alexander Van der Bellen, le président fédéral fraîchement intronisé.
Cinq mois après avoir réussi à damer le pion au « führer » du parti furieusement anti-islam et anti-immigrés, Heinz Christian Strache, le nouveau président de la République des verts alpages est pris dans la tourmente d’une polémique paroxystique qui a contrarié la célébration de ses cent jours au pouvoir. Ou comment gâcher la fête à coup sûr, en s’aventurant sur le terrain miné du soutien au couvre-chef honni et aux citoyennes qui l’arborent…
Alexander Van der Bellen, ce brillant économiste qui a porté haut les couleurs des Verts pour se hisser au sommet, a appris à ses dépens ce qu’il en coûtait de se prononcer contre l’interdiction du voile sans mots couverts, dans le cadre d’un reportage diffusé mardi par la chaîne publique ORF.
Il a certainement compris un peu tard qu’il est des élans de sincérité et des appels à se fédérer moins audibles et rassembleurs que d’autres, notamment quand il s’agit de prôner la tolérance envers les femmes voilées, voire d’inciter à faire bloc derrière elles.
«Chaque femme a le droit de s’habiller comme elle le souhaite, c’est mon avis personnel sur ce sujet. Si l’islamophobie continue à se répandre, on arriverait au jour où on devrait demander à toutes les femmes de porter un voile par solidarité avec celles qui le font pour des raisons religieuses », a déclaré le président autrichien, sans imaginer que ses propos seraient l’étincelle qui mettrait le feu aux poudres sur le Net, les pyromanes néo-fascistes s’employant à embraser les réseaux sociaux avec frénésie, trop heureux de l’aubaine…
Dénonçant une «course folle pour la politique d’intégration », le FPÖ s’est empressé de prendre le pouls de l’opinion, à travers un sondage en ligne aussi tendancieux qu’explosif : « Le voile pour toutes les femmes par solidarité? », avec deux choix de réponse possibles : «Niemals»Jamais») ou «Skandal » («Scandale»).
Emporté par le vent mauvais de l’islamophobie structurelle, le président Van der Bellen, dont le porte-parole a évoqué un « malentendu » en insistant sur le fait que son propos s’attachait surtout à alerter sur la diabolisation du voile, fait face à la première controverse de son mandat, virulente et passionnelle, comme seule la question de la visibilité des femmes voilées dans nos sociétés européennes peut en déclencher.
Le sondage en ligne signé de l’extrême droite autrichienne

 

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