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Des Israéliens engagés pour la paix quittent leur pays : “Il n’y a plus de place pour nous en Israël” (www.rtbf.be)

Un aller simple Tel Aviv-Bruxelles. C’est le billet qu’Eitan et Eléonore Bronstein ont acheté il y a quelques mois, en compagnie de leur fils de trois ans. A 60 ans, Eitan a pourtant passé pratiquement toute sa vie en Israël. Il y a étudié, y a fait l’armée, y a travaillé. Eléonore y a vécu 15 ans comme chercheuse et militante.

Tous deux se sont battus pour faire évoluer le regard des Israéliens sur leurs voisins Palestiniens, leur histoire et sur la manière dont Israël se comporte en puissance coloniale dans la région. Un combat devenu au fil du temps de plus en plus difficile, de plus en plus dangereux, de plus en plus désespéré.

Menaces de mort

On a assisté ces dix dernières années à un rétrécissement des paroles alternatives en Israël, constate Éléonore. On a reçu des menaces de morts. Des portraits de collègues d’autres ONG ont été affichés à de Tel Aviv, avec la mention ‘Traître’, leurs coordonnées et des menaces de mort. Travailler pour les droits humains, c’est considéré comme un acte déloyal à Israël. Si on ne soutient pas le projet sioniste tel qu’il est mené aujourd’hui, on serait déloyal au pays.

Et il n’y a pas de perspective d’une évolution significative : l’opposition politique aux différents gouvernements conduits par Benjamin Netanyahou ne propose pas de réelle alternative sur ces questions. La paix, même pour les partis de gauche, n’est plus un sujet porteur. L’actuel projet d’annexion de la Cisjordanie occupée ne suscite que peu de débats.

Un tank en rouleaux de papier toilette

Eléonore et Eitan Bronstein ressentaient cet étouffement progressif de leur parole depuis longtemps. Mais un événement a provoqué le signal d’un départ urgent du pays, pour eux et leur fils de moins de trois ans. C’est un détail presque banal, un bricolage d’enfant. Eléonore y a vu un signal d’alarme.

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Un jour, je suis allée récupérer Hadrien au jardin d’enfants, raconte-t-elle. L’école était entièrement décorée de drapeaux israéliens et de cartes d’Israël comprenant les territoires palestiniens. Arrivée en classe, je manque de tomber lorsque je découvre que, comme activité manuelle, a été proposé aux enfants de fabriquer des tanks en rouleaux de papier toilette. Des tanks de guerre, avec le drapeau israélien.

J’ai vu la directrice, qui ne comprenait pas pourquoi j’étais choquée. Et face aux autres parents, je me suis sentie seule au monde. Ce jour-là, j’ai dit à Eitan : je vais partir, je ne vais pas élever mon fils ici. C’était la ligne rouge.

Moi, je pouvais vivre là en tant qu’adulte qui fait des choix conscients. Mais je ne voulais pas que mon fils soit confronté à un décalage permanent entre ce qu’on dit à la maison et ce qu’il allait entendre à l’école, chez les copains, dans la rue et dans les livres pour enfants. Je voulais qu’il grandisse comme une enfant comme les autres.

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Un commentaire

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  1. Que les choses soit clair, les juifs vivant dans notre société sont d abord français et européens, et n’ont nullement à justifier ce que fais Israël, de la même manière que les musulmans de france n’ont pas à se justifier de ce que fait l’Arabie saoudite ou l’algerie.

    En revanche les israéliens qui demeure dans le silence face à l’injustice qu’ils observent chaque jour sont coupables et complices de cet appartheid que vivent les palestiniens.

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