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L’Algérie et le Maroc exhortés à “assumer leurs responsabilités” envers des réfugiés syriens bloqués à la frontière

Otages de joutes houleuses entre l’Algérie et le Maroc qui sont renvoyés dos à dos par plusieurs ONG, 55 réfugiés syriens sont bloqués depuis le 18 avril à une zone frontalière commune, située près de la ville marocaine de Figuig, en plein cœur d’un no man’s land géographique et politique.
Abandonnés de tous, particulièrement des deux pays concernés au premier chef par l’extrême précarité de leur situation et qui, au lieu de leur prêter assistance, s’escriment à se renvoyer la balle, ces malheureux migrants en totale déshérence se retrouvent pris au piège sur la route tortueuse de l’exode, dans une « zone désertique, où ils dorment à la belle étoile et sont dans l’incapacité de demander l’asile », comme l’a dénoncé Human Rights Watch vigoureusement.
Depuis vendredi, plusieurs associations algérienne, marocaine, tunisienne, syrienne et palestinienne sont montées au créneau pour exhorter l’Algérie et le Maroc à surmonter leurs dissensions pour « assumer leurs responsabilités » et offrir l’asile à ces réfugiés en détresse, au risque de se rendre coupables de « non-assistance à personnes en danger ».
Dans un communiqué, Human Rights Watch (HRW) a invité les deux pays à les accueillir dignement en acheminant les vivres et en leur prodiguant des soins appropriés, pendant le laps de temps requis par le traitement administratif de leurs dossiers.
Des associations maghrébines, syrienne et palestinienne de l’émigration ont, quant à elles, alerté sur le risque de violations des droits humains, déplorant que cette situation inextricable, au-delà de l’humainement tolérable, résulte de la politique du “tout-sécuritaire”  mise en oeuvre à la frontière algéro-marocaine. Ce sont « les conséquences de l’approche du tout-sécuritaire imposée aux peuples de la région, qui aspirent à un Maghreb des peuples ouvert, solidaire et démocratique », s’indignent-elles.
Emportées par leur violente passe d’armes aux lourdes conséquences pour 55 réfugiés syriens plus vulnérables que jamais, il faut souhaiter que la raison finisse par triompher entre les autorités marocaines et algériennes, et plutôt que de s’envoyer des invectives, elles enterrent la hache de guerre pour la bonne cause, devenue urgente au fil des jours.

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