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La course au dialogue Iran/Arabie Saoudite: qui sera le premier?

De plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer le systématiquement va-t-en-guerre des Occidentaux. Récemment Dominique de Villepin dans l'émission "On n'est pas couché " de Laurent Ruquier le soulignait: la voie diplomatique et le dialogue restent les moyens les moins dommageables dans la course aux interventions occidentales au Proche et Moyen-Orient.

L'ancien premier ministre de Jacques Chirac sait de quoi il parle, lui qui avait pris l'initiative d'un dialogue sur le nucléaire avec l'Iran. Hubert Vedrine, Agnés Levallois sur France 2 insistaient sur ces positions. Le dialogue semble n'être plus de mise, à l'image de cette condamnation omni présente de Vladimir Poutine. La voix des armes non seulement ne règle rien mais complique la situation de régions que l'Europe, notamment la France et l'Angleterre, ont balkanisées sans tenir compte des systèmes tribaux et religieux.

Les motifs religieux souvent évoqués comme raison principale de ces conflits , ne sont en fait pas en première ligne. Ce sont déjà des contentieux ou des calculs géopolitiques. L'idée d'état-nation est forte dans les populations concernées et passe avant la notion religieuse. Preuve en est que ces populations musulmans, sunnites et chiites, chrétiennes, kurdes vivaient ensembles jusqu'alors. Il serait naïf d'avancer qu'il n'y eut jamais de violences religieuses. Qu'en a-t-il été en Europe, jusqu'à ces dernières années?? Mais le nationalisme l'emporte.

Le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie Saoudite reste la clé des solutions pour un apaisement des tensions dans cette zone. La chose ne sera pas aisée. L'Iran n'a jamais admis l'invasion de la Perse par les armées du Prophète. Comment un pays aux civilisations multimillénaires, urbanisé, éduqué, pouvait-il se soumettre à des hordes de nomades du déserts?? Ce complexe de supériorité demeure profondément ancré dans la société iranienne. Mais les populations d'origine iranienne ou chiites des pays du Golfe et de l'Arabie Saoudite sont un gage de rapprochement. Dubaï est, depuis les sanctions internationales sur l'Iran, la place financière de l'Iran.

Ces derniers jours, les enchères pour savoir qui sera le plus fort à s'imposer dans ce rapprochement et en retirera les fruits, s'accélèrent. Très récemment, le député britannique Daniel Kawczynski, président du groupe parlementaire Arabie saoudite-Royaume Uni, a déclaré qu’il fallait respecter l’Iran et la position qu’il occupe dans la région.

Interviewé par l’agence de presse iranienne IRNA à Londres, le député britannique a déclaré, dimanche 6 novembre, qu’il fallait profiter des conseils de la République islamique d’Iran, pays doté de l’une des plus grandes civilisations du monde et d'une culture très riche.

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« L’Iran vit une période de progrès accéléré, car il bénéficie des meilleurs scientifiques et ingénieurs du monde », a souligné le député. C'est ce qui fait peur en partie à l'Arabie Saoudite.

Selon le député, la Grande Bretagne allié des Saoudiens et la Russie, proche de l'Iran pourraient apporter leur concours à ce rapprochement. "« La Russie entretient des relations plus profondes que les nôtres avec l’Iran. En revanche, nous, les Britanniques, nous sommes plus proches des Saoudiens. Il faudrait donc que les Russes et nous, nous exhortions les Iraniens et les Saoudiens à revenir à la table du dialogue. Ce règlement devra avoir lieu dans les plus brefs délais, car tant que les relations irano-saoudiennes resteront mauvaises, la situation au Moyen-Orient sera tendue ».

Il réagissait sans doute aux propos tenus cinq jours plus tôt par l'ambassadeur russe à Riyad, Oleg Ozerov. qui se faisait le porte-parole de son pays, proposant les services de la Russie pour améliorer les relations rompues entre les deux pays. Il mettait en avant que dans ce conflit, même si les enjeux religieux n'étaient pas à exclure, le conflit restait un problème politique.

La France, tout comme les Etats-Unis, semble rester sur une approche militaire. L'avenir désignera le gagnant de cette diplomatie du dialogue.
 

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