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Festival de Cannes: le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah refuse que son film soit vendu à Israël

Le temps de son prestigieux festival international, Cannes revêt ses habits de soirée pour célébrer le septième art, sur une mer d’huile, et dans un ciel sans nuage, où resplendit l’arc-en-ciel de la liberté créative…

Un magnifique panorama en trompe-l’oeil, derrière lequel la liberté d’expression et les créateurs qui en usent sont rapidement mis hors-champ. Non, la Croisette n’aime pas les réalisateurs engagés qui font « leur cinéma », hors des sentiers battus du glamour, surtout quand ceux-ci concourent en sélection officielle.

Depuis hier,  le palais des festivals frissonne, et le tapis rouge de la pensée unique se gondole, non pas de plaisir, mais d’indignation, après les propos jugés inaudibles du réalisateur égyptien Yousry Nasrallah, l’auteur du seul film politique de la quinzaine : « Après la bataille ». Profitant de la résonance mondiale de sa conférence de presse, ce dernier a  déclaré sans détour qu’il refusait catégoriquement que son œuvre traitant du printemps arabe soit vendue à Israël, un pays « qui occupe encore les territoires palestiniens ».

Yousry Nasrallah a enfoncé le clou en soulignant qu’il ne pensait pas qu’« au moment où les Egyptiens sont encore en train d'essayer de franchir la première étape vers une libération vis-à-vis de leur propre régime, de l'oppression et d'une gouvernance militaire, Israël soit un allié pour cette libération ». Que n’avait-il osé dire là !

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Si ces paroles ont échauffé les oreilles des organisateurs du Festival, et de tous les requins de la florissante industrie cinématographique qui tournent en orbite autour d’eux, elles ont fait l’effet d’un sésame dans l’auditoire, suscitant les applaudissements nourris de nombreux journalistes. Parmi les réactions en chaîne, les producteurs du film, dont le français Georges-Marc Benamou, se sont immédiatement désolidarisés de la petite phrase qui a mis le feu aux poudres, et qui risque fort d’hypothéquer l’avenir cannois de l’audacieux Yousry Nasrallah.

On peut d’ores et déjà lui attribuer sans conteste la palme d’or du courage créatif, dommage qu’elle brille par son absence là où les scintillements du cinéma aveuglent le monde.

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