Menu
in

Des Tunisiens se mobilisent pour soulager la souffrance d’une jeune marocaine, tatouée par ses 14 violeurs

Horrifiés, comme le sont l’ensemble des citoyens marocains, par le récit de l’insoutenable calvaire subi par une adolescente de 17 ans prénommée Khadija, qui a été martyrisée par un gang de 14 tortionnaires, après avoir été enlevée à Fqih ben Saleh, au cœur d’une région agricole du Maroc, des Tunisiens se mobilisent aujourd’hui pour tenter d’apaiser sa souffrance.
Arrachée brutalement aux siens, la malheureuse jeune fille a été séquestrée, frappée, brûlée et violée quotidiennement pendant près de deux mois, et dans un raffinement de cruauté, marquée à jamais dans sa chair par des tatouages obscènes, parmi lesquels se sont glissés les noms de ses bourreaux et une croix gammée, qui sont d’une violence visuelle inouïe.
Son corps supplicié porte désormais la signature de ce crime abominable, ajoutant à son traumatisme incommensurable. « Ils m’ont séquestrée pendant près de deux mois, violée et torturée, (…) je ne leur pardonnerai jamais, ils m’ont détruite », a-t-elle confié péniblement devant la caméra de la chaîne de télévision marocaine Chouf TV, en dévoilant une partie des tatouages qui souillent son être, ainsi que des traces de brûlures de cigarettes.

Après avoir réussi à fuir le « terrain vague » de l’horreur où elle était retenue prisonnière et soumise aux pires sévices, mais aussi déshydratée et privée de nourriture, son témoignage choc a suscité une immense vague d’émotion sur les réseaux sociaux, qui s’est rapidement traduite par un formidable élan de solidarité. Une pétition intitulée « Venons tous à la rescousse de Khadija » a ainsi fait florès, rassemblant ce jour, lundi 27 août, plus de 13 000 signatures en l’espace de quelques heures seulement.
Dans une Tunisie épouvantée par ce drame, un tatoueur professionnel, qui excelle aussi dans l’art du détatouage, a pris contact avec le père de la victime, Mohamed Okkarou, pour lui proposer de soulager la douleur morale de sa fille en effaçant les stigmates de son enfer.
« Elle est traumatisée et mal en point physiquement. Nous essayons de trouver une solution pour la faire venir en Tunisie, car la famille est très pauvre et vit dans un coin reculé du Maroc », a annoncé Fawez Zahmoul sur sa page Facebook. Son initiative a fait des émules au pays du Jasmin, plusieurs activistes tunisiens lui ayant aussitôt emboîté le pas pour lancer un grand appel aux dons, afin de prendre en charge les frais de voyage et de séjour de l’adolescente marocaine.
Très touché par ces marques de sympathie, emplies de compassion, en provenance de Tunisie, et plus encore par le désir sincère de Fawez Zahmoul de venir en aide à sa fille, désormais habitée par la peur, Mohamed Okkarou a révélé que trois de ses violeurs ont été arrêtés samedi dernier et que la première audience du procès se tiendrait le 6 septembre prochain.
De son côté, Naima Ouahli, membre de l’Association marocaine des droits humains à Beni Mellal, près de Fqih ben Saleh, a revu le nombre des interpellations à la hausse, en indiquant à l’AFP que 12 personnes liées à cette effroyable affaire ont été placées en garde à vue.

Laissez un commentaire

Quitter la version mobile