La résistance libyenne, mise à rude épreuve à l’intérieur de ses frontières, s’est exportée en Occident, jusque dans un quartier huppé de Londres, où le fils de Mouammar Kadhafi a élu domicile dans un havre somptueux.
Le mouvement « Renverser les tyrans » a choisi de mener sa propre révolution, et quelle meilleure cible que la luxueuse propriété de Saïf Al-Islam Kadhafi pour faire entendre leurs revendications ? La résidence en plein cœur du Hampstead, actuellement désertée par son propriétaire plus affairé à orchestrer une répression implacable dans son pays, est aux mains de plus d’une vingtaine d’activistes libyens, qui la squattent en contrepartie d’une exigence non négociable : que les actifs gelés du clan Kadhafi soient remis aux Libyens.
Plus qu’un coup d’éclat très médiatique, les occupants libyens en colère veulent faire fléchir un capitalisme occidental sans scrupules, qui abrite les pires autocrates et fait fructifier leur pactole. Sur le toit de la résidence, toute en brique rouge, et devenue le QG de leur combat, deux grandes banderoles ont été hissées portant les inscriptions « Solidarité » et « Révolution » en anglais et en arabe, avec l’effigie de Kadhafi senior défigurée par un trait rouge.
Le pied-à-terre de l’héritier du guide suprême de la révolution, qu’un vaste portefeuille immobilier à Londres et au cœur de la City rendait très fréquentable et sympathique, est estimé à 17 millions de dollars canadiens, et agrémenté d’une piscine intérieure, d’un jacuzzi, d’une salle de cinéma et de huit chambres à coucher. Un vrai nid douillet…
Alors que le gouvernement britannique a assuré avoir gelé tous les actifs de Mouammar Kadhafi et de ses proches au pays, évalués à 3,2 milliards de dollars, le siège des squatters libyens se poursuit jusqu’à ce qu’ils aient obtenu gain de cause.
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