C’est l’histoire d’une égérie dissidente née sur la Toile, promue icône de la démocratie en Syrie par des internautes qui n’y ont vu que du feu, dont l’ampleur de la mystification vient de briser le cœur de ses nombreux admirateurs.
Derrière l’émouvante et combative “blogueuse lesbienne de Damas”, dénommée “Amina Abdallah Arraf”, érigée en symbole de l’opposition au régime en place, c’est une toute autre créature qui se cachait, un américain barbu, à la maturité virile, répondant au nom de Tom MacMaster.
Quelle amère désillusion pour ses dizaines de milliers de fans syriens, dindons d’une farce de bien mauvais goût, qui étaient devenus les lecteurs assidus du blog “Gay Girl in Damascus” (“Une lesbienne à Damas”), à la fois captivés et bouleversés par l’esprit de révolte qui animait en réalité un avatar du Net, dont le géniteur s’amusait à tirer tranquillement les ficelles, à des milliers de kilomètres du théâtre de heurts sanglants !
Le leurre a atteint des sommets, quand sur le blog de cette héroïque amazone, une personne se présentant comme un de ses parents annonçait qu’elle avait été “enlevée” à Damas. Un rapt, sorti de l’imagination débridée de notre quadra déchaîné, entré dans la quatrième dimension, qui a donné naissance à un groupe fictif “Libérez Amina Abdallah”, lequel a réussi le tour de force de mobiliser près de 15.000 membres sur Facebook.
Démasqué par une photo censée représenter la blogueuse militante, et qui fut volée à une croate installée à Londres sur sa page Facebook, Tom MacMaster a dû reconnaître sa sinistre supercherie, après l’avoir niée dans un premier temps. “Je ne pense pas avoir fait de mal à qui que ce soit. Les événements qui se déroulent là-bas sont façonnés par des personnes qui les vivent au jour le jour. J’ai seulement essayé de les illustrer pour un public occidental“, s’est défendu l’éternel étudiant de 40 ans, qui a finit par faire acte de contrition au vu de la rage noire suscitée par son arnaque électronique en Syrie.
“A M. MacMaster, je dis : Honte à vous !!!… Ce que vous avez fait en a heurté beaucoup et nous a tous placés dans une position dangereuse“, s’est indigné l’éditeur syrien du site “GayMiddleEast.com”.
Ce à quoi, l’irresponsable américain, qui a pris la Syrie pour un jeu vidéo grandeur nature, a répondu au New York Times : “Je me sens mal pour les personnes à qui j’ai fait du mal”. “Cela me rend malade“. Fin pour l’heure de l’incroyable délire…
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